Another Kind of Black

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15/20
Nom du groupe Dust Bowl
Nom de l'album Another Kind of Black
Type Album
Date de parution 2013
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. C.compressus
2. Ego of My Sun
3. Lost in Clarity
4. Ashes of Devotion
5. Exponential Needs
6. Exploded View
7. Silver
8. Almighty
9. The Balance
10. Offensive Coil
11. Solar Soul System
12. Life on Mars

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Dust Bowl


Chronique @ AlonewithL

10 Décembre 2013

Another Kind of Black retourne le monde à l’envers, mais pas son auditeur.

Cela fait toujours un drôle d’effet que de regarder le monde à l’envers. De dehors, on peut même chercher à se faire peur, à avoir le vertige. La formation française « Dust Bowl » a sans doute pour bonne intention de reproduire un semblant de vertige, de distraire des auditeurs en mal de sensations. Le présent groupe a plus de dix ans et trois albums au compteur, pourtant il ne fait pas parler autour de lui. C’est encore plus interloquant quand on sait que leur second album « In Recoil » était largement encensé par différents webzines. Nous serons également irrités d’apprendre que « Dust Bowl » produit un style non-déterminé, oscillant selon leurs propos entre metal gothique et cold rock. C’est encore peu pour effrayer le curieux. Néanmoins, il faudra faire état d’une musique nettement moins ambitieuse et alambiquée qu’indiqué. « Another Kind of Black » retourne le monde à l’envers, mais pas son auditeur.

On ne donnera malheureusement pas cher de l’album quand on s’attèle à écouter le premier morceau, « C.Compressus » ; l’avant-goût pour quelqu’un qui cherche à connaître un peu plus sur eux. Un metal moderne assez tiède en ressort, animé par des airs saccadés. Il faut convenir que c’est plat dans l’ensemble, peu expérimental. Ils s’élancent parfois dans de maigres distorsions, quelques mélodies affermies, mais rien d’innovant ni de très divertissant. Nous avons un bon chanteur en la personne de Guillaume Richard. Seulement, son chant n’adhère aucunement à la musique. Ce sont deux mondes totalement différents qui ne peuvent cohabiter. Même quand la partie musicale s’avère plus relevée comme sur « Ashes of Devotion », ils sont en inadéquation. C’est en grande partie à cause des riffs graveleux, ne dégageant aucune subtilité. Aucune belle perspective non plus dans les parties guitares de « Exponential Needs », s’adonnant à un style doomesque pas des plus alléchants. Il y aurait une réelle volonté ici d’enrichir l’ouvrage, de le nuancer, avec l’intrusion d’airs éthérés, aériens. Sans grand succès face à la linéarité globale.

Cette approche sensible, aérienne, parviendrait quasiment à nous conquérir sur le très léger et confidentiel « The Almighty ». C’est après l’entame remarquable et les coups de semonces de la guitare électrique, que la structure se lézarde et s’affaisse. Et étrangement, en grande partie à cause du chant qui ne suit pas le même rythme. Le morceau est tout à fait potable en comparaison à d’autres compositions n’ayant pas privilégié des meilleurs soins, tel « Lost in Clarity » évoluant dans une volupté candide, que n’aurait pas renié un groupe comme « The Man-Eating Tree ». Le hic serait cette fâcheuse impression d’extension artificielle, ces riffs répétitifs sans réelle transcendance. L’ambiance atmosphérique était pourtant bien placée, pour faire de ce morceau un voyage ascensionnel. Hormis toutes ces critiques nous trouverons bien un titre où la méthode réussie. Il se situe au beau milieu de l’ouvrage, à la 6ème piste de lecture. En effet, « Exploded View » parvient à combler toutes attentes et ne pêche ni dans le chant, ni musicalement. Nous avons enfin le collage approprié. La mélancolie va de pair avec une générosité technique, que nous ne décelons que difficilement ailleurs.

A force de se pencher sur cet album, nous nous rendrons à l’évidence. « Dust Bowl » est inclassable, alliant un metal dit « moderne » à des touches gothiques éthérées, au cold rock, mais aussi au metal progressif. La formation accole parfois quelques notes plus électro, notamment perceptible sur l’entame de « E go of My Sun », complètement sacrifié par un growl abominable et par la redondance des rythmes. Nous aurons indéniablement à déplorer de l’intervention de ce pseudo growl employé. C’est un calvaire en ce qui concerne le rêche et nerveux « Silver ». Le dit morceau aurait gagné à plus de fluidité, même si nous comprenons que les membres aient souhaité générer un chaos dissonant. Cet exercice de déstructuration réussira à mieux nous captiver sur « Solar Soul System ». Nous ressentons véritablement là l’abandon, le dépit, à travers une altercation de multiples ambiances. Le tout composant un metal progressif à l’anglaise, un peu dénaturé par la raideur des riffs, mais appréciable. Ils font, en tout cas, quelque chose de plus solide que sur « Offensive Coil », qui malgré son début sympathique perd très vite toute cohérence. Il s’agit probablement du titre le plus dispensable de l’album, extrêmement poussif et brouillon.

Au contraire, « The Balance » va offrir un certain contraste avec « Offensive Coil ». L’aspect torturé et méandreux y est essentiel, s’opposant ainsi au caractère massif d’un « Offensive Coil » sans intérêt. Ce serait pratiquement flippant. Guillaume fait figure de principal artisan de cette hostilité palpable. Son chant est parfois mis en écho, opposant quelques écarts rageurs. On en retient, à priori, que du bon. Cela dit, on regretterait que le jeu soit aussi limité. Il y a nettement moyen de proposer de larges ouvertures. Cette limite se décèle sur la reprise de David Bowie « Life on Mars ? », qui nous enchante malgré tout pour l’admirable performance du chanteur, semblant maîtriser correctement le répertoire de l’ovni britannique.

Inutile de se détourner ou de cacher sa déception. On pouvait s’attendre à autre chose, à une musique, certes particulière, mais assumant la complexité, les nuances que l’on attendait, de ce qui était préfiguré dans le dessin. L’œuvre passe péniblement au départ. Nous croyons avoir affaire à une formation pas encore au point, en recherche de formule. Plus que tout, la technique fait défaut. Les guitaristes ont du mal à nous titiller l’oreille par la production de leurs sons rêches et larvés. Nous retenons, bien entendu, les efforts prodigués par le chanteur. Cependant, il ne colle pas forcément au rythme et aux différentes compositions. C’est un assemblage qui doit être travaillé et mené. La musique de « Dust Bowl » reste encore à révolutionner. La tête en bas, il faudra alors se relever pour avoir les yeux rivés vers le ciel.

11/20

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