Order Of 315 se forme en 2010 avec la ferme intention de proposer un metal moderne sortant des sentiers battus. Beaucoup penseront au death mélo couplé à l'indus, ou au metalcore teinté de touches électroniques, mais ces Frenchies originaires de
Paris ne font pas du tout dans ce registre. Ils osent carrément le mélange de styles et se moquent totalement des limites, n'hésitant pas à faire un medley de toutes leurs influences. Après un premier album sorti en
2012, "
Near Birth Experience", Order Of 315 fait confiance à Dooweet pour la sortie de leur nouveau méfait "Antipi". Mais à quoi avons nous donc à faire?
Difficile à dire au premier abord, puisque la musique d'Order Of 315 est...particulière. On sent tout d'abord l'influence djent dans les riffs, avec cette tonalité atypique et cette polyrythmie que l'on retrouve chez
Meshuggah,
Textures,
Periphery et j'en passe. On sent aussi l'influence
Pantera dans le riffing lourd et ces lignes vocales énergiques et thrashy. On citera aussi la large patte néo-metal à la Slipkorn ou
Korn et les relents extrêmes empruntés au death metal.
Pas évident, n'est-ce pas? Pourtant Order Of 315 fait ce melting pot.
Si les paroles de la bande sont furieuses, la musique l'est tout autant, ne serait-ce qu'avec le titre introducteur "A Slap on the Wrist" qui met dans le bain avec son début inquiétant et son djent thrashy. Edgar Jabberwocky, au micro, délivre une rage certaine accompagné d'un duo de gratteux talentueux qui n'hésitent pas à alterner gros riffs et plans plus mélodiques. La même chose avec "Telescope" mais en plus lourd.
Chaque morceau ou presque se compose d'une intro calme et discrète ne laissant en aucun cas envisager la déflagration qui suit. "The Feather Factor", par exemple, commence avec quelques samples industriels avant de partir sur un riff mécanique et une suite plus groovy, avec cette ligne de basse bien grasse. "
Drone" met en avant une petite bidouille électronique avant d'enchaîner sur quelque chose de plus distordu. "Abelian" laisse entrevoir une légère mélodie, perdue dans l'au-delà, avant une cavalcade de riffs djent.
L'album dure près de 50 minutes et fournit onze titres durant en moyenne quatre minutes trente. Cela peut, cependant, paraître un peu long dans la mesure où Order Of 315 peine à varier son propos. Il délivre, certes, des pistes dynamiques, lourdes et grasses, mixent les styles sans vergogne, mais ne proposent pas de titres qui se démarquent du lot. La tonalité djent de la guitare finit, sur la longueur, par laisser, et le chant rageur reste trop linéaire sauf sur "Greyscale" qui fait place à des lignes en clair. Le final mélodique de "Densen" est aussi le bien venu, mais trop rare...
Les influences ont beau être diversifiées, cela ne suffit pas toujours, mais il faut dire que le pari est osé et qu'Order Of 315 tente au moins quelque chose avec son mix thrash/djent entre metal old school et metal moderne. La prise de risques est intéressante mais il manque encore quelque chose dans la musique des Parisiens, notamment plus de nuances et peut-être un peu plus d'atmosphères.
(Le premier album c'est "Near-Birth Experience") ;)
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