Aquileia Ostroma

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17/20
Nom du groupe KerecsenSolyom
Nom de l'album Aquileia Ostroma
Type Album
Date de parution 01 Avril 2010
Labels Nail Records
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Hívó (Intro)
2. Aquileia Ostroma
3. H?sök Mulatómezeje
4. Kerecsen
5. Keve Ostora
6. Csatába!

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KerecsenSolyom


Chronique @ AlonewithL

25 Fevrier 2013

Ces huns ne figureront pas bon derniers.

Le faucon sacré, oiseau emblématique d’Asie Centrale, en a vu passé des hordes de barbares conquérants de ses hauteurs. Il a été le témoin de la folle échappée des huns partis à l’assaut d’une Europe en pleine tourmente et décadence. À leur tête, un chef charismatique, le diable en personne pour les chrétiens, Attila le Grand. Son seul nom a réussi à faire trembler les civilisés comme les barbares. Partout où il allait, « l’herbe ne repoussait plus » d’après le dicton. C’est un autre homme et un autre peuple que l’on découvre pourtant chez les hongrois (descendants des huns) de « KecsenSolyom » autrement dit, « Faucon sacré » en français. Ils ne cachent rien des destructions et de la terreur subie, mais pour eux cela fait partie d’une formidable épopée. Rien de mieux pour la transmettre qu’un album très épique. Celui-là, le premier né de cette troupe, fondée en 2004, sortira six années plus tard sous le label hongrois Nail Records. Dites-le pour vous, ces huns ne figureront pas bon derniers.

Pour tradition, tout album épique débute sur une belle introduction instrumentale. La magnificence et le charme de « Hívó » nous donne une toute autre image que l’on se fait généralement des huns. On entend bien le bruit du galop et le brasier provenant sans doute d’un des villages pillés par ces sauvages venus des steppes, mais ces sons s’estompent et font directement place à des airs gracieux et joyeux. Un paradoxe. On ferait passer l’enfer pour le paradis. L’auditeur sera néanmoins vite rappelé à la raison par un authentique titre « battle metal ». L’éponyme « Aquileia Ostroma », contant le siège de la cité impériale d’Aquileia par les troupes d’Attila, se rapproche beaucoup du style de « Turisas ». Les cris de guerre ne vont de cesse se mêler à une musique épique, cuivrée et mélodique. La différence réside sur un chant scandé en hongrois et quelques incorporations enrichissantes de flûte et de clavecin. Ces ajouts instrumentaux constituent pour l’essentiel le côté gentillet de la chose. De fait, l’auditeur est soit aux prises à une incursion armée, soit en train de se balader dans un champ fleuri. Malgré tout, le feu que l’on entend en toute fin de piste est là pour nous rappeler le triste sort de la ville assiégée.

« KerecsenSolyom » chante donc les exploits des huns comme une imagerie d’Épinal. Les huns sont des conquérants et non les assassins avides de sang, de femmes et d’or que l’on a longtemps décrit. Le palpitant morceau « Keve Ostora » indique néanmoins qu’ils étaient bâtis pour la guerre, presque uniquement pour la guerre. Dès le bruit du cor, une violente charge, une vague entre en action et nous entraîne dans des mélodies chatoyantes et convulsives. Les chants semblent totalement dépassés par l’action. Le rythme, lui-même, est pris de confusion. « Csatába! » poursuit cet esprit de conquête dès l’entame. Les flèches volent et se plantent sur les malheureux adversaires des cavaliers de l’est. Nous voilà lancé dans l’offensive, puis soudain des airs champêtres et dansants nous surprennent. La vielle et la guimbarde jouent momentanément les trublions, venant rappeler quelques influences slaves de ce beau projet, dont tout paraissait indiquer qu’elle puisait volontiers chez les lointains nordiques.

En effet, les formations de l’Est mélangent avec une certaine aisance le pagan épique au folk festif de chez eux. Ils sont de plus très friands dans l’ajout de sonorités naturelles comme peut l’attester cette fin nocturne où on perçoit le chant des grillons et le hululement du hibou. Ces dernières constations sont d’autant plus vérifiables quand on vient à s’intéresser à « H?sök Mulatómezeje ». Guimbarde et vieille sont également à l’œuvre. Elles ouvriront à une course folle associant une dimension martiale à un esprit entrainant de taverne. Le folk dansant emmené cette fois par le violon est à la rencontre des airs atmosphériques guerriers. « Dalriada » pointe son ombre. Il y a aussi beaucoup de vie et nature à travers le mid-tempo « Kerecsen ». Le groupe nous fera la surprise de quelques riffs façon « Helloween » pour égayer un climat globalement terne. Les huns auront traversé de nombreuses contrées, froides et chaudes. Rien ne les arrête.

L’Empire d’Attila n’aura pas duré concrètement, mais sa mémoire reste vive. À la différence de nombreux autres dirigeants et souverains, il n’a pas eu besoin de monument à sa gloire pour assurer sa pérennité dans l’Histoire. Son Histoire il l’a écrite en lettres de sang, et ses descendants de « KerecsenSolyom » l’ont transcrit en lettres d’or. L’antéchrist de cette époque est donc célébré dans une œuvre de combat, associant la combativité aux airs mélodiques et traditionnels. On pourrait leur reprocher un style peu original, très emprunt au « battle metal » d’un tout autre peuple, nordique cette fois. Cela dit ce premier opus inaugure une carrière de futur envahisseur barbare. Les descendants héritent des qualités et des défauts de leurs ancêtres, dit-on. Craignez ce qui vient de l’Est.

15/20

4 Commentaires

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AlonewithL - 25 Fevrier 2013: Je tiens à signaler que le clip ci-dessous de l’album est risible et vaut son pesant de cacahuètes.
LeLoupArctique - 10 Mars 2013: Merci pour la chronique AWL, et effectivement le clip est pas mal, même si, dans le même domaine, je préfère celui de Jaldaboath ;D
AlonewithL - 10 Mars 2013: C'est vraiment dommage. Le clip fusille littéralement la musique du groupe. La Hongrie a une petite scène pagan intéressante aux inspirations variées. Ils ont néanmoins tendance à y apporter leur proche touche. Dans le cas présent, même avec cette similitude au battle metal de Turisas, on ne tombe pas tout à fait dans le worship.
LeLoupArctique - 10 Mars 2013: Bah, ils s'amélioreront surement avec leur prochain album, surtout s'ils ont lus ta chronique ; mais c'est déjà pas mal d'avoir travaillé sur un projet comme ça, ça amène de la fraîcheur et ça pourrait booster Turisas pour qu'ils ne tombent pas dans le cliché ...
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