GuitarSnake c'est Nicolas Notarianni, guitariste auteur compositeur interprète, de son état. Ce second album est une très belle réussite et pourtant éviter les très nombreux écueils guettant les guitaristes choisissant de faire un album instrumental, n'est pas facile.
Entre influences mal digérées et autres révérences frôlant dans les meilleurs cas, l’hommage et dans les pires le plagiat, ou encore et même surtout: un manque de talent pour la composition, réussir un album 100% instrumental qui tienne la route n'est pas à la portée de tous.
Ça avait mal commencé je l'admets, le premier titre que j'avais écouté est
Around the world dont le clip est offert avec le disque, titre d'obédience Satrianienne ultra mélodique bien sur mais jouant sur des gammes tellement entendues...J'ai appréhendé le reste, je l'avoue.
Cet album a quelque chose de très personnel, il a été pensé jusque dans ses moindres détails et cela parait évident dès la lecture des titres et au delà, de leur écoute.
En général, sur ce type de disque, le guitariste balance d’entrée un titre avec une myriade de notes émanant de toutes sortes de techniques jouées avec une maestria bluffante mais, cela apporte rarement quelque chose à l'auditeur, tout au plus celui-ci comprend que l'on a affaire a un "Guitaréro".
Quatre parties musicales vont ici servir de guide pour cet album, elles portent en partie le même titre This is my religion et se divisent en quatre parties Invocation, The hope, The perfect day et enfin All about me.
Nicolas au travers de ces quatre parties nous fait pénétrer peu à peu dans son univers musical. La transition entre les deux premières est imperceptible tant elle est naturelle mais la seconde partie est un petit bijou, mélodie imparable, arrangements de cordes, basse et batterie pulsant à l'unisson le tout sans les sempiternels modes Ioniens et Doriens.
Les parties suivantes reprennent la trame mélodique alors que le tempo change et évolue lentement vers une ambiance plus enlevée. Les arrangements de cordes demeurent et apportent une couleur et une texture très riche à ces titres sans pour autant être envahissants. La part belle leur est donnée sur les premières mesures de la quatrième partie, la guitare de Nicolas s'efface presque complètement laissant place à des caisses claires et autres instruments à vent ne jouant tout au fond, qu'une ligne mélodique. Superbe.
Avec cette introduction, un tiers de l'album s'écoule, une cassure s'opère aussi et on passe à autre chose avec
Around the world titre dédié à sa nièce, j'en ai déjà fait la description plus haut, de mon point de vue, il s'agit là du titre le plus faible de l'album, si joli soit il.
A ce stade, un mot sur une des qualités majeures de cet album: la production. Souvent le point faible de ce type d'album que l'on peut "facilement" enregistrer sur son Mac avec quelques outils. La production a ici été prise très au sérieux du coup le son est clair, précis, aérien tout en restant compact, ajoutez-y un mixage lumineux et vous aurez une idée de la qualité de cet album.
Revenons à ce qui va être la dernière partie de ce disque, les titres In the shadow, Somewhere in the world, Surrounded et Last goodbye. Il s'agit là de compositions séparées, elles partagent toutes le fait d'être des mid tempi et cette langueur permet à Nicolas d'exprimer son talent de mélodiste. Je pourrais épiloguer à n'en plus finir mais ce serait injuste parce que ces compos sont juste, très belles.
Ce disque peut vous accompagner sur la route, vous refiler la banane les jours de Blues ou encore vous permettre de partager un instant musical de toute quiétude. Il n'y a pas ici, de descente de manche à 180 à la noire, de tapping survolté ou tout autre exercice qui n'apporterait rien au titre, la mélodie reste le cœur faisant battre cet album.
Deux titres viennent clôturer cet album, un remix, I have a dream et un remaster On the road auquel participe
Yann Armellino, titres sympas mais clairement en dehors de ce qui fait ce disque. Agréables à écouter, il sont plus à prendre comme un petit cadeau qu'autre chose.
A chaque fois que je tombe sous le charme de ce type d'album, une pointe d'amertume m'envahit aussi, je ne sais que trop bien que la possibilité de voir Nicolas sur scène défendant ces titres est drastiquement mince.
Il me reste cette musique, douce, accessible à même de faire apparaître le soleil dans ma tête quelle que soit la noirceur du ciel. Si vous voulez un instant de quiétude, cet album va vous emmener loin au cœur d'un voyage immobile.
Je n'ai pas de point faible à signaler ni quoi que ce soit pour atténuer le sentiment plus que positif que je ressens à l'écoute de ce disque, si l'objectivité consiste à penser que la perfection n'est pas de ce monde, la subjectivité elle me pousse à considérer qu'il à des fois ou ferait mieux de se taire.
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