As Heaven Turns to Ash

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18/20
Nom du groupe Warhorse (USA)
Nom de l'album As Heaven Turns to Ash
Type Album
Date de parution 2001
Style MusicalDoom Sludge
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1. Dusk
2. Doom's Bride
3. Black Acid Prophecy
4. Ambier Vial
5. Every Flower Dies No Matter the Thorns (Wither)
6. Lysergic Communion
7. Dawn
8. Scrape
9. ...And the Angel Begin to Weep...

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Warhorse (USA)


Chronique @ Svartolycka

02 Juin 2005
Autre signature sur Southern Lord, Warhorse est le prototype même de ce que représente le label. Proposant un sludge/stoner efficace, le groupe donne un condensé de noirceur enivrante aussi proche de Eyehategod que de Yob, Deadbird voir même Reverend Bizarre.

Commençant par une intro mélodique à base de guitares sèches transpirantes d’une profonde mélancolie, Warhorse plonge l’auditeur dans un univers morose où les guitares poisseuses se frayent un chemin dans les décors suintants sans pour autant jouer la carte de la surenchère et de l’indigeste. Toujours entraînant, les titres de "As Heaven turn to Ash…" se révèlent variés suivant une ligne directrice parfaitement située entre le stoner (la sonorité sourde et le timbre de la voix) et le sludge (cette atmosphère poisseuse soutenu par un rythme lent). Sachant diversifié son contenu, Warhorse en profite pour placer quelques interludes instrumentaux du meilleur effet entre l’acoustique résigné et le soubresaut sépulcral qui donne une dimension mélancolique (le très mélodique "Dawn") traversée d’un malaise gluant, on ressent un côté liquide.

Quelques discrets accents drone ponctuent un album qui gagne en insalubrité accrocheuse au fur et à mesure de l’écoute et pour cause, les riffs sont tenaces, l’ambiance puissante, triste mais si chaude. On ne touche pas au nihilisme d’un Figure of Merit ou d’un Abandon sur ce disque. On construit plutôt des sortes de balades accablées passé par le filtre visqueux du sludge d’où ce métissage entre une mélancolie (flirtant avec le psychédélique) pas si éloignée du blues ("Every Flower Dies No Mater th Thorons (Winches)") et une sonorité crade et lourde où des échos de réverbérations changent radicalement la teneur des titres.

Poisseux, carré et sincèrement accrocheur, "As Heaven turn to Ash…" est un disque excellemment sympathique qui, en jouant toujours entre deux caractères arrive à trouver un créneau de malaise entre deux solos suintants et d’un titre final atemporel au piano.
Une berceuse charnelle, étourdissante et noire.

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Chronique @ Luthor

15 Mars 2015

Une réédition bienvenue d'un classique oublié du genre.

Je sais que je suis un peu seul dans ce cas-là, mais la mode de la réédition en vinyle à tout crin dans le but de racler le plus de thunes à des chevelus persuadés d'être du coup des vrais rebelles parce qu'ils achètent le 'seul vrai format Underground' (comme tous les hipsters et bobos, hein) à des tarifs nécessitant un revenu de dealer de crack pour arriver à suivre toutes les sorties... Et bien cette mode me gonfle. Et c'est marrant de revoir du coup voir revenir la cassette, avec plein de gens qui disent que ouais finalement c'est le 'seul vrai format Underground'... Mais non, c'est pas un effet de mode, voyons qu'allez-vous penser là ?

Parenthèse terminée, cette mode de la réédition en LP permet donc à des albums qui n'avaient pas connus l'honneur du format à sa sortie de bénéficier d'une deuxième jeunesse. Dans le cas de Warhorse, il faut bien reconnaître aussi que cela va permettre de trouver l'unique album du groupe (sorti en 2001 à l'origine) à un tarif plus correct que ce que vous aller payer sur Internet (pour info : à l'instant où je rédige cette chronique, le moins cher dispo sur Discogs est à 30 €...). Et comme le groupe était signé chez Southern Lord Recordings, la réédition est un beau double LP comprenant en bonus le EP "I Am Dying".

Concrètement, Warhorse c'est quoi ? Pas vraiment du Stoner, comme l'a écrit mon collègue chroniqueur précédemment, ni vraiment du Sludge d'ailleurs. Plutôt un croisement assez bâtard entre le Doom à l'américaine (il y a un groove qui rappelle pas mal la scène du Maryland), mais en bien plus lourd et ralenti. C'est sans doute là que peut se trouver l'analogie avec le Stoner (l'effet créé est assez similaire à faire un trip dans une chambre sans aération lors d'une journée de canicule estivale) et le Sludge (c'est poisseux et nihiliste, Warhorse ayant été à son époque l'un des très rares groupes ouvertement anti-chrétien dans le Doom).

L'épaisseur des riffs est impressionnante, au point de créer un effet curieux donnant l'impression que l'on peut littéralement toucher la musique avec ses doigts. On peut presque parler d'un son titanesque, tant l'atmosphère créée se révèle physiquement écrasante. Définitivement une musique déconseillée aux asthmatiques. Et malgré celà, Warhorse arrive à torcher un groove venimeux auquel il est particulièrement difficile de résister : que vous le vouliez ou non, l'écoute d'un morceau comme "Doom's Bride" entraînera systématiquement un mouvement de votre tête de bas en haut au rythme de la musique.

Décrit comme çà, on aurait l'impression que Warhorse n'est qu'un clone de plus de Electric Wizard. Sur certains points, ce n'est pas forcément faux ("Scrape" sonne comme un morceau rejeté des magiciens du Dorsetshire au sommet de leur art) et il est évident à l'écoute que "Dopethrone" a été une influence certaine sur ce "As Heaven Turns to Ash". Mais à l'époque, Electric Wizard n'était pas encore devenu aussi incontournable qu'aujourd'hui (et à entendre leurs derniers albums, on se demande bien pourquoi) et si Warhorse fût influencé, les musiciens pouvaient garder la tête haute en se disant qu'ils avaient été parmi les premiers. A d'autres moments, les riffs bluesy en down tempo trahissent l'évidente influence des incontournables Black Sabbath (notamment dans le jeu de basse, comme sur "Black Acid Prophecy"), mais quel groupe de Doom peut prétendre n'avoir JAMAIS été influencé par Black Sabbath ? Surtout, Warhorse était sérieux dans leur message. Pas de trips inspirés par des films de séries B ou Z ici : juste un bon vieil athéisme de derrière les fagots, mélangé à diverses réflexions sur la drogue et la Mort.

14 ans après sa sortie, cet album devenu rapidement culte au sein de la scène Doom bénéficie donc d'une réédition. Bien que limitée à seulement 1000 exemplaires, c'est quand même une occasion unique pour ceux qui souhaiteraient enfin l'acquérir à un prix correct de se procurer ce qui est sans doute l'un des meilleurs albums de Doom sorti dans les années 2000. Une séance de rattrapage à ne rater sous aucun prétexte.


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LeMoustre - 15 Mars 2015: Parenthèse initiale à laquelle je souscris aussi. Beau papier qui incite à jeter une oreille ou deux.
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