Apeiron

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14/20
Nom du groupe We Saw Worlds Collide
Nom de l'album Apeiron
Type EP
Date de parution 09 Décembre 2016
Labels Carrycoal
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album0

Tracklist

1. Chaos 05:50
2. Awakening 04:13
3. New Beginning 05:51
4. Construction 03:59
5. Restrictions 03:40
6. Escalation 04:36
7. Predestination 06:03
Total playing time 34:12

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We Saw Worlds Collide


Chronique @ dakefhi

09 Fevrier 2017

Solide et maîtrisée, une première partie de concept-album engageante

We Saw World Collide, groupe tout droit sorti d'Augsburg en Bavière (Allemagne, pour ceux qui sont nuls en géo), n'en est pas à son coup d'essai. Formé au printemps 2012, il délivre un premier album, nommé « We Saw Worlds Collide », ce qui ne s'invente pas, mais pour le coup c'est un joli titre d'album et nom de groupe ! Se présentant alors comme clairement deathcore bien que j'ai pu lire de-ci de-là qu'ils étaient affiliés au post-hardcore (auquel cas j'aimerais savoir comment), le groupe n'a depuis pas conçu d'autres galettes, mais n'a pas laissé les metalheads sans nouvelles, enchaînant singles et clips. L'annonce et la sortie jointes, en décembre 2016, de leur nouveau projet ne manque pas de piquer la curiosité : en effet, We Saw World Collide va proposer un concept-album, intitulé « Apeiron », mais divisé en deux EP. Des EP assez fournis pour être de petits albums, quand on considère la partie I sur laquelle je me penche aujourd'hui, disposant de sept pistes pour une durée d’exécution d'une demi-heure à peu près... Largement suffisant pour composer un album de grindcore par exemple !

L'ouverture de « Apeiron », inauguré avec la piste « Chaos », est certainement une des plus séduisantes que j'ai pu entendre en deathcore ces derniers mois. Brutale, heurtée, rageuse, la musique de We Saw Worlds Collide y sonne un peu comme le lien entre le mathcore acéré de Dillinger Escape Plan et le deathcore plus populaire, rabattant une batterie déchaînée et des riffs tranchants... Avant de nous surprendre et de nous laisser carrément sur place avec une très belle phase ouvertement orientalisante (le presssbook dit « spanisante », je laisse les spécialistes me corriger) dans laquelle le chanteur révèle une voix à la Serj Tankian de System of a Down qui avait amené de ses origines arméniennes dans son style. A la brutalité dans le deathcore succède bien souvent un refrain plus mélodique, mais ce virage aux harmonies chaudes est une surprise totale dès les premières minutes du disque, et place, a priori, le groupe en successeur de la référence SOAD, pas dégueulasse car surtout connue pour son goût des expérimentations, et d'une certaine folie créative. Lorsqu'ainsi se clôture ce « Chaos », par de surcroît une jolie outro uniquement en voix et cordes, l'enthousiasme est quasi-total.

Par la suite, une déception peut être au rendez-vous : exit la touche orientalisante (on se demande pourquoi ne l'avoir mise que si peu) et place à un deathcore déjà plus courant. L'alternance rituelle entre phases brutales et lourdes, avec double-pédale, growl hargneux, un riffing d'ailleurs efficace (« Restrictions »), et refrains chantés en clair, plus mélodiques, est bien soignée, on sent un vrai soin de composition et de structure, aidé par une production absolument irréprochable. Les pistes s'enchaînent sans ennui grâce à l'énergie des musiciens et à une maîtrise aussi palpable que les capacités vocales du chanteur sont polyvalentes. Mais, on peut ressentir que cette maîtrise de la composition devient un peu mécanique, dans la gestion des patterns, et si on ne s'ennuie pas, il n'y a quand même pas de morceaux qui sortent vraiment du lot, aussi bons soient-ils dans les canons du genre, à l'image de « Construction ».

Je parle de « canons » du deathcore, mais ce n'est pas rendre tout à fait service aux compositions de We Saw World Collide. Sont disséminées tout de même quelques touches qui participent à l'attrait du disque malgré le défaut du bon écolier (faire très bien, mais sans éclat). On compte parmi celles-ci, en plus donc des couleurs orientales présentées plus haut, une reprise de la chanteuse norvégienne d'électro-pop Aurora (« Running with the Wolves »), ou encore la conclusion élégante de l'EP sur « Predestination », avec une partie instrumentale au piano seul et aux harmonies habitées. Sans oublier la présence diffuse d'influences neo-metal... Car si l'on a déjà parlé de System of a Down, le neo metal est palpable également dans le chant dans les premières mesures de « Escalation », ou dans le riff d'ouverture d' « Awakening » qui évoque le Slipknot excité et agressif des débuts.

Cet « Apeiron » première partie est une œuvre bien bâtie, un cran au-dessus du tout-venant, en termes de maîtrise technique, de composition, et de production. We Saw World Collide a de quoi devenir un poids lourd du deathcore, et même de quoi faire bouger les lignes du genre, à condition de pousser les expérimentations bien plus loin qu'elles n'ont été tentées en l'état. Nous attendrons donc avec intérêt la seconde partie de leur concept-album prévue pour fin 2017.


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