Another Dark Carnival

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15/20
Nom du groupe Castle Blak
Nom de l'album Another Dark Carnival
Type Album
Date de parution 1986
Style MusicalHard Rock
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1. Another Dark Carnival
2. Fire
3. Glory Hole
4. Dark Eyes
5. Lookin' at You
6. Good As It Gets
7. Some Kind of Wonderful
8. Don't Tell Me 'Bout Your Boyfriend
9. Tower of Babel
10. Cabaret

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Castle Blak


Chronique @ samolice

24 Avril 2012

Un album réservé à ceux qui apprécient le côté le plus pop de Kiss

Disons le tout de go, cette chronique me tient particulièrement à coeur. Elle se veut un hommage. A Castle Blak bien sur, mais pas seulement.
J'ai en effet appris avec tristesse il y a peu sur un forum qu'un dessinateur que j'ai beaucoup admiré à l'heure où je découvrais le métal nous a quitté : Eric Larnoy. Apparemment cela fait déjà plusieurs années mais je n'étais pas au courant.

Pour ceux qui s'en souviennent, les dessins d'Eric ont illustré les pochettes de nombreux groupes distribués par le label français High Dragon Records. « Open The Gates » ou « The Deluge » de Manilla Road, le premier Heir Apparent, « Call Of The Dogs » de Steel Vengeance, et bien d'autres. Et donc également ce « Another Dark Carnival » de Castle Blak. Ainsi, à l’époque, lorsque les groupes donnaient leur accord, HD proposait pour les albums du label une illustration différente de celles parues dans d'autres pays, notamment aux States.
Merci Eric pour l'ensemble de ton oeuvre.

En 1983 à San Francisco, le guitariste chanteur Regent St Claire et le batteur Matthias Montgomery forment Fox qui, après la sortie d'une première démo, devient Castle Blak.
Après l'arrivée du guitariste David Victor et du bassiste Keith Beattie, le groupe enregistre un premier album, « Babes in Toyland » (1985). Ce line-up ne jouera jamais ensemble en live. Deux ans et quelques changements de musiciens plus tard, son successeur est enfin prêt et a pour titre « Another Dark Carnival ».

Autant vous prévenir tout de suite, beaucoup d'entre vous risque de trouver cet album franchement à gerber : titres "pops" (le summum étant atteint avec "Don't tell me 'bout your boyfriend"), mélodies un peu gnan-gnan, et un chanteur au physique de Tom Keiffer bouffi qui semble ne pas pouvoir en finir avec un vilain rhume. Pardon, on avait dit pas le physique. Même la pochette intérieure est ratée avec ses tons roses. N'en jetez plus, la coupe est pleine.

Et pourtant cet album, chut ne le dites à personne, je l'adore. Et 25 ans après sa sortie, je ne sais toujours pas trop pourquoi. Ca vous est déjà arrivé? Les voies du seigneur (du rock) sont impénétrables. Bien délicat donc de faire une chronique d'une musique dont on n'arrive pas à comprendre pourquoi elle nous touche. A l'impossible nul n'est tenu - 3 expressions faciles en 5 lignes, pari gagné, promis j'arrête là -, on retrousse les manches et on s'y colle.

Première originalité au verso de la pochette du vinyle, pas de faces A et B mais une face "Slut" et une face "Balls". Classe.
Premier titre, "Good as it gets". Tiens, cette rythmique simple mais parfaitement en place, ces licks de guitare entre les couplets ou ce solo aérien me rappellent quelqu'un. En effet, aucune difficulté pour deviner l'influence musicale majeure qui se dégage de l'opus : Kiss.

La filiation est reconnue par le groupe lui même. Enfin par Regent St Claire plus précisément, leader et unique compositeur du combo (en même temps, avec un prénom pareil). Pas étonnant lorsque l'on sait que Regent est un die-hard fan du groupe et que son album préféré est « Destroyer ».
Castle Blak propose d'ailleurs ici une cover de "Do you love me" - apparemment uniquement présente sur le pressage français - après avoir déjà repris "Black diamond" du même Kiss sur le premier Lp. Cette reprise de "Do you love me" est vraiment trop proche de l'originale pour nous emporter complètement. Le résultat était bien plus intéressant sur "Black diamond".

Monsieur St Claire. L’homme est du genre un peu allumé sur les bords. Interrogé sur le pourquoi et la conception de Castle Blak, il répond : "dans un de mes rêves, je me suis retrouvé dans un château fort. Ce qui était incroyable, c'est que celui-ci n'était pas fait de pierres de tailles mais de carton. Lorsque j'en ai commencé l'exploration, j'ai retrouvé tous les objets et les choses que j'avais perdu dans mon enfance : des jouets, des vêtements, de vieux meubles que j'avais tant aimé. J'entendis provenant de la pénombre des bruits et des murmures, les phrases que prononçaient mes parents lorsque j'étais enfant, pour me consoler ou me gronder. A la fin de cette visite, il m'a fallu faire un choix : soit demeurer à jamais au château noir, soit repartir dans le monde des vivants (...) - je vous épargne la fin! - (Enfer Mag, janvier 1986)
C'est cela oui. Allez Regent, on prend bien son petit comprimé et au dodo.

Quand il revient parmi nous après une visite au château (Pétrus probablement), le bonhomme à un véritable talent de compositeur et la capacité à créer des ambiances, à proposer des changements de rythmes et autres breaks (la fin surprenante de "Fire", "Cabaret", qui ralentit le rythme lors du refrain pour mieux se relancer lors des couplets, "Dark eyes", "Another Dark Carnival").

La chanson qui donne son nom à l'album présente la facette la plus sombre du groupe. Un titre que Regent a écrit lors d'une période difficile où la perte de son emploi et de sa maison, l'obligea à vivre pendant un temps dans sa voiture. Puis l'équation connue : dépression, colère, catharsis, ... chanson sombre. Les (magnifiques) paroles du refrain sont sans équivoques : "My love is just Another Dark Carnival/My life a bad exemple of a boy who wants it all"). Un titre qui résume à lui seul les qualités et les défauts de ce disque.

Ainsi, de leurs ainés Castle Blak a su retenir l'art de proposer des mélodies simples mais efficaces ("Good as it gets", "Another Dark Carnival", "Cabaret"). L'ombre de Slade plane également. Le soliste, Chuck More, touche sa bille avec des solos hyper mélodiques aux effets bien sentis ("Fire", "Glory hole") et des plans rythmiques convaincants. Au passage, un petit mot en hommage à Scott Sanders, le batteur, qui se suicidera en 1990 après avoir flingué sa petite amie! A ce rythme, cette chronique va tourner à la rubrique nécrologique.

Au rayon des regrets, l’absence d’une production plus rauque (n roll), notamment avec des guitares plus saignantes (par exemple l'intro de "Dark eyes"), qui aurait rendu l'opus plus tranchant. De même pour "Glory hole" ou "Lookin' at you", boostez les choeurs, faîtes sonner les guitares plus heavy et balancez ça dans un stadium bien rempli. Carton assuré.

Hélas, moyens financiers limités obligent, la production est bien loin de la qualité de celles du Baiser. Regent a confié récemment que l'ingénieur son, également propriétaire du studio était pour le moins "résistant" aux idées et instructions du leader de CB concernant la prod' de l'album.
Regent a en outre déclaré que les démos du même album avaient été enregistrées vite et "salement" dans leur studio habituel, le Dangerous Rhythm (que l'immense Faith No More a souvent fréquenté), avec leur pote Kevin Army, pour un résultat au final bien plus intéressant et proche des aspirations de St Clair. Info ou intox? A vérifier directement sur la compil de 3 disques « Glamour & Damnation : Greatest Hits & Dirty Little Secrets » (2006) où certaines de ces versions avec le son de la démo apparaissent.

Outre la production trop lisse, mon intégrité intellectuelle m'oblige à vous signaler quelques faiblesses supplémentaires. D'abord la présence de la reprise de trop, celle de "Some Kind of Wonderful", popularisée par Grand Funk Railroad. Ce titre est dans l’esprit du "Smokin’ in the boys room" de Brownsville Station (1973) dont la plus célèbre interprétation reste celle des Crüe (1985). Pas assez punchy, placée trop vite sur l'album (en 2ème piste) pour laisser au groupe le temps d'installer son univers, la cover fait autant d’effet qu’un coca éventé.
Enfin, plus bizarre que mauvais, le court instrumental "Tower of babel", à l'ambiance hispano-oriento-je-sais-pas-trop, surprend dans le contexte d'un tel album. Il serait plus à sa place sur un disque de Malmsteen ou Blackmore. En outre, il n'a, à mon sens, aucun lien avec le titre qui lui succède. Choix étrange de la part de Regent qui n'avait pas dû prendre ses pilules ce jour là.

Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain - argh, voilà que ça me reprend, je sais ce que vous vous dites, et vous n'êtes pas les seuls; ma femme me reproche souvent le soir de ne pas savoir tenir mes promesses -, à un moment où je trouvais le Baiser de moins en moins sensuel, avec des albums franchement moyens ("Animalize", "Asylum", "Crazy Nights"), le Château Noir su prendre le relais.

Un album à écouter seul, en cachette, ... comme un petit plaisir solitaire. Hein quoi? Oui chérie je viens me coucher.

17 Commentaires

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MarkoFromMars - 25 Avril 2012: T'inquiètes Sam.
Moi il m'arrive de boire un lait fraise entre 2 Well Scotch.
samolice - 25 Avril 2012: Sympa de voir que l'on a tous nos petites faiblesses.
Il m'arrive de boire un scotch entre deux laits fraise.
vale46 - 12 Mars 2013: la voix est moyenne ,le son est naze et pourtant j adore leur 1er album !!
samolice - 12 Mars 2013: YES! Quelqu'un qui apprécie le groupe et qui ne sait pas trop pourquoi. Bienvenu au club!

Et c'est vrai que le premier album est peut être encore meilleur - façon de parler - que celui-ci. C'est uniquement parce que je ne l'ai pas en cd ou vinyle mais uniquement en copie cassette que j'ai préféré chroniquer ce second album du groupe.
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