Æra Dementiæ

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13/20
Nom du groupe Antropofago
Nom de l'album Æra Dementiæ
Type Album
Date de parution 14 Août 2015
Style MusicalDeath Brutal
Membres possèdant cet album20

Tracklist

DISC 1 - Æra Dementiæ
1.
 Intro
 00:53
2.
 Encounter with the Doppelgänger
 03:36
3.
 Body Cell
 03:28
4.
 Helter Skelter
 03:16
5.
 Aera Dementiae
 05:43
6.
 Paranoid Visions (Pt. 2)
 03:55
7.
 The Other Me
 02:38
8.
 God Ov Fire
 03:22
9.
 Voices
 03:59
10.
 Insania Lupina
 04:28

Durée totale : 35:18



DISC 2 - Between Fear and Madness
1.
 Cannibal Way of Life
 03:39
2.
 Paranoid Visions (Pt.2 - 2012 Version)
 03:53
3.
 Bloodred Honeymoon
 03:00
4.
 Psychopathia Sexualis
 02:58
5.
 Safer in My Head
 05:05
6.
 The Butcher
 02:53

Durée totale : 21:28

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Antropofago


Chronique @ dakefhi

11 Septembre 2015

De l'intérêt d'une production irréprochable.

Le Sud de la France, terre de metal ? P'tet bien, mais de toutes façons on ne va pas perdre dix plombes pour trouver une réponse analytique à la question. Venu tout droit de Montpellier, le quintet Antropofago (terme lusophone rendant certainement hommage à Sepultura) a sorti cet été son deuxième LP nommé "Aera Dementia": ouais, avoir un titre en latin ça claque bien, et plus encore quand la pochette n'est pas dégueu. Leur premier album "Beyond Phobia" déjà sorti chez le label français Kataoxin Records et déjà pourvu d'une couverture soignée, livrait un brutal death metal assuré, mais pêchant par un mixage peu naturel et, une fois n'est pas coutume dans le genre, une lacune de personnalité. Voyons si le second round corrige le tir.

Après avoir posé une ambiance dérangeante lors d'une Intro liant chants religieux perturbés par des accords de synthé et un sample de ce qui semble être un film d'horreur, Antropofago enquille sur un death violent avec son lot de growl, blast constants ou presque. A ceci près que les variations rythmiques et le jeu des gratteux axé sur la technicité rapproche la musique du groupe de celle d'Animosity ou de Beneath the Massacre. Dès la deuxième piste "Encounter with the Doppelgänger", on peut par contre se dire que niveau production ce n'est toujours pas ça, le rendu étant assez brouillon et manquant de corps (quel son de caisse claire dégueulasse !). Un mixage qui ne rend pas justice aux qualités du groupe est même capable de desservir des compositions, à l'image de "Body Cell" qui paraîtra bordélique à une oreille distraite, alors que sa construction et son instrumentation sont solides.

"Helter Skelter", dont la référence sautera aux yeux même des moins mélomanes, pêche, lui, par sa structure manquant de direction (défaut caractéristique du genre) mais est vite oublié par l'ouverture de "Æra Dementiæ", contre-pied de la première moitié du disque sous la forme d'une ballade aux harmonies intimistes. Brisées ensuite à 1min30 par le retour des guitares saturées, ces harmonies laissent place à un death assez mélodique, avec une ligne mélodieuse sympa et une fin genre metal indus avec un sample de voix et de batterie. Comme un signe, après ce track, l'album aura comme une seconde vie, avec une lourdeur plus maîtrisée et un riffing plus vif et catchy.

Les sceptiques pourront alors être convaincus par la lourdissime et grasse intro de "The Other Me" ou par un "God ov Fires" enquillant directement avec un énorme riff, dommage d'ailleurs que la batterie ne varie pas assez pour le mettre plus en valeur. Cependant, les gars n'y ont pas manqué et articulent leur compo autour de ce riff pas vraiment recherché mais diablement acéré. C'est la composition incontournable, avant "Voices" majoritairement plus mélodique (on y trouve notamment le premier vrai solo de l'album), et une dernière piste "Insania Lupina", brutale également mais ayant l'originalité d'un motif hispanisant, et à laquelle on pardonnera une outro trop classique mais un peu pétaradante.

Antropofago aurait donc tout à gagner pour le troisième volet de leurs aventures, à bénéficier par-dessus tout d'une meilleure production. Car cela leur donnerait tout simplement assez d'ailes pour développer des compétences que l'on sent poindre, malgré l'absence de particularismes marquants. Montpellier ne s'est pas faite en un jour.

10 Commentaires

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growler - 12 Septembre 2015: T'inquiètes, je te chambre ;), tu as toujours été pertinent dans tes chroniques, tu l'es tout autant dans les comms, je vais me pencher sur ce skeud de façon plus approfondi, car, de ce que j'ai pu en entendre, j'aime beaucoup :)
dakefhi - 14 Septembre 2015: @Eligor : Merci pour ton retour ! Après mon avis ne concerne que moi, forcément, de manière générale ;)

- Ecoute bien "Body Cell", la basse est tellement dénuée de saturation et claire qu'elle en sonne acoustique. A partir de 2min57-58 par exemple, mais faut bien tendre l'oreille

- Sur "Paranoid Visions pt2", tu fais allusion à quelle partie du morceau ? A partir de 2min15, ou le breffissime motif calme qui vient juste après ?

Pour "God ov Fire" tu parles de patterns, quand je parle de variations. Oui il y a plusieurs patterns, mais chacun bien limité à sa part du riff. Il n'y a aucune variation entre les temps, surprise, alors que ça aurait été bénéfique, de la spontanéité. Ça suit le riff, et ça change quand il change.
Eligos - 14 Septembre 2015: - Y a une différence entre mentionner la présence d'une guitare acoustique et parler du son de basse qui est clair et non-saturé (tout le long de l'album d'ailleurs).

- Le solo commence à 2:15 oui, avec un lead avant. Il est pas trop fort mais est bien là derrière le chant.
dakefhi - 15 Septembre 2015: - Ce passage n'est pas comme tout le reste de l'album...Si la prod était meilleure notre discussion n'existerait pas :) Je vais changer la formulation.

- "Derrière le chant" oui, d'où mon premier "vrai" solo. J'ai pas explicité le sens du mot "vrai" en effet...
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Chronique @ growler

26 Décembre 2015

Avec « Aera Dementiae », Antropofago surpasse allègrement « Beyond Phobia »

Quatre longues années après avoir marqué le microcosme du métal extrême hexagonal avec la publication du très bon « Beyond Phobia », les montpelliérains d’Antropofago ont sorti pendant cet été, son deuxième long format intitulé « Aera Dementia » chez Kaotoxin Records.

En préambule, il est important de souligner la présence de guests de choix comme Nicolas Alberny de Gorod, ou de notre Laurent national (alias Beergrinder) des talentueux Nephren-Ka ainsi que des membres actuels ou passés de Insain et de Savage Annihilation et, que l’artwork est l’œuvre de Mythrid Art qui s’est notamment chargé de visuels de formations reconnues comme Kronos.

« Beyond Phobia », comme son titre l’indiquait, avait pour thème central les phobies, il était tout naturelle que le groupe poursuive sur la voix des pathologies mentales avec comme sujet principal sur ce dernier méfait, la démence, nommant ainsi son œuvre « Aera Dementiae ».

Après une petite introduction tout à fait dérangeante, Antropofago nous happe instantanément dans l’antre de la folie dont il demeure le maître incontestable, dont l’oppression et la démence, sont ses armes principales. Au-delà de l’atmosphère étouffante qui habite les compositions du quintette, la violence qui émane de « Aera Dementiae » est également non négligeable. En effet, la déraison mentale est ici dépeinte à grands coups de riffs acérés (« Encounter With The Doppelgänger », « Helter Skelter », « Paranoid Visions Part 2 ou « Insania Lupina » et le morceau-titre) en forme d’uppercut qui laisseront quelques gencives endolories. Les nombreuses rythmiques frénétiques inhérentes au style pratiqué par le groupe sur l’ensemble de l’album, accentuent également ce sentiment d’oppression, la furie étant servie par des cadences infernales.

Les morceaux s’enchaînent avec une homogénéité impressionnante mais Antropofago sait varier son propos à l’aide d’une alternance de tempos bienvenue, permettant à l’auditeur d’éviter une asphyxie inéluctable et certaine comme sur « Voices », « God Ov Fire », « Helter Skelter » ou « The Other Me », pour ne citer que ces compositions. Les blasts hystériques succèdent ou suivent quelques mid-tempos puissant et massifs, donnant beaucoup de dynamisme à l’ensemble, évitant ainsi, l’écueil de la linéarité et l’impression d’écouter un blast permanent.

Tous les titres sont du même caveau sur ce disque mais « Aera Demantiae » ressort indéniablement du lot avec son commencement à la limite de la ballade sirupeuse avant qu’un puissant mid-tempo ne prenne le relais pour un final épique. Cette composition se fait remarquer par son riffing ultra puissant et son ambiance malsaine et dérangée, le monde schizophrène d’Antropofago prend alors tout son sens. Votre serviteur a également un petit faible pour le bonus-track « Tourette », faisant sans doute référence au syndrome du même nom, qui, en matière de boucherie-charcuterie est un ravissement auditif personnel non feint.

Côté musiciens, rien à redire non plus, les bougres avoinent sévère, le tout avec une technicité impressionnante, la section rythmique fait preuve d’une précision chirurgicale, une paire de guitaristes qui savent allier technicité, complexité et accessibilité, se permettant même le luxe de décocher quelques solos bien sentis (« Paranoid Visons Part 2 », « Voices » ou « Body Cell »), soutenu par les vociférations convaincantes de Melmoth.

Le principal souci de cet opus est, à mon sens, sa production. Alors, effectivement, celle-ci est assez claire pour un rendu distinct de chaque instrument, mais elle manque de rondeur, de force et de profondeur. Un son plus musclé aurait tiré vers le haut les morceaux dont la qualité intrinsèque n’est pas à remettre en cause, mais force est de constater que la mise en son lisse l’ensemble pour finalement desservir « Aera Dementiae ». L’agencement et l’écriture de cet enregistrement se veut ambitieuse, ne laissant rien au hasard et, afin de pouvoir franchir un nouveau cap, il faudra que le groupe remédie à ce problème et se dote d’une enveloppe sonore à la hauteur de sa qualité technique, de sa puissance et de son intelligence d’écriture.

Avec « Aera Dementiae », Antropofago surpasse allègrement « Beyond Phobia », proposant un disque à la fois plus technique, plus ambitieux et plus abouti, propulsant, de ce fait, les montpelliérains au rang d’outsider sérieux de la scène extrême hexagonale. Mais afin de confirmer à l’avenir ce statut, il faudra que le successeur de « Area Dementiae » se dote d’une production plus bodybuildée pour mettre en exergue toutes les qualités de la formation et de ses compositions, ce qui n’est pas le cas ici.

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Commentaire @ Tyrcrash

26 Septembre 2015

Du Death Technique classique certes, mais d'un classicisme toujours passionnant.

Si la pochette et la tracklist laissaient à penser une musique assez cliché, l'écoute du disque vient assez vite dissiper ce malentendu préalable. Tout au plus, quelques samples font la continuité entre cette mauvaise impression et le contenu de l'album.

Au programme, un Death Technique parfaitement exécuté, apportant son lot de sweeps jouissifs, que l'on rapproche assez de Posthumous Blasphemer dans le rôle d'exacerbation de moments clés, en moins omniprésents cela dit. La présence d'une basse toujours audible et que l'on prend plaisir à suivre est une autre qualité.
Ce qui est valable pour les sweeps l'est également pour la totalité des éléments du disque. La technique imparable est omniprésente, mais elle reste néanmoins toujours subordonnée à l'idée de créer un Death agressif mais parfaitement digeste. On est à des années lumières du foisonnement presque caricatural (que d'aucuns qualifieront d'inopérant) d'un Brain Drill.

Ici, pas de déballage, pas de surenchère, tout est dosé et au service de la composition. Les morceaux prennent corps et s'individualisent très vite, aisément mémorisables. Bien sûr, cela nécessite parfois l'usage de certaines ficelles, niveau riff ou ligne vocale, plus faciles. Mais sans que ce soit gênant.

Aujourd'hui la scène Death technique se diversifie. L'apport de Gorguts séduit de plus en plus. Un groupe comme Inferi, essentiellement axé sur un amoncellement de riffs mélodiques, voit sa popularité monter de façon significative, accompagné de nombre de suiveurs (Singularity par exemple). Le nouveau projet des mecs d'Obscura, Alkaloid, s'est revelé ultra-prog. D'autres ralentissent considérablement la cadence, s'ouvrant à des influences plus jazz, ayant compris que la course à la vitesse était bel et bien finie (Beyond Creation, le dernier Job for a Cowboy); et pour finir on a Deathcore et Death Technique qui finissent par fusionner idéalement (Beneath the Massacre, Upheaval).

Mais Antropofago, lui, prend le contrepied de tout cela, et nous livre un exercice classique certes, mais d'un classicisme toujours passionnant, officiant dans un créneau du Death Technique presque rare, à présent.

A titre personnel, jusqu'à présent, 2015 ne m'avait pas offert de skeud répondant à ce cahier des charges précis. C'est à présent chose faite. Voir que l'on peut proposer du Death qui soit toujours uniquement Death, qui ne s'ouvre pas à quantité d'influences diverses (même si ça tue souvent, c'est pas la question), cela reste particulièrement louable.

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BEERGRINDER - 26 Septembre 2015: Les sudistes font un bond en avant assez fulgurant par rapport au premier album. Antropofago navigue entre technique et brutalité avec talent, parfois comme une sorte de Gorod version brutale. On peut aussi faire référence à Deeds Of Flesh, Necrophagist ou Beyond Creation (pour les parties les plus cools). Le gros progrès vient surtout du son, assez massif ici, avec tout de même un gros bémol pour le son de batterie, vraiment trop synthétique à mon goût, mais niveau compositions c'est du lourd, et je ne dis pas ça uniquement parce que ce groupe est sur Kaotoxin et que je fais un petit featuring dessus^^
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