Bismillah, mot arabe qui signifie "au nom de Dieu", est un projet à part qui date de 2005, et qui n'a sorti qu'un seul effort
Anholy Hate, un ep de 3 titres, édité par le label underground français Ars
Funebris Records (Amiens) limité à 100 exemplaires numérotés. Je ne me souviens même plus comment j'avais trouvé le groupe, mais présent sur ma wantlist Discogs, je le vois apparaître dans mes souhaits cette semaine à un prix abordable chez un vendeur français que j'ai déjà pratiqué, banco. Je reçois l'objet ce matin, en parfait état, numéro 100/100, je kiffe. La pochette est à la fois simple et mystérieuse, elle m'accroche tout de suite. Ce projet a de quoi surprendre quand on sait qu'il réunit le Maroc et Singapour en un seul groupe, en effet il s'agit d'une alliance controversée et unique au service du
Metal Noir.
Evil Soul (hurlements, complaintes, borborygmes) déjà présent au sein de Occulta et Koffar Koraych, s'associe à Eurynome (guitare, basse, claviers) et
Belial (batterie) du groupe singapourien Alouqua. Si une certaine tradition semble les relier, c'est plus l'Ombre et la Déchéance qui vont permettre d'unir ces forces aussi éparpillées géographiquement parlant. L'aspect oriental et moyen oriental n'apparaît pas facilement dans la musique de Bismillah, et non ils n'ont pas agrémenté leur production de youyous ni de samples de Faudel (1, 2, 3, j't'encule). Les yeux fermés la musique en toile de fond, ce sont des images d'hiver, de glace et et de forêt, ce black metal trés atmosphérique et classique pourrait être canadien, français voir norvégien.
Hate Noble est une introduction qui pose le contexte, du mid tempo voire encore plus lent pour faire remonter les émotions les plus sombres, les guitares grésillent sans que cela crée un brouillard sonore impénétrable, les claviers restent discrets mais présents, pas de hurlements, mais des paysages majestueux, et plus de noblesse que de haine ici en définitive, et franchement étant donné la qualité et la clarté de la production, c'est juste excellent.
Cold Smill reprend ses éléments et fait apparaître une voix ultra saturée dont la complainte ne cesse de torturer l'auditeur, c'est suffoquant de désespoir, la musique allège le fardeau en partie, le break au clavier est bien venu. La ligne mélodique des guitares est juste envoûtante. C'est beau en dépit de la tristesse qui s'en dégage, il y a beaucoup de doom dans les influences... L'orage qui se déclenche en ouverture du troisième et dernier titre
Anholy Hate a du mal à ne pas nous rappeler
Black Sabbath. Encore une fois le riffing mélodique et hypnotique des guitares permet de supporter les pleurnicheries du chanteur, qui certes alimentent cette volonté de Haine, au coeur d'une instrumentation noble et majestueuse, mais a le plus grand mal à concrétiser une alliance pleine et entière, mais surtout parce que la musique me parle vraiment, alors que la saturation du chant me barbe. Quelques écoutes supplémentaires permettront sûrement de trouver l'oeuvre bonne dans sa globalité.
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