Un train à vapeur : c’est ancien, c’est lourd, ce n’est pas très rapide, mais c’est increvable et ça fait un barouf d’enfer ! Voici donc une pochette de situation pour la musique des suédois. Après une longue absence,
Sorcery a repris du service à la fin des années 2000 comme beaucoup de groupes de Death
Metal. C’est donc pas moins de 22 ans après leur premier album, que Ola (chant) et Paul (guitare) les deux seuls rescapés du line-up d’origine, proposent
Arrival at Six (2013) chez le nid à groupes old-school qu’est X-Treem Music.
On ne va pas épiloguer deux semaines sur le style Death suédois, tout le monde a pu constater l’explosion du revival, avec notamment certains jeunes groupes plus royalistes que le roi, arque boutés sur un manuel du parfait petit swedish comme on le pratiquait fin 80’s / début 90’s. Toutefois
Sorcery n’est pas un groupe de revival, loin s’en faut puisqu’il fait même partie des premiers groupes à pratiquer ce genre en 1986.
Peut-être est-ce ce surcroît d’expérience et le souvenir vivace de cette époque bénite de l’éclosion du Death
Metal, mais contrairement à certains imitateurs, on sent d’entrée que
Sorcery les pose sur la table avec We Who Walk Among the
Dead, morceau gras et percutant qui aurait très bien pu figurer parmi les classiques du style si il était sorti deux décades auparavant. A vrai dire, avec l’enregistrement de cette galette au Sunlight Studio et les musiciens présent, c’est tout comme…
Created from
Darkness and
Rage montre une facette légèrement plus mélodique, comme un
Entombed qu’on aurait saupoudré de
Desultory /
Necrophobic, titre redoutable par ailleurs.
Master of the Chains joue lui sur un mid tempo interminable, exploitant au mieux le riffing pesant et hypnotique de Paul
Johansson ainsi que des leads remarquables.
Malgré un début parfait, le disque baisse d’intensité sur sa deuxième moitié, et l’abus de down tempo commence à nuire à l’ensemble à partir de
Arrival at Six. Heureusement ça repart derrière de plus bel avec
Warbringer, d’ailleurs avec un son différent et le chant de Martin van Drunen, ce morceau sonnerait comme du
Asphyx. La voix de Ola (Malmström, pas Lindgren) est aussi un atout non négligeable avec son timbre agressif à mi chemin entre celui de LG Petrov et Matti Karki.
Alors bien sûr, ce genre de riffs, ce genre de son, ce genre de compositions, c’est du déjà vu dans l’ensemble, avec disons une production un peu plus velue, mais l’essentiel n’est pas là,
Sorcery ne voulant que perpétrer de nouveau un style qu’ils ont contribué à façonner. Et le résultat est tout à fait honorable à défaut d’être parfait. Toutefois si on fait une petite comparaison,
Arrival at Six reste inférieur au
The Cleansing de
Nominon sorti l’année passée, comme quoi l’ancienneté ne fait pas tout….
Les voyageurs en direction de Suède 1991 sont attendus quai numéro
666, embarquement immédiat.
BG
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