Ce n’est plus un secret : la Pologne est un pays très productif en termes de metal extrême, en particulier de death metal et surtout de black symphonique. De
Vesania aux premiers
Crionics en passant par
Luna Ad Noctum,
Hermh ou encore
Devilish Impressions, il en y a pour tous les goûts, et du puissant qui plus est ! Enthymion fait partie de cette sphère symphonique extrême, gardant cet aspect polish très atypique mélangé à des symphonies plus norvégiennes et quasi Dimmu Borgiriennes.
C’est tout de même six ans après sa formation qu’Enthymion sort son tout premier album dont les compositions ont été enregistrées entre 2007 et 2008. Comble de l’ironie, le groupe se sépare en février, un mois avant la sortie officielle, et ne peut donc pas assurer la promotion de son «
Arcana of Apocalypse ». Une carence qui risque de lui être fatal, d’autant plus que son bambin n’est, pour le moment, diffusé qu’en Russie, sous la houlette du label
More Hate Productions.
Contrairement à bon nombre de ses acolytes, Enthymion n’est pas rentré aux fameux Hertz Studios polonais pour le mixage de son album mais aux Sinquest Sound Studio (
Moon,
Ulcer) à Lublin. La production reste tout à fait correcte et même très propre, bien que ce soit la batterie qui ressorte le plus des compositions d’Enthymion. Hormis cela, il faut dire que le groupe a su garder une place marquante pour chacun de ses instruments, que ce soit les guitares, les claviers ou la basse qui se distinguent très bien les uns des autres.
Dans l’ensemble, le black symphonique d’Enthymion reste moins violent que celui de ses acolytes polonais, même si un certain travail a été fourni en ce qui concerne les guitares ou les orchestrations. Ces dernières sont sombres et sacrées, en adéquation avec la pochette, et peuvent rappeler celles d’un certains « In Sorte
Diaboli » de
Dimmu Borgir, comme sur un «
Diabolical Temptation », dont la cassure entre la symphonie d’intro et l’arrivée des guitares est inadéquate, ou un « The
Loss of Inocence » avec ces traditionnels cloches et ces chœurs, rappelant de nouveau les Norvégiens ou même les Polonais de
Sinful. Toutefois, l’aspect délirant et barré de ce titre (et de plusieurs autres) peut évoquer le « Distractive Killusions » des Varsoviens de
Vesania.
Enthymion arrive tout de même à sortir de ses influences, même si des riffs thrash voire death font leur apparition sur l’excellent «
Insane » ou « Weakness Confused ». On reste tout de même dans du classique, typiquement polonais, mais le quatuor le fait bien et apporte une certaine force à l’ensemble de ses compositions, sans non plus toujours doter ses guitares de riffings simples comme sur « The
Sinister Fate ». Mêlés à de bons claviers et à des voix étranges, cela renforce cette efficacité, comme sur « The
Life of
Ligeia », un des titres qui figuraient sur la seule et unique démo du combo. Cependant, il faut dire que Enthymion emprunte certaines de ses mélodies à des mélodies assez communes dans le black metal, que ce soit l’introduction de « The
Sinister Fate », le riff de « Black
Lithany » ou le passage semi acoustique de «
Loss in Innocence », proche d’
Old Man’s Child.
Ce «
Arcana of Apocalypse », en dépit de ses influences, a tout de même un panel de qualités indéniables, entre orchestrations de qualité et nappes de claviers plus traditionnelles, riffs classiques ou recherchés, voix black (parfois death) insistante et basse très joueuse. Encore dommage que le groupe se soit séparé à ce moment de sa carrière, bien que ce soit le début, son travail restait encourageant.
L’appellation post-Black ou avant garde est arrivée plus tard je crois, il me semble que ce terme était employé pour des groupes novateurs tels Ved Buens Ende ou In The Woods. Covenant ou Arcturus post Aspera Hiemls Symfonia ont contribué à populariser ce terme de post Black Metal.
Donc le Black Metal "avant-gardiste" (terme assez subjectif il est vrai), n'est à l'origine pas vraiment lié à ce que l'on appelle le Black Metal symphonique.
Effectivement je rejoins Matai : mieux vaut se pencher sur les précurseurs 90's du style pour se forger une bonne base, en plus de ceux cités je rajouterais les premiers Gehenna et Dismal Euphony, qui déploient le style dans des contrées plus intimistes / Gothic, ainsi que Old Man's Child, arrivé plus tardivement mais important pour la seconde vague sympho et à la discographie impressionnante.
Du coup, ça me fait un paquet à découvrir, mais j'ai néanmoins écouté quelques uns comme Mirrorthrone et Darzamat qui me paraissent très bons...
C'est pas des titres bourrés de synthé du début à la fin, les mélodies viennent beaucoup des gratteux et sont de qualité tout comme les riffs entraînent. Je trouve ça plus proche, par exemple, de l'excellent 'To The Seven' des allemands d' Apokrypha que d'un Dimmu Borgir.
En fait c'est un peu plus du black death sympho que du black sympho même si on retrouve une forte influence des groupes que vous citez. Voilà ce que j'en pense.
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