Asylum Denied

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11/20
Nom du groupe Insatia
Nom de l'album Asylum Denied
Type Album
Date de parution 03 Décembre 2013
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. Asylum Denied 01:18
2. Journey's Call 04:08
3. Taking Flight 03:41
4. Forbidden Kingdom 03:41
5. Heartsong 03:13
6. Man Alive 03:41
7. Image of Stone 03:54
8. The Sight 03:04
9. Bleeding You 03:40
10. Deceit 04:01
11. I Know Not (This Heart) 03:46
12. Uncaged 03:18
13. Shattered Serenity 07:50
Total playing time 49:15

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Insatia


Chronique @ ericb4

11 Janvier 2015

Une oeuvre mordante, mais encore taillée dans la roche !



On attendait depuis quelques temps déjà un groupe américain apte à nous émouvoir dans le registre spécifique du metal mélodique. Un pays habitué aux riches atmosphères se devait alors de nous livrer une production aux harmonies soignées et aux compositions bien calibrées. Est-que la venue d'un groupe encore discret pourra relever le pari de nous encenser comme savent si bien le faire bon nombre de formations européennes à chant féminin aguerries à cet exercice ? C'est donc à ce sextet de metal mélodique que revient cette tâche délicate.

Ayant déjà une carte de visite à l'aune de leur EP réalisé en 2009, le groupe mené par la chanteuse à la voix claire Zoë Federoff se lance à l'assaut d'un auditorat élargi. Aussi, quatre ans plus tard, leur premier album sera enfin réalisé. Celui-ci, n'incluant pas moins de treize titres, se place donc sans surprises dans les standards actuels de production propres à ce secteur musical.

Dans l'ensemble, le travail de cohésion instrumentale ne souffre d'aucune carence particulière. Et ce, tout en restant rivé sur un metal mélodique habité et assez classique dans ses fondements rythmiques. Sur l'axe technique, l'exercice semble maîtrisé, à l'instar des nombreux soli, breaks, reprises disséminés sur ces pistes. L'interprète, de son côté, dispose d'inflexions vocales nuancées qu'elle fait parcourir le long des couplets et des refrains qu'elle contribue dès lors à enrichir. Les textes sont aussi à ne pas négliger de par leur finesse d'écriture.

Un premier constat s'impose : le titre éponyme est une entame instrumentale de courte durée et qui ne reflète pas réellement le contenu de ce qui va suivre. On est ainsi immergé au sein d'une ambiance énigmatique, à l'orchestration feutrée mais à la structure mélodique plutôt linéaire. Contraste saisissant donc avec le reste de l'opus.

Le plus souvent, la rythmique se fait effectivement frondeuse et les riffs acérés. Que ce soit sur l'énergique "Journey' Call" ou sur l'infatigable "Man Alive", à la manière d'Angelical Tears, on suit le rythme sans encombres. Les riffs acides et secs du premier titre répondent à une rythmique imposante, le tout agrémenté du timbre modulé de la voix claire de Zoë. Idem pour le second morceau. L'un comme l'autre nous octroient de beaux soli de guitare, même si on aurait aimé un peu plus d'enthousiasme sur les couplets et moins de fadeur sur les refrains. Ainsi, c'est en demie teinte que l'on reçoit ces notes un poil approximatives. Un peu court sur la fin également. Le schéma est sensiblement identique sur l'invitant "Taking Flight", avec ses refrains plus envoûtants et frais, mais à l'issue tout aussi brutale.

Le groupe a aussi proposé une fresque en outro. Ainsi, "Shattered Serenity" s'impose comme un titre phare, avec son rythme syncopé, ses riffs grincheux et son slide d'une fluidité maîtrisée. Comme pour cultiver l'art des contrastes, le groupe s'est calé sur le schéma de la belle et la bête. Ainsi, des grunts caverneux viennent à la rencontre d'une voix féminine limpide et haut perchée. Par ailleurs, un beau solo apparaît ainsi qu'un break vocal suivi de près par une reprise à la guitare. Seule la fin nous laisse perplexe par une longue reprise de break un peu tardive et qui se noie dans des notes quelque peu marécageuses. De son côté, l'entraînant "Deceit" à la rythmique rock et aux riffs discrets, use des mêmes artifices vocaux. Malgré ces belles performances techniques, le chemin mélodique n'est pas exempt de carences. Les refrains ratent leur cible de peu et les bémols observés sont suffisants pour ne nous accrocher que partiellement.

Parfois même, les répétitions et l'absence d'oscillations harmoniques empêchent une adhésion plus franche à ce projet. C'est le cas de "Bleeding You" qui, pourtant poussé par une belle énergie, use d'un tapping semblant ne jamais vouloir lâcher du lest. Qui plus est, la ligne mélodique demeure peu immersive et les passages s'enchaînent et se répètent inlassablement. On croirait retrouver quelques traits d'Amaranthe à leurs débuts. Même traitement pour "Heartsong" où, malgré les riffs frétillants et une rythmique véloce et sereine, l'empreinte vocale semble trop monocorde pour recueillir l'adhésion. Du coup, on perd le fil du chemin mélodique par moments. Même l'électrifiant "Uncaged" n'accroche pas vraiment tant les refrains sont pâles et les harmonies peu heureuses. On aurait aussi pu se passer d'une voix masculine qui n'amène rien de plus sur le plan de l'émotion, qui d'ailleurs restera définitivement hors d'atteinte. Ce n'est malheureusement pas "I Know Not" du haut de sa rythmique cinglante et de ses riffs vivifiants qui sauvera la mise. Bien qu'un solo de guitare plutôt bien amené nous soit offert, couplets et refrains ne se montrent pas sous leur meilleur jour. Même remarque pour "The Sight" où la platitude de la mélodie a pour corollaire la voix monocorde de la chanteuse.

Enfin, rares sont les moments où l'on savoure un message romantique. Ceci dit, la ballade "Image of Stone" n'est pas sans intérêt même si on aurait souhaité davantage de finitions sur les accords et les suites de notes. Les riffs s'arrondissent et un toucher en slide renseigne sur les intentions du groupe de chercher à nous séduire. La voix délicatement modulée de Zoë nous conduit ainsi dans les méandres d'un morceau agréable, bien qu'un peu plus d'emphase sur les couplets n'aurait pas nui à l'ensemble. Les finitions en bout de piste sont aussi restées lettre morte.

On ressort de cette écoute un peu endolori au regard d'une étincelle qui se fait longuement attendre. Non que l'album soit inintéressant, mais il aurait été appréciable de ne pas passer sous silence les notes immersives, celles qui savant capter nos émotions. A force de pâteuses nuances, on est en proie à un certain repli qui, parfois, aboutit à un inéluctable décrochage de la scène.

On conseillera cet album aux amateurs de metal mélodique et à d'autres encore qui seraient ouverts à une touche symphonique ou gothique. Si tous les morceaux peuvent ne pas retenir l'attention, on ira tout de même prêter une oreille attentive pour en mesurer les effets.

Le groupe devra assurément prendre le temps d'affiner son propos musical pour pouvoir inquiéter ses concurrents. Concédons-lui tout de même la présence d'un potentiel qui s'affirme déjà, ainsi qu'une volonté affichée de regarder vers l'avenir. L'expérience fera le reste !

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