Ashes of the Reborn

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15/20
Nom du groupe Ostura
Nom de l'album Ashes of the Reborn
Type Album
Date de parution 27 Septembre 2012
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 A Warrior's Tale
Ecouter04:18
2.
 Sword of Erus
Ecouter06:52
3.
 King's Crowning
Ecouter03:01
4.
 On Hills of Glory
Ecouter04:41
5.
 Tears of Paradise
Ecouter03:40
6.
 The Gathering
Ecouter04:22
7.
 Infernal Hymn
Ecouter05:52
8.
 Ashes of the Reborn
Ecouter09:47

Durée totale : 42:33

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Ostura



Chronique @ ericb4

23 Fevrier 2019

Une œuvre fringante et enjouée mais encore taillée dans la roche...

Parmi les rares formations metal symphonique à chant mixte libanaises vient s'illustrer ce jeune combo originaire de Keserwan. Sorti de terre en 2009, le groupe s'est laissé le temps nécessaire à la maturité de ses gammes et de ses arpèges, n'accouchant de son premier bébé « Ashes of the Reborn » que trois ans plus tard ; luxuriante et pimpante auto-production où s'égrainent huit pistes sur un ruban auditif de 42 minutes. Ce faisant, on effeuille un propos power symphonico-progressif et cinématique à la fois vivifiant, enjoué, enivrant et romantique, un brin orientalisant, dans la lignée d'Ayeron, Kamelot, Dragonland, Avantasia, Rhapsody Of Fire ou encore Nightwish.

A bord du vaisseau amiral, nous accueillent : le co-producteur, claviériste et arrangeur Danny Bou-Maroun, le cofondateur et vocaliste Elia Monsef, la frontwoman Youmna Jreissati, assistés de Tony Ghanem au chant, le guitariste et compositeur Elie Hnein, le bassiste Jack Hayek et le batteur et parolier Chris Naimeh. Pour l'occasion, nos acolytes ont sollicité l'apport de choristes chevronnés, les talents de Hady Barhoush à la guitare acoustique, de Rayan Seif au violon et de Wissam Tabet (Romantic Sin) aux claviers. Pour sa mise en relief, Karim Sinno (guitariste chez Void) a mastérisé, réalisé l'enregistrement et le mixage (aux Mixdown Studios) du skeud. Si les compositions n'ont guère à souffrir d'un quelconque manque d'inspiration, et si les arrangements s'avèrent de bonne facture, on regrettera cependant de gênants effets de distorsion, un léger sous-mixage de l'instrumentation et des finitions pas toujours au rendez-vous de nos espérances. Mais entrons plutôt dans la cale du navire en quête d'éventuelles pépites.

Le plus souvent, l'opus se fait mordant, nous prenant alors à la gorge pour ne plus nous lâcher. Ainsi, l'accroche s'opérera sans jambage à l'aune de « A Warrior's Tale » et « Sword of Erus » ; deux tempétueux et efficaces up tempi aux riffs épais et à la basse résolument vrombissante, à mi-chemin entre Avantasia et Rhapsody Of Fire. Dotés de refrains catchy et d'insoupçonnés changements de tonalité, ces impulsifs efforts jouissent également du timbre rocailleux d'Elia doublé d'un saisissant solo de guitare. En dépit d'une surenchère d'aigus et d'un manque cruel de profondeur de champ acoustique, la sauce prend, in fine.

Dans cette énergie, le collectif libanais nous octroie d'autres passages certes moins directement orientés vers les charts mais non moins fringants. Aussi, tant l'intarissable allant que les nombreuses variations rythmiques de « On Hills of Glory » pourront aspirer un tympan déjà sensibilisé aux premiers travaux de Dragonland ou encore de Kamelot. En outre, s'y installe un vibrant duo masculin en voix claires auquel répond en écho une muraille de choeurs. Sans oublier un fin legato à la lead guitare susceptible de nous aspirer d'un claquement de doigts. D'autre part, « Ashes of the Reborn » imposera ses 10 minutes d'un spectacle épique, un poil romanesque, où les effets de surprise ne manquent pas à l'appel. En outre, cette luxuriante fresque symphonico-progressive et cinématique laisse entrevoir une vibrante tonicité de la section rythmique accolée à une technicité instrumentale difficile à prendre en défaut. Hélas, une fois encore, la flottante ingénierie du son ne sera pas de nature à encenser le tympan.

Nos compères ont également misé leurs espoirs de séduction à la lumière d'une pièce instrumentale d'obédience cinématique. Et si l'originalité peine à émerger de cette proposition assimilable à un générique de film, force est d'observer que la magie opère dès les premières mesures. Ainsi, on se fera fort de ne pas éluder le progressif et ''nightwishien'' « King's Crowning », et ce, aussi bien pour ses délicats arpèges au piano contrastant avec l'impressionnante gradation du corps orchestral qu'au regard de ses enveloppantes nappes synthétiques et de ses choeurs jaillissant du fin fond de l'océan.

Lorsqu'il ralentit un tantinet la cadence, le combo trouve là encore les clés pour nous rallier à sa cause. Dans cette mouvance, on retiendra le mid tempo progressif « The Gathering » à la fois pour sa touche folk, la densification de la section instrumentale et vocale succédant à de soyeuses gammes au piano, et au regard d'un duo mixte en parfaite symbiose. Au carrefour de Kamelot et Ayreon, le pimpant méfait se pare d'une mélodicité aux fines nuances, et ce, au fil d'un cheminement d'harmoniques éminemment infiltrant. En dépit du caractère jovial de l'effort, on regrettera cependant une clôture quelque peu hâtive et qui ne s'imposait pas.

Quand ils nous mènent en d'intimistes espaces, nos gladiateurs nous livrent des mots bleus d'une sensibilité à fleur de peau aptes à engendrer quelques frissons, nous intimant par là-même de ne pas quitter précipitamment la petite goélette. Ainsi, l'aficionado d'instants tamisés s'orientera tout naturellement vers « Tears of Paradise », ballade romantique jusqu'au bout des ongles que n'auraient reniée ni Serenity ni Kamelot. Voguant sur une magnétique sente mélodique sur laquelle évolue un duo mixte en voix claires à l'unisson, la tendre offrande se charge graduellement en émotion, poussant alors le chaland jusqu'au déclenchement de la petite larme au coin de l'oeil.

Est-ce à dire qu'à la lecture de cet introductif opus, nos acolytes seraient déjà en mesure de prétendre au sans-faute ? Pas tout à fait. Et ce, à l'instar de « Infernal Hymn », tortueux et sombre méfait, où les risques de déroute sont loin d'être absents. Accusant moult séries d'accords peu propices à une inconditionnelle adhésion, insérant d'inutiles ponts technicistes et plaçant inopportunément ses accélérations rythmiques, le manifeste ne pourra prétendre se hisser au rang de ses infiltrants voisins. On passera donc son chemin, cette fois.

Résultat des courses : le combo libanais nous octroie une œuvre tantôt épique, tantôt enjouée, à la fois frissonnante et d'une avenante mélodicité. Toutefois, calée sur une architecture classique, ne laissant entrevoir que peu de prises de risques, accusant même quelques bémols, à commencer par sa friable ingénierie du son, la rondelle paraît encore taillée dans la roche. Mais nos compères ont encore le temps d'affiner leurs gammes et de peaufiner leur arpèges pour nous offrir un second mouvement aux compositions plus mûres et à la logistique plus aboutie. Gageons qu'il ne s'agit-là que d'un galop d'essai et que, le potentiel technique aidant, la troupe saura trouver les ressources nécessaires à l'évolution de son projet...

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