Art of Slavery

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe Insinistra
Nom de l'album Art of Slavery
Type EP
Date de parution 11 Septembre 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Weeping Spell
Ecouter04:48
2.
 The Epoch of Wrath
Ecouter04:45
3.
 Snowbound
Ecouter04:46
4.
 Lullaby for the Damned
Ecouter06:37

Durée totale : 20:56

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Insinistra



Chronique @ ericb4

24 Décembre 2020

Un gracieux et infiltrant premier mouvement, pas encore un foudre de guerre...

Nouvelle figure du metal symphonique à chant féminin, à l'instar de ses si nombreux homologues générationnels, ce jeune duo tchèque créé en 2018 à Prague entend lui aussi, et légitimement, essaimer ses riffs et sa voix à l'international. Un défi qui relèverait de la gageure dans un registre actuellement agité par une concurrence on ne peut plus féroce, les Beyond The Black, Elvellon, Walk In Darkness, Tales Of Evening ou encore Metalwings ne laissant qu'une marge de manœuvre réduite à leurs opposants pour pouvoir y faire leurs armes. Inspiré comme tant de ses pairs par Nightwish, Epica, Xandria et consorts, en quoi ce frais mais ixième projet metal symphonique pourrait-il se singulariser de ceux de leurs alter ego ? Ce faisant, en dépit d'une popularité encore embryonnaire mais non sans afficher quelque talent compositionnel, ce vert combo serait-il d'ores et déjà apte à venir déloger ces jeunes loups aux dents longues de leurs terres ?

Conscients de cet état de fait, pourvus d'une indéfectible motivation, nos acolytes ne se sont pas moins montrés prudents dans leur démarche, la mezzo-soprano, orchestratrice et parolière Maria Ponomareva et le batteur/growler Alexander Ponomarev (ex-Concordea) ne réalisant leur introductif single « Snowbound » que quelques mois plus tard, un enivrant méfait suivi en 2019 d'un second effort de même acabit et des plus enveloppants, « Lullaby for the Damned ». De tubesques méfaits qui tous deux seront insérés dans leur initial et présent EP 4 titres « Art of Slavery », une auto-production modeste de ses 21 minutes, entièrement composée par nos deux maîtres d'oeuvre et le guitariste Dmitry Kudelin (The Epoch Of Wrath), et jouissant d'une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut. Avec le concours, pour l'occasion, du guitariste/bassiste Ivan Ilyin (Embers Of fate), le collectif est-européen nous plonge au cœur d'un propos metal symphonique classique à la fois énergisant, empreint de délicatesse et fortement chargé en émotions, chacune de ses lignes transpirant la féconde inspiration mélodique de ses auteurs. Mais embarquons plutôt à bord de la frêle goélette...

Force est d'observer que c'est d'un battement de cils que nos compères parviennent le plus souvent à nous rallier à leur cause. A commencer par « Snowbound », un soyeux et gracieux mid tempo aux arpèges d'accords savamment échafaudés, aptes à nous happer un peu malgré nous. Agrémenté de délicates gammes au piano, laissant s'échapper d'élégantes notes d'un violon samplé, et voguant sur une rayonnante et ''nightwishienne'' sente mélodique, l'envoûtant effort se voit parallèlement mis en habits de soie par les fluides et magnétiques patines de la sirène, alors apparentées à celles de Simone Simons (Epica). Et comment ne pas se sentir happé par les vibes enchanteresses dans lesquelles nous plongent les 6:37 minutes de « Lullaby for the Damned », félin et ''xandrien'' mid tempo aux multiples rebondissements et à l'heureux dénouement ? Nous assénant ses riffs crochetés concomitamment à ses growls caverneux, auxquels répondent point pour point les chatoyantes impulsions de la princesse, s'écoulant au fil d'un ensorcelant sillon mélodique tout en réservant une soudaine montée en régime du corps orchestral, la seyante fresque symphonico-progressive ne se quittera qu'à regret. Sans doute la pépite de la menue rondelle.

D'autres espaces d'expression certes moins directement inscriptibles dans les charts ne trouvent pas moins les clés pour nous retenir plus que de raison. Aussi, ne sera-t-on guère moins happé par l'infiltrant cheminement d'harmoniques exhalant des entrailles de « Weeping Spell », un orientalisant et pénétrant mid tempo aux riffs émoussés et glissant le long d'une rivière mélodique, dans la veine d'un Epica des premiers émois. Dans cet espace ouaté, instillé d'un troublant bouzouki et mis en habits de lumière par les cristallines et troublantes inflexions de la maîtresse de cérémonie, couplets finement ciselés et refrains fondants glissent avec célérité dans nos tympans alanguis. C'est également dans l'ambiance sulfureuse d'un conte des Mille et Une Nuits que nous immerge « The Epoch of Wrath », chatoyant mid tempo à mi-chemin entre un Xandria première mouture et Epica. Pourvu d'hypnotiques percussions tribales, livrant un bref mais sémillant solo de guitare signé Dmitry Kudelin, octroyant parallèlement un refrain immersif à souhait encensé par les limpides volutes de la belle, le sulfureux manifeste aura, lui aussi, bien de chances de rater sa cible.

On ressort de l'écoute du skeud interpellé par la capacité du combo à concocter ces séries d'accords qui font mouche, et ce, sans pour autant voir son message musical tomber ni dans les travers d'une extrême accessibilité de ses portées ni dans le carcan d'une pure et stérile démonstration technique. A la fois enivrant, enjoué et magnétique, n'accusant pas l'ombre d'un bémol qui l'affadirait, l'efficace propos témoigne également d'une production d'ensemble de bonne facture et de qualités mélodiques difficiles à prendre en défaut. Cela étant, d'aucuns auraient sans doute espéré un essai plus diversifié sur les plans rythmique et vocal, qu'il témoigne d'une digestion plus rapide de ses sources d'influence, et que s'inscrive dans son adn un zeste d'originalité supplémentaire. Mais la vaillante troupe n'est pas sans armes déjà bien affûtées pour assurer sa défense et a encore bien le temps de peaufiner ses gammes et ses arpèges pour revenir plus aguerri dans la bataille. Peut-être à l'aune d'un album full length ?...

Note : 14,5/20

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Insinistra