Asylum of the Fallen

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14/20
Nom du groupe Mindshade
Nom de l'album Asylum of the Fallen
Type Album
Date de parution 23 Mai 2014
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Enter the Asylum
Ecouter00:43
2.
 Equilibrium
Ecouter05:14
3.
 Planet Icarus
Ecouter05:17
4.
 Don't Walk Astray
Ecouter06:49
5.
 Carnival of Fools
Ecouter05:18
6.
 Abyss of Twilight
Ecouter05:58
7.
 Restrained in Solitude
Ecouter07:29
8.
 Fire Demon
Ecouter04:10
9.
 In Life or Death
Ecouter07:24
10.
 Back to Society
Ecouter00:41

Durée totale : 49:03

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Mindshade



Chronique @ ericb4

13 Fevrier 2018

Quand l'étrange vient bousculer nos tenaces certitudes...

Encore un énième groupe de metal gothique à chant féminin me direz-vous, et vous auriez raison. A quelques nuances près... Créé en 2007, ce quintet néerlandais natif d'Utrecht propose un original rock'n'metal gothique aux relents heavy mélodique, le plaçant à la croisée des chemins entre Epica, After Forever, Nightwish, Draconian et Autumn. S'il se cale classiquement sur le schéma de la Belle et la Bête et si ses sources d'influence ne sauraient se faire oublier, ce groupe encore discret sur la scène metal internationale appose toutefois une touche personnelle à son oeuvre, privilégiant les effets de contrastes atmosphérique, rythmiques et vocaux aux tirades mélodico-symphoniques de nombre de ses pairs. Déjà à la tête d'une démo éponyme sortie en 2009, et disposant d'une large expérience scénique locale, on comprend mieux pourquoi le collectif batave a revu ses ambitions à la hausse...

Aussi, suite à quelques changements de line-up, le temps est venu pour nos acolytes de réintégrer les studios, de peaufiner leurs arrangements tout comme leurs compositions. Patiemment, ils élaborent leur projet, l'affinent, ne nous livrant cet album full length répondant au nom de « Asylum of the Fallen »  qu'en 2014 ; auto-production de 10 titres, dont 3 repris de l'introductive offrande, égrainés sur un parcours auditif de 49 minutes. Energisante et énigmatique galette, à l'ingénierie du son soignée, que l'on doit à : Jeroen van Noort à la basse et aux grunts ; Mischa van der Hout (Metatron, ex-Annatar) à la batterie ainsi qu'aux guitaristes Norbert Veenbrink (TDW) et Eli de Kruijf. Sans oublier la mezzo-soprano Nienke Verboom (Epic Rock Choir, ex-Magion (live)), au chatoyant grain de voix à mi-chemin entre Floor Jansen (Nightwish, ex-Revamp, ex-After Forever), pour ses envolées lyriques, et Marjan Welman (Autumn), au regard de son timbre mordoré.

Une porte grinçante s'ouvre et se referme d'un tour de clé sec, nous plongeant dans un monde fantasmagorique peuplé à la fois de cris déchirants et de murmures, sur fond d'arpèges enjoués au piano. C'est ainsi que s'ouvre le bal, à la lumière de la brève et intrigante entame instrumentale « Enter the Asylum ». Par un fondu enchaîné, le mid tempo gothique « Equilibrium », déjà présent sur la démo, développe une belle force de frappe, dans un climat oppressant, un poil glaçant. A mi-chemin entre After Forever pour ses riffs plombants et Autumn quant à ses nuances mélodiques, avec un zeste de Draconian, pour son côté dark, ce mystérieux effort achève sa course comme il l'a commencée, sur le tic tac ininterrompu d'une horloge. On retiendra aussi « Abyss of Twilight », dans le sillage d'un Within Temptation de la première heure. pour ses refrains rayonnants, contrastant avec son environnement résolument gorgonesque.

Dans une visée heavy mélodique, le combo s'est également montré à son aise, nous réservant de belles surprises. Dans cette mouvance, des gimmicks oscillants à la lead guitare et des arrangements nightwishiens imprègnent « Planet Icarus », avenant low/up tempo aux séries d'accords que l'on croirait empruntées à Epica, telles que sur « The Divine Conspiracy ». Dans une atmosphère orientalisante, des couplets bien ciselés alternent avec des refrains immersifs à souhait, enjolivés par les chaudes inflexions de la sirène. Plus empreint de noirceur, le tortueux et néanmoins grisant « In Life or Death » se plaît à nous secouer par ses percussions endiablées, à nous interpeller par ses suites d'accord peu convenues. Une fresque heavy progressif aux moult effets de surprise que l'on suit de bout en bout sans sourciller.

Lorsqu'il flirte avec les moments tamisés, le collectif nous livre ses mots bleus avec élégance, et ce, non sans une certaine dynamique de fond. Ainsi, on ne saurait se soustraire aux fines modulations de la déesse, dans l'ombre d'Anneke van Giersbergen, sur la touchante ballade progressive « Don't Walk Astray », issue de la démo. On appréciera tant la fluidité du picking à la guitare acoustique que la gradation du corps orchestral, nous octroyant de saisissantes montées en puissance. Et ce n'est pas le floydien solo de guitare qui nous fera lâcher prise. Dans la lignée d'Autumn, à l'aune de « Cold Comfort », l'ample ballade atmosphérique « Restrained in Solitude », quant à elle, nous enveloppe de ses violons virevoltants et de l'enchanteur filet de voix de la maîtresse de cérémonie.

En dépit de ses mérites, le propos n'est pas exempt de quelques irrégularités atténuant quelque peu sa portée. Ainsi, le surprenant mais dispensable « Carnival of Fools », d'où jaillissent d'étranges vocalistes, et dont la structure d'ensemble réclame une oreille non avertie, ne parvient guère à tirer son épingle du jeu. D'autre part, l'intarissable offensive rythmique et les incessants coups de boutoir de « Fire Demon » ne sauraient nous faire oublier ni la pâleur de sa sente mélodique, ni le manque d'unité de son cheminement harmonique.

Au final, les efforts entrepris par le combo depuis cinq ans pour nous livrer ce premier full length se sont avérés payants. Et ce, même si sa prise en main peut nécessiter plusieurs écoutes, si les sources d'influence ne sont pas totalement digérées, et si l'on déplorera de relatives baisses de régime. Ce qui n'entache en rien la qualité de la production d'ensemble ni la cohérence du message musical délivré. Aussi, par souci d'unité, l'album s'achève comme il a commencé, par une laconique et originale outro instrumentale. Ainsi, sur fond de gammes souriantes au piano, « Back to Society » nous fait quitter ce monde étrange pour un retour à des valeurs plus conventionnelles. Il se pourrait bien que l'on soit animé par le désir de rouvrir la porte que l'on vient de fermer. A bon entendeur...

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