Alors que les
Demolition Hammer,
Solstice,
Malevolent Creation,
Sadus portaient haut l’étendard du Death / Thrash outre-Atlantique et que
Messiah,
Massacra,
Protector faisaient de même en Europe,
Hellwitch est un peu passé entre les mailles du filet de la reconnaissance, jouissant principalement d’un succès d’estime des connaisseurs, il faut dire que signer avec ces coquins de
Wild Rags n’était peut-être pas la meilleure idée. Leur premier méfait
Syzygial Miscreancy (1990) était pourtant redoutable et pas loin d’être en avance sur son temps.
Disparu dans la deuxième moitié des 90’s comme tant d’autres à cette époque, Pat Ranieri a relancé son combo dans les années 2000 avec notamment le très bon
Omnipotent Convocation (2009) sorti chez X-Treem Music, mais depuis
Hellwitch se faisait rare, même si les collectionneurs que nous sommes ont eu droit à un superbe coffret dix 33 tours de chez Iron Bonehead avec l’intégralité de leurs sorties.
Fort d’une signature sur le label français Listenable Records,
Hellwitch propose enfin son troisième album en presque 40 ans d’existence, et
Annihilational Intercention (2023) risque de botter un certain nombre de culs.
Généralement quand un groupe qui date de l’âge de pierre reprend du service, on se demande toujours si les musiciens ont encore la rage et la volonté, mais dès le départ de Solipsistic Immortality et le cri monstrueux de Pat quelque part entre Darren Travis de
Sadus et Alex Wesdijk d’
Inquisitor, les doutes sont dissipés, et musicalement son Death / Thrash agressif et technique impressionne toujours. Les prises de son de
Jeremy Staska et le mastering d’Alan Douches sont aux petits oignons, conservant ainsi l’esprit d’urgence (car ça joue vite) mais aussi la puissance et la précision (car ça joue bien),
Hellwitch sonne donc authentique ici mais jamais antidaté, contrairement à des groupes de 30 ans leur cadet qui sentent déjà la naphtaline…
Les deux « anciens » Patrick Ranieri (guitare + chant) et JP Brown (basse + guitare) ont embauché le jeune batteur Brian
Wilson (sessioniste chez Malmsteen tout de même) qui apporte une belle énergie avec son jeu expansif mais tout en précision, la succession de riffs de Delegated Disruption est une branlée dans les règles de l’art qu’on peut comparer à du Early
Atheist,
Coroner,
Sadus,
Inquisitor ou
Necrodeath.
Loin de baisser en intensité, le disque maintient le niveau, avec toujours des guitares agressives et un chant du même acabit, dont le fulgurant morceau éponyme
Hellwitch. La fin de l’album est composée de trois titres de la démo Antropophagi (
1994) réenregistrés pour l’occasion, Antropophagi est d’ailleurs un morceau un peu à part : plus mid tempo et mélodique lors des deux premières minutes, mais c’est pour mieux tromper l’ennemi lorsque les choses sérieuses démarrent (2 :01). Parmi la redite de ces reliques d’époque, le génial
Torture Chamber déjà présent sur plusieurs démos et enfin en version album.
Si musicalement
Annihilational Intercention est irréprochable, je n’en dirai pas autant de la pochette, un peu trop grossière et moderne pour mes goûts de vieux con, mais hormis ce détail, nous avons là un missile de Thrash / Death (ou Death / Thrash, on peut refaire le débat si vous le souhaitez) composé par des musiciens dont la hargne et aussi forte que l’expérience.
BG
Écouté hier sur youtube, et effectivement c'est une branlée, c'est clair il sera bientôt sur mon étagère. Du bon thrash/death ( pour moi), un poil plus moderne que les précédents mais ça passe crème (car pas trop par rapport à un Destruction ou Kreator), belle tuerie qui sera à coup sûr dans mon top 5 thrash 2023.
En ce qui concerne la pochette, oui un peu moderne à mon goût aussi mais l'important c'est la musique qu'il y a sur le disque. Effectivement faut pas se fier à la pochette ici car on pourrait passer à côté bêtement de ce bel opus.
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