Ancient Plague est un trio britannique de black metal fondé en 2007 et dont la notoriété n'est pas très grande, c'est le moins que l'on puisse dire. Alors oui lorsque l'on parle de black metal et de Royaume-Uni dans une même phrase, un nom nous revient :
Cradle Of Filth. Mais inutile de chercher plus loin une quelconque comparaison, on parle ici de black mélodique à tendance atmo et non de black symphonique. Voyons donc ce que nous réserve ce "Archaic Kingdoms", premier effort du groupe.
Côté artwork tout d'abord, nous ne sommes pas déçus. Celui-ci présente, dans des tons grisonnants et froids le trône d'un seigneur des âges anciens, tenant en sa main une boule de lumière tandis qu'un loup majestueux est à ses pieds. Passons donc à la musique elle-même.
L'intro, le premier des trois "Chant Of The Plague", nous plonge dans une ambiance forestière et hautement mystique, bercée par des choeurs féminins et un magnifique air de flûte, tout au long du morceau. Il se conclut par des cris et des bruits d'incendie, qui servent de transition au titre suivant.
Pas de pause dans ce disque, les titres s'enchaînent sans aucun "blanc", donnant à l'ensemble une impression d'unicité et de déroulement logique.
L'ensemble de l'album garde un souci très important pour l'aspect mélodique, même si les titres prennent des orientations diverses. Certains sont plus violents et rythmés comme "The Spirits Of Kyopelinvuori" ou encore "1348" . Porté par des claviers omniprésents , ce dernier titre nous offre une ambiance duale : des couplets au tempo lent, hantés par les choeurs féminins et un refrain rythmé, servi par une batterie particulièrement rageuse.
D'autres plus lents et atmosphériques, tels que "Of Nothingness
And The Void", qui laisse l'exclusivité au chant lyrique féminin (qui accompagne par ailleurs plusieurs autres morceaux) , "
Lord Help Me Set This
Fire" ou "Gospel In The
Dark", très mélodiques et aux ambiances mystiques. Ces ambiances mystiques, voire oniriques, sont particulièrement présentes sur "
Lord Help Me Set This
Fire". Au tempo très lent, ce morceau est surement le plus sincère et le plus cru de l'album. Si l'on omet le chant lyrique, son côté sauvage nous rappelle les Américains de
Wolves In The Throne Room.
Le soin apporté aux ambiances est également important à souligner. Que ce soit au travers des titres eux-mêmes, mais également grâce aux trois intermèdes instrumentaux très réussis (l'envolée épique de "Svartalfaheimr" ou l'exotisme déroutant de "The
Rainbow Serpent"), le voyage n'est jamais très loin.
Le bémol majeur de cet album réside à mon sens dans sa production et particulièrement dans la mise en valeur (ou justement dans la non mise en valeur) des voix. Que ce soit les grésillements carrément désagréables du grunt sur plusieurs morceaux (le timbre du chanteur est particulier mais tout de même) ou même le rendu assez inégal du chant lyrique sur "Of Nothingness
And The Void", tout ceci nous gâche un peu le plaisir.
Malgré tout, ce "Archaic Kingdoms" reste un album réussi et solide. Ambiancé à souhait, il nous emmène dans des contrées ténébreuses et désolées le temps d'un voyage auditif mouvementé mais logique et bien amené. Pour, rappelons-le, un premier essai, c'est une réussite.
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