Astralphase

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16/20
Nom du groupe Anvision
Nom de l'album Astralphase
Type Album
Date de parution 31 Août 2012
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 The Astronaut
 06:16
2.
 S.O.D
 05:34
3.
 Family Ties
 06:37
4.
 Mental Suicide
 07:51
5.
 Mercitron
 07:16
6.
 I Can't Live Without My Love
 07:47
7.
 I Have No Fear
 08:48

Durée totale : 50:09

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Anvision


Chronique @ LeLoupArctique

15 Septembre 2014

Une véritable "Prog Pride" !

Il est de ces groupes, semblant sortir de nulle part, dont le nom ne dit rien à personne, mais qui déclenchent une magie telle que le chroniqueur que je suis a du mal à se retenir plus longtemps d'en parler. Cela fait plus d'un an que j'ai découvert le groupe polonais AnVision, par le hasard de mes pérégrinations sur internet, et l'étincelle qui s'est allumée aux premières notes de The Astronaut ne s'est depuis jamais éteinte. Enfin un groupe de progressif qui n'a pas peur de mettre les claviers en avant ! Ce maudit instrument, d'abord honoré par les Yes, les Genesis et les ELP des débuts du mouvement progressif, puis renié plus tard par les mêmes, cherche toujours sa place et semble bien l'avoir trouvée ici.

De nombreux groupes se déclarant progressifs actuellement ne jouent finalement qu'un progressif du bout des lèvres, s'orientant bien souvent vers un metal mélodique pas nécessairement mauvais mais déjà moins ambitieux. Ce qui les pousse à agir ainsi est bien évidemment la peur de reproduire les mêmes erreurs que les aînés, ce pourquoi ces aînés ont été vivement critiqués leur apogée passée. Parmi ses "erreurs", il y a bien sûr le format, bien trop long dans le progressif pour le monde synthétique et aseptisé de la musique facile, mais aussi des structures (trop) complexes et alambiquées, et enfin une tendance récurrente à tomber dans une musique pompière et grandiloquente (dont la cause est souvent le maudit instrument).

Autant dire qu'avec son format compact (sept titres ne s'éloignant guère des sept minutes), ses successions de plans (dont la structure est parfois difficile à discerner) et son inclination volontaire vers des passages emphatiques et grandioses, c'est une véritable "Prog Pride" que nous offre AnVision avec son premier album nommé Astralphase. Pourtant, avec cette fière volonté de reprendre les caractéristiques emblématiques du genre, d'ailleurs abandonnées par leurs initiateurs, le combo originaire de Tarnów (Sud-Est de la Pologne) est loin d'en utiliser tous les poncifs, et c'est ce qui fait son intérêt.

Dès les premières notes de The Astronaut, on se retrouve immergé dans un monde calme, serein, rassuré par un clavier majestueux lors d'une longue introduction. La guitare parvient à créer une atmosphère presque spatiale, en tout cas très aérienne et mélodique. Le chant de Marek Ostrowski, très calme, très posé, se révèle parfaitement juste, touchant et envoûtant. Sans être capable d'une technique impressionnante (ou alors il la cache bien), il est néanmoins un pilier sur tout l'album. La fin du morceau dévoile des intéressantes mélodies instrumentales, même si on sent que le groupe ne va pas vraiment au bout de ses idées.

Les morceaux s'enchaînent, sans temps mort, avec une cohérence certaine et avec une qualité constante. Les claviers occupent bien évidemment une place de choix, et c'est au passage ce qui fait l'identité du groupe. On pourrait penser à Threshold (comparaison purement instrumentale) à qui on a ajouté un côté plus grandiose, voire épique. Le meilleur exemple qui me vient à l'esprit pour illustrer cet aspect est l'intro de Family Ties, puissante et formidable, dont on retrouvera le thème plus tard dans le morceau (ce final ...). Le clavier de Lukasz Piwowonski peut se transformer en piano, pour des passages plus intimistes, mais il œuvre le plus souvent en milieu stratosphérique afin de donner plus de légèreté à l'ensemble et de compenser les riffs graves et incisifs du guitariste Grzegorz Ziolek.
À propos de la guitare, on pourrait penser qu'elle se retrouve souvent au second plan à cause d'un clavier très présent, mais au contraire l'équilibre est bien assuré, et les deux se complètent très bien (je pense là à SOD ou Mercitron). De la place est aussi laissée à la guitare pour s'exprimer en solo, privilégiant toujours la mélodie à la technique, le point d'orgue étant atteint sur le génial Mental Suicide.

Parlons-en de ce Mental Suicide ... Placé en milieu d'album, ce titre est à bien des égards le meilleur moment de l'opus. Notons tout d'abord l'énorme prestation du vocaliste Marek Ostrowski, véritablement habité par ses textes, qui parle presque lors des couplets et propose des refrains simples mais très beaux. Les parties instrumentales sont au moins aussi intéressantes, bien sûr dans le plus pur esprit progressif (cependant tout en restant accessible). La section rythmique, tenue par Marcin Duchnik à la batterie et Artur Serwin à la basse, joue un rôle important sur ce morceau, où elle est d'ailleurs mieux mise en valeur.

Arrive ensuite ce qui s'approche grandement de la ballade de l'album, avec I Can't Live Without My Love. Pas franchement ce qu'ils savent faire de mieux, car assez convenu, mais néanmoins très agréable et encore une fois très bien chanté. I Have No Fear terminera l'opus, dans un registre heavy prog de très bonne facture, pouvant évoquer un Dream Theater moins porté sur la technique, ou encore un Vanden Plas plus simple et plus accessible.

Le pari d'AnVision de donner de la place au clavier en s'appropriant les caractéristiques emblématiques du progressif s'avère payant et leur permet d'ores et déjà de développer leur patte reconnaissable. On ressent un grand travail dans les mélodies ainsi que dans les ambiances, qui font mouche à chaque fois. Toutefois, à plusieurs occasions on a l'impression que les polonais n'osent pas faire entièrement ce qu'ils veulent, et les bonnes idées ont rarement de suite. De plus, AnVision se complaît dans la mini-épopée de sept-huit minutes, certes toujours réussie, mais ils pourraient faire aussi bien sur des formats plus longs, j'en suis certain. Le dernier petit reproche enfin concerne la production, correcte pour la voix et le clavier, mais manquant souvent de relief pour la guitare, de même que pour la batterie. Deux ans après la sortie de ce Astralphase, la bande de Grzegorz Ziolek travaille sur de nouvelles compositions, et espèrent les dévoiler avant la fin de l'année ; j'ai hâte !

5 Commentaires

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LeLoupArctique - 15 Septembre 2014: Les trois premiers morceaux sont faciles d'accès, et si tu les a apprécié il n'y a pas de problèmes pour la suite. Tu peux y aller sans crainte ;D
ericb4 - 15 Septembre 2014: Une bien belle analyse qui donne envie d'aller plonger son oreille dans le son de cet album, lui aussi très bien noté d'ailleurs! Merci à toi pour cette découverte.
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