Cal Scott est un personnage pour le moins atypique de la scène metal. Ayant évolué au début des nineties chez les deathsters de
Necrosanct, le bonhomme s'est finalement réorienté dans un cyber metal ultra-expérimental et aux inspirations spatiales. Après avoir exploré la planète de Yoda, cet artiste ultra-productif nous livre son quatorzième album, sobrement intitulé "
Astronomicon".
L'artwork une nouvelle fois concocté par Cal Scott lui-même est très soigné, présentant, à l'image de sa musique, quantité d'éléments formant un ensemble assez hétérogène, un peu à la manière d'un tableau de Bosch. Le tout dans des tons assez sombres qui nous indiquent d'emblée que ce voyage spatial ne sera pas comme les autres.
Mettre une étiquette représentative sur le musique d'
Umbah relève de l'exploit tant l'univers de Cal Scott est complétement barré d'une part et tant les influences qui se croisent sur ses oeuvres sont par ailleurs nombreuses. De l'indus, du cyber, de grosses doses d'électro, du dark metal, des passages groovy, quelques pointes de death... bref rien de quoi rassurer l'auditeur sur la cohérence de l'ensemble.
Dans cet "alien metal" qu'il contribue à façonner album après album, Cal Scott veut avant tout entraîner l'auditeur dans un voyage spatial, le happer dans une ambiance cosmique qui l'emmènerait très loin. Paradoxal me direz-vous lorsque l'on sait par ailleurs que la musique d'
Umbah multiplie les éléments déroutants susceptibles de lâcher l'auditeur en cours de route, voire de le fatiguer à la longue.
Cependant le pari est presque réussi. Cet album joue sur les ambiances, tour à tour spatiales, étouffantes ou lumineuses et possède une bonne quantité de morceaux qui arrivent à nous hypnotiser. Le groovy "Icarus" avec son intro très atmosphérique, "Seal Of The Opsrey" et son beat répétitif ou encore le quasi-hit de cet album, "Devorian Grave Dance", rare morceau à afficher une dimension accrocheuse de manière très réussie.
Cependant, Cal Scott reste fidèle à lui-même en intégrant toute sorte d'influences (celles citées plus haut) parfois jusqu'à l'overdose. Il est donc vrai que l'écoute de l'album d'un trait (près d'une heure tout de même) est assez éprouvante tant chaque morceau constitue à lui-seul une pièce complexe, nécessitant un "décryptage" cérébral afin d'être correctement assimilée.
Voilà donc un album déroutant, possédant des moments parfaitement envoûtants mais s'égarant parfois dans une expérimentation trop poussée. L'univers de Cal Scott reste cependant unique et le travail ainsi que le soin apporté à cet "
Astronomicon" sont à souligner. Un album dont l'écoute sera à réserver aux plus téméraires, férus d'expérimentations en tous genres et qui trouveront ici de quoi être satisfaits.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire