Originaire de Joensuu, bourgade située à l’est de la Finlande et actif depuis 2018,
Sadistic Drive est composé de Jusa Janhonen (guitare), de Niklas Heisikanen (chant, basse), de Jesse Räsänen (batterie) et Matti Kolehmainen (guitare). Après une démo, («
Street Cannibal Gluttony », 2018) et une compilation rassemblant la dite démo et divers enregistrements jamais vraiment publiés, le quatuor a extirpé cet été, son premier macchabée de la fosse commune, nommé «
Anthropophagy » chez La
Caverna Records (Colombie), et Headsplit Records. Ce dernier fait à nouveau parlé de lui, car il est à nouveau exhumé en format vinyle par
Blood Harvest.
L’artwork, peu ragoutant, signé Dayan Weller, très old school, ne laisse que peu de doute sur le contenu, «
Anthropophagy » devrait être putride, purulent, puant le cadavre en décomposition et infâme.
Assurément, il l’est. L’ensemble respire le death des années 80/90, insufflé d’une bonne touche de punk, pour un rendu direct, sans compromis et sans fioritures.
La force de ce bout de bidoche faisandé réside dans l’alternance rythmique, car
Sadistic Drive ne fait pas que de foncer dans le tas. On y retrouve, évidemment, des blasts furibonds (« Serial
Cleaner », « Internal
Putrefaction », « Neurosyphilitic Lunacy », «
Disease-Ridden Pervert » ou encore «
Ferox » et le final de «
Lust For
Scum »), des mid-tempos emprunts d’un groove efficace et entrainant (« Internal
Putrefaction », «
Acid Vomit », « Run Over
And Left To
Die » ou encore «
Disease-Ridden Pervert ») des passages thrash ou des cassures lourdes. Le riffing est généralement de qualité et connait des moments de bravoure, notamment sur «
Ferox », « Serial
Cleaner », ou encore « Body Part Puzzle ».
La mise en son est assez daté, avec, en particulier, une caisse claire très sèche. Les charcutiers font le job, le sentiment d’urgence est bien palpable, et, sans faire preuve d’un grande technicité, les garçons bouchers livrent une bonne prestation. Le père Niklas module suffisamment son organe vocale et évite l’écueil de la monotonie et de la linéarité.
Cependant, il est incontestable que
Sadistic Drive n’a pas inventé l’eau chaude, «
Anthropophagy » est dénué de toute once de subtilité et de finesse. Très simple, cet enregistrement ne tient pas l’épreuve impitoyable de la multitude des écoutes, souffrant de moments suffisamment accrocheurs et de passages quelconques (« Run Over
And Left To
Die » ou
Acid Vomit »). Pour finir, le son, même s’il colle parfaitement au propos du groupe, s’avère trop daté et manque de rondeur et d’épaisseur, amenuisant la puissance globale, notamment sur les accords « groovy ».
Baveux, purulent, fleurant bon la putréfaction, «
Anthropophagy » ravira, de façon certes temporaire, les cages à miel des amateurs aguerris. Pourtant, le manque de finesse, de subtilité, d’inventivité, de moments marquants, en laisseront plus d’un sur le bord du charnier. Ni mauvais, ni bon, mais réjouissant sur l’instant.
Ta chro sent bon pour moi, quand tu parle de caisse claire sèche, miam j'adore ça ! Ça speed à fond et je suppose que ça dégueule un max, je vais aller chercher ça et écouter ça de plus près.
Merci pour le papier poto.
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