Virilité mélodique est le terme qui pourrait qualifier la musique délivrée par ce quintette. Tout juste 14 mois après la publication du redoutable «
Worship The Grave », les allemands de
Dawn Of Disease continue de battre le fer pendant qu’il est encore chaud, en libérant son dernier méfait intitulé «
Ascension Gate ». L’artwork « coloré » est l’œuvre de Mark Cooper et la production a été confiée au légendaire Dan
Swanö qui assurera, au préalable, d’une qualité sonore sans faille.
A la sortie de ce quatrième full-lenght, le groupe déclarait que «
Ascension Gate » était « un condensé d’énergie pure et d’intensité brute ». Il faut souvent raison garder de ce genre d’affirmation, surtout après ce court laps de temps qui sépare les deux opus, laissant sceptique votre serviteur. Après une multitude d’écoutes attentives, le constat est sans appel : «
Ascension Gate » est qualitativement très en dessous de «
Worship The Grave ». D’abord, la brutalité est en nette recul, en témoigne les parties blastées qui sont disséminées de façon éparses, au profit d’une accentuation de la mélodie qui elle, est bien plus mise en avant. Cette prédominance fait ressortir les influences du combo comme
Insomnium et
Amon Amarth, « Perimortal », «
Beneath The Waters » ou « Lucid » lorgne directement sur le death mélo des vikings. Cela met en exergue une des faiblesses principales de «
Ascension Gate » qui est sa mollesse. Il faut y ajouter des titres dont l’inspiration est restée dans la fosse commune comme « Lucid » ou «
Ascension Gate » ou des parties génériques milles fois éprouvées comme les refrains de « Perimortal » et de « Final Thoughts » ou le passage médian de « Mundus Inversus », ce qui fait émaner évidemment quelques longueurs. «
Ascension Gate » laisse aussi l’impression d’un assemblage de plans mal ficelés, sans vrais liens, ni fluidité, «
Beneath The Waters » et « Mundus Inversus » en sont des preuves irréfutables.
Cependant, tout n’est pas négatif sur ce disque, loin de là.
Dawn Of Disease a su, par instant, conserver cette force de frappe qui était sienne sur «
Worship The Grave », au travers de blasts furieux qui parsèment cette galette, ou grâce à « Akephalos » ou « The Growing
Emptiness », qui sont assurément les deux meilleurs titres de l’opus. Il faut y ajouter le refrain énorme de « Mundus Inversus », où blast et mélodies s’entremêlent pour un rendu détonnant, c’est d’ailleurs en ceci, la véritable force de la formation germanique. L’alternance rythmique et les harmonies bien senties sont également bien présentes, celles-ci dominent l’album et semblent être le fruit d’une orientation musicale nouvelle pour
Dawn Of Disease, amenuisant la brutalité de l’ensemble, malgré un bon riffing.
La production de Dan
Swanö est à l’avenant, rien ne dépasse, le son est clair et puissant mais moins « rugueux » que celle de «
Worship The Grave », concocté par V. Santura, guitariste de
Dark Fortress et de
Triptykon. Le tout reste massif, mettant en valeur le côté mélodique. Les musiciens sont tous au diapason, à noter le growl très caverneux et glaireux de Tomasz Wisniewski (boss d’
Apostasy Records, soit dit en passant), moins éraillé et plus en fond de cave, à l’inverse de la globalité de «
Ascension Gate » qui est plus « lumineux ».
Ne pas confondre vitesse et précipitation, voilà un adage que
Dawn Of Disease aurait dû respecter. «
Ascension Gate » semble ne pas avoir été suffisamment mûri et laisse une impression d’un enchevêtrement de plans dénués de fluidité. Ce disque est loin d’être mauvais, car sauvé par des moments de grâce et une production en béton armé. Malheureusement, «
Ascension Gate » partira sans doute dans les oubliettes, car il manque cruellement de passages mémorables et, à cause d’une bestialité en berne. Dommage...
Complétement d'accord, malgré pas mal d'écoute, je reste très deçus, c'est l'ennui qui gagne sur cet album. Sans être mauvais, il n'y a rien de fabuleux. Dommage car j'aime bien le groupe, j'attendais de cet opus qu'il continu leur émancipation..... Par contre la pochette est superbe. Merci pour la chro Growler!
Je ne suis pas d'accord, je trouve l'album, certes pas brutal, mais avec une ambiance, et des mélodies qui tiennent la route. Pourtant je suis fan du brutal death, mais ce genre d'album passe très bien.
Enfin chacun son avis;)
Je découvre l'album, et c'est une grosse déception. Pour tout dire, je ne connais que Legends of Brutality, que j'adore, et qui, s'il comporte bien quelques mélodies parfaitement intégrées, est un pur album de brutal death metal. Je souhaitais donc découvrir ce qu'avait pondu ce groupe allemand depuis 2011. La fin de Leprouth Thoughts, que j'écoute en ce moment même, fait effectivement penser à du viking metal, que je n'aime pas. Pareil pour Beneath the waters,.. . Quelques passages de death à la Dismember sont cependant bien appréciables, mais dans l'ensemble, on s'ennuie ferme, et le tout est vraiment asceptisé. Je vais me remettre Legends of Brutality pour la quatrième fois depuis hier tiens (je suis retombé dessus), car ce premier album mérite vraiment le détour, dans un style bien éloigné de cet opus, et avec un son massif pour des débuts.
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