Je suis toujours heureux à l'idée de m'avancer sur le territoire des groupes avant-guardistes, qui selon mon opinion est le seul mouvement à oser s’aventurer vers l'inconnu et faire de nouvelles expériences. Il est également le seul mouvement à réellement réussir à me faire évader vers d'autres contrées. La découverte d'un groupe issu de ce mouvement est donc toujours un moment très particulier pour moi.
Me voici donc avec entre les mains un album intitulé "
Apathy Remains Victorious" enregistré par un groupe fraichement créé en Finlande nommé Laurasia Awaits Us et emmené par deux artistes, Joona Laine au chant et Lauri Santeri Lohi aux instruments . Le groupe revendiquant une étiquette black avant-guardiste, il n'en faut pas plus pour attirer ma curiosité et c'est avec intérêt que je me plonge immédiatement dans l'univers musical du groupe.
Je suis déjà surpris par la longueur du premier titre "
Stillborn Motivation" qui affiche plus de onze minutes au compteur, mais ma surprise ne s'arrête pas là, le morceau n'a rien à voir avec le mouvement black avant-guardiste, ici nous sommes dans le doom pur et dur. Gros son de guitare, le rythme est très lent, pachydermique même, la voix est écorchée mais présente une tonalité grave et plaintive. Tout de suite une ambiance assez oppressante s'installe, limite étouffante. Un petit interlude acoustique vient se glisser à la moitié du titre accompagné de ce même chant écorché. Personnellement j'apprécie beaucoup le mouvement doom, et ce qui le caractérise le plus est la longueur, la lenteur et bien souvent la répétitivité. Ce premier titre réuni bien ces éléments mais il provoque chez moi l'effet contraire de ce que doit provoquer le doom, c'est à dire l'ennui. Le titre traine trop en longueur et à aucun moment ne s'élève réellement. On est finalement heureux lorsque l'on arrive à la fin de ce dernier qui finalement ne contient pas grand chose à retenir. La voix est banale et monotone. La musique peu inspirée. On sent la volonté de vouloir créer une certaine ambiance mélancolique, mais l’exercice tombe à plat et ne retient pas vraiment l'attention de l'auditeur qui décroche très vite.
On peut espérer une amélioration sur la suite de l'album mais elle se révèle finalement du même acabit. Les deux morceaux suivants, "When This Is Over" et "Seclusion" sont taillés exactement de la même manière , toujours cette lenteur cette monotonie et cet ennui... Heureusement ces derniers sont beaucoup plus courts mais niveau émotions c'est la léthargie totale. On en vient finalement à perdre le fil et à sortir de l'album si on ne fait pas un effort de concentration suffisant pour y rester.
"Forget Everything" tente d'innover un peu en proposant une petite montée en puissance qui démarre avec une timide basse à laquelle viennent s'ajouter progressivement guitare, batterie et chant qui cette fois-ci tend un peu plus vers les aigus. Quelques courts passages acoustiques viennent s'apposer tout au long des onze minutes du titre mais là encore difficile de capter notre attention, de courts passages semblent vouloir donner au titre une intention de s'envoler enfin, mais tout s'écrase à chaque tentative la faute à un manque évident d'inspiration. N'est pas
Esoteric qui veut.
"
Nothing Left to Accomplish" vient tout de même rehausser le niveau, démarrant par un arpège acoustique plutôt efficace accompagné d'un bruit de vague et d'une voix claire et lointaine. Notre curiosité revient peu à peu et on peut se dire que le groupe est tout de même capable de créer quelque chose d'émotionnel chez l'auditeur. La saturation de la guitare se met timidement en place et malheureusement le chant écorché revient lui aussi et je pense que c'est l'un des principaux défauts du groupe. Rien ne ressort de cette voix, elle se contente d'être là en appuis des instruments mais elle reste très plate et jamais nous ne pouvons nous identifier à elle. Elle disparait heureusement assez vite du morceau pour de nouveau laisser place au très joli arpège du début et au bruit des vagues avant que le titre ne se termine dans la saturation et les râle avec finalement peu de choses à retenir ici aussi.
L'outro "Passage" est le thème joué par l'arpège dans le morceau précédent réalisé par un son très étrange, on dirait le bruit d'une abeille en plein vol. Une façon très bizarre de terminer l'album.
Que pouvons nous donc ressentir après l'écoute de cet album. Je dirais une sensation plutôt vide, on ne peut pas dire que l'on ai envie de faire un deuxième voyage. Le disque tournera une seule fois puis sera rangé et vite oublié. Le groupe joue clairement dans le registre doom mais il n'en ressort jamais les émotions que l'auditeur recherche à l'écoute de ce style. La seul chose que l'on retienne est la monotonie du style et l'écoute devient vite éprouvante sur la longueur avec un décrochage qui se fait pratiquement dès l'ouverture de l'album. Un premier essai plutôt raté à mon goût mais le groupe semble montrer une certaine bonne volonté de vouloir créer un univers qui lui est propre. En espérant qu'ils retiennent les erreurs commises sur cette réalisation s'ils souhaitent faire une percée dans le cruel monde de la musique.
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