Deprive est un combo de death mélodique qui nous arrive de Karlstad. Formé en
2012, le quintet sort donc son premier album auto-produit en cette année 2014, intitulé "As We Perish". Dix titres sont proposés pour à peine plus d'une demi-heure, ce qui laisserait à penser que l'album mise avant tout sur l'efficacité. De plus, la provenance suédoise des interprètes ne peut que nous rassurer à priori, compte tenu de la tradition que ce genre représente là-bas. Quant à l'artwork, si ses inspirations un peu gothiques ne sont pas les plus heureuses, il ne constitue rien d'handicapant.
Cependant le mélodeath pratiqué par
Deprive ne s'inscrit pas vraiment dans la grande tradition swedish. Le groupe se plait apparemment plus dans la modernité et lorgne volontiers du côté de
The Unguided plus que de celui des premiers
Dark Tranquillity ou
Arch Enemy. On retrouve quelques-uns des éléments désormais connus de ce mélodeath dit "moderne" : l'alternance chant clair /scream (avec quelques pointes de growl, sur les refrains de "
Origin" ou "Mary Kelly") et cette propension à offrir des refrains bien mélodiques et efficaces.
Au rayon des titres directs et efficaces, les "
Voice Of
Evil", "
Primal Fears" ou "Mary Kelly", mettant en avant le chant clair, rentrent assez aisément en tête et assurent leur but premier. Le travail sur le riffing n'est pas non plus mauvais et on a le droit à pas mal de variation, entre des riffs très mélodiques ("
Primal Fears"), groovy ("The Narcissist") ou alors beaucoup plus dark (les couplets de "Mary Kelly" et l'atmosphère de noirceur qu'ils véhiculent). La production dessert cependant assez cruellement le combo, trop faiblarde et ne mettant dès lors pas assez en avant les passages les plus agressifs (comme les rares blasts de "
Beyond The Fields").
Le travail de composition n'est pas non plus exceptionnel. Les titres sont courts mais manquent souvent d'impact ou d'un élément permettant de les faire sortir du lot, de sorte que, si l'on passe un bon moment à l'écoute de ce "As We Perish", on n'en retient finalement que peu une fois le disque terminé. Disque qui n'échappe d'ailleurs pas à une certaine redondance vers la fin et ce malgré la faible durée totale.
Bref, ce premier jet des suédois de
Deprive n'est pas rédhibitoire, loin de là. Il possède même quelques éléments qui permettraient de nourrir des espoirs pour la suite. Cependant, sur un créneau de plus en plus saturé, "As We Perish" ne devrait pas parvenir à tirer son épingle du jeu. Le quintet de Karlstad devra assez vite relever le niveau s'il ne veut pas finir aux oubliettes, comme malheureusement tant de groupes avant lui.
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