ARC, si ce nom ne dit rien à personne c'est normal, ce groupe, très peu connu, fondé par le canadien Aidan Baker, lui, un peu plus connu pour avoir notamment joué dans des formations assez importantes dans le petit monde peu populaire du
Doom Drone (
Nadja étant sa formation la plus connue), est un groupe vraiment pas commun.
Composé de monsieur Baker (guitare, flûte, batterie, percussions) et de ses deux frères, Christopher Kukiel (percussions, électroniques) et Richard Baker (batterie, percussions),
ARC nous propose une musique lourde, bruyante, mélancolique, profonde et qui, paradoxalement, apparaît comme reposante et berçante.
Arkhangelsk, une de leur dernière production parue en 2008 sur le petit label tchèque Epidemie Records, est une pièce puissante et rare, nous offrant un univers abstrait, tortueux et surtout, musicalement magique!
Pendant un peu plus d'une heure, les quatre pistes nous invitent à la méditation, c'est l'impression qui se dégage de cette musique quand on prend le temps de s'y intéresser un minimum, chaque titre nous faisant à sa manière, parcourir des dimensions et des sensations quasi mystiques, comme le rappelle le titre "
Arkhangelsk" (Archange, pour ceux qui n'auraient pas compris).
L'album s'ouvre avec "Relicary", un titre commençant direct dans le brut, sans intro, dans lequel la musique se veut ambiante, les samples électroniques faisant l'effet d'une tapisserie rythmique aux nombreuses percussions toutes maîtrisées et exécutées au moment pile où on les attend. Une sensation de puissance se met en place très rapidement, mais malheureusement, ce titre ne décollera jamais.
Ce qu'on ne pourra pas reprocher au reste de la tracklist, qui ne cessera de monter dans les tours jusqu'à parfois atteindre des pics de violence peu communs dans ce genre musical, comme sur le dernier titre, "
Ossuary", commençant sur la même mélodie que le premier, mais qui se voit vite agrémenté de sons glauques qui, à chaque apparition, augmente le niveau de tension dans les sons, et qui progressivement fait remonter la tonalité des percussions, donnant un impression de brutalité.
La meilleure chanson restera tout de même "The Valley of
Dry Bones", qui n'hésite pas à nous servir des montées instrumentales montant parfois jusqu'au brouhaha. Ce titre se veut également différent des autres dans son style, en effet, le côté
Dark Ambiant, que l'on retrouve dans le reste des morceaux, est ici très estompé, le son apparaît presque ici comme un
Drone tout ce qu'il y a de plus classique, ceci se ressentant avec la montée de la ligne de guitare magnifique, concluant la chanson peu à peu par un solo lent, sombre, mystérieux et transcendant.
Bien sur, cet opus ne plaira pas à tout le monde, déjà du fait que la musique, le genre et l'univers soient difficilement abordables, les musiques ambiantes et abstraite n'étant pas les plus appréciées dans le monde du
Metal, mais aussi de par sa dimension philosophique, il faut être assez ouvert et s'être assez renseigné sur le groupe et ses membres pour aimer à explorer ces ambiances cherchant à faire passer des émotions et un message angéologiques.
ARC, bien que quasiment inconnu du public, propose avec
Arkhangelsk un
Drone Ambiant puissant, sombre, nous faisant explorer une vision du monde teintée d'ésotérisme chrétien.
Même si la musique serait décrite par certains comme "un assemblage de bruits" ou par d'autres comme "une musique d'illuminés", l'album n'en reste pas moins un grand cru de cette scène peu connue qu'est le
Drone Metal, avec des défauts, il faut bien l'avouer, mais possédant surtout une personnalité, un caractère et une signature sonore propre à
ARC.
16/20
http://arcolepsy.bandcamp.com/album/arkhangelsk
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