A l’évidence, pour comprendre cette pensée, il faut remonter à l'été 2021, lorsque Thomas Winkler, désormais ex-chanteur de
Gloryhammer, fut expulsé du groupe pour des raisons encore assez floues.
Il faut dire que l’intéressé fut lui aussi assez surpris de la décision de ses compagnons de longue date, et il le fut d’autant plus le lendemain, lorsqu’il eut au téléphone un certain
Sebastian Levermann, membre du groupe allemand
Orden Ogan, lui proposant de créer un nouveau projet avec lui. Immédiatement, le sympathique chanteur suisse, désormais libre, répondit favorablement à la demande.
Ensuite, quelques temps plus tard, deux autres nouvelles recrues vinrent leur prêter main forte, tels que Thalestris, reine des Lazer-Amazones de Calédonie (alias la guitariste italienne
Thalia Bellazecca), et Buff
Berserker du Nord (alias Manuel Lotter, ancien batteur de
Rhapsody of
Fire).
Sebastian Levermann quant à lui, devint Arch
Demon Seebulon, The
Origin of all
Evil, tandis que Thomas Winkler prend le nom du groupe pour son personnage.
Bref, c’est avec ces nouveaux membres qu’est né le projet
Angus McSix, où le nom est, comme expliqué ci-dessus, clairement une moquerie spontanée de Winkler envers son ancien groupe où il y a joué pendant plus de dix années le personnage d'
Angus McFive.
Vous l’aurez compris, cet aspect est donc la première raison qui pousse à penser au plagiat. La seconde, c’est qu’au niveau de l’image du nouveau combo, Winkler a voulu créer une nouvelle épopée pour son défunt personnage qui, tel un phénix renaissant de ses cendres, replonge dans ses aventures cosmiques, équipé des mêmes costumes (un peu retravaillés), ce qui appuie cette impression que notre Helvète n’est pas capable de décrocher de son ancien rôle afin de se renouveler! Ce faisant, les premières critiques à son égard se sont amplifiées puisque tout est immédiatement inspiré, voire clairement copié de
Gloryhammer !
Par ailleurs, cet avis plus que tranché est compréhensible puisque le groupe a lui même enfoncé le clou lors de la publication de cet article :
« Peuples de la planète Terre, réjouissez-vous !
Angus a conquis l'enfer et maintenant il est de retour pour débarrasser la galaxie du mal. Mais les temps ont changé dans le passé : l'ombre d'un terrible ennemi se profile à l'horizon, plus terrible que tout ce que l'humanité et les gobelins ont jamais vu... Êtes-vous prêt à vous lancer dans une quête pour rassembler les plus grands guerriers ? ? Et au-delà? Êtes-vous prêt à affronter le destin ultime ?
"Oh ouais", car
Angus a vaincu la mort et débloqué une amélioration : il est devenu le guerrier légendaire qu'est
Angus McSix ! »
Nul doute que Winkler et consorts continuent à leur façon l’histoire du combo britannique en continuant de miser sur un maximum de clichés avec un Winkler ne montrant aucune pitié envers ses anciens camarades !
Or donc, avec toute cette imagerie, difficile de penser à autre chose qu’un plagiat. Par ces faits, la seule option restante pour faire la différence afin de faire taire ces critiques et de se démarquer se doit d’être impérativement ressentie au niveau musical… Et c’est exactement ce qu’ils ont fait!
En effet, si le premier single, "
Master of the Universe", est clairement un message destiné à son ex-groupe de par ses paroles : «
Glory left my hammer, but now i wield the sword », (la gloire a quitté mon marteau mais maintenant je brandis l'épée), elle contient également les dernières bribes du style
Gloryhammer ; ce qui amène à penser que Winkler clôt définitivement ce chapitre de sa vie!
Ainsi, dès le deuxième single, "
Sixcalibur", nous obtenons la première différence entre les désormais nouveaux rivaux ; puisque l'épée d'or
Sixcalibur, remplace le marteau glorieux. Cette chanson nous dévoile donc les « nouveaux pouvoirs » d'
Angus, avec, cette fois, des voix fortes et claires ; couplées d’un refrain qui claque à plusieurs reprises dans votre tête.
Sur ces deux morceaux, nous entendons du
Power Metal frais et épique du début à la fin, avec une légère touche contemporaine.
Vous l’aurez compris, le style est donc différent et la musique régulièrement complétée par des éléments synthétiques, techno et électroniques, à l’instar de "
Laser-Shooting Dinosaur" et "
Eternal Warrior".
Citons également "Amazons of Caledonia" ayant pour ossature une forte dose de mélodies épiques et bien structurées, parfois submergée par des morceaux synthétiques qui rappellent les jeux vidéo d'aventure.
De plus grosses différences sont plus perceptibles encore sur "Ride to
Hell", étant certainement l'un des meilleurs morceaux de l'album, et prenant une coloration de Heavy
Metal traditionnel se mélangeant parfaitement avec le charisme de Winkler ; tout comme "Starlord of the Sixtus Stellar System", qui, pour ceux ayant une oreille aiguisée, reconnaîtront aisément une ressemblance avec "Thunderstruck" de
AC-DC dès l’ouverture, notamment grâce à un travail de guitare époustouflant où l’on entend des voix scandant des «
Angus » (en lieu et place des « Thunders » de
AC-DC). Sur cette plage, nous pouvons aisément comprendre qu’il s’agit-là d’un petit clin d’œil à
Angus Young, fondateur et guitariste du combo australo-britannique.
En revanche, en ce qui concerne les titres moins accrocheurs, on trouve "The Key to
Eternity", où l'utilisation du clavier et des arrangements vocaux sont excessifs, et cela nous rappelle que, malheureusement, beaucoup de groupes symphoniques utilisent cette ressource pour parfois pallier certains manquements dans la structure principale des chansons. Ajoutons également "In a
Past Reality" et "Fireflies of
Doom", étant un peu redondantes et répétitives avant que l'album ne se termine avec le titre bonus amusant mais jetable, "Just a Fool
Will Play Tricks on
Angus McSix".
Au final, c’est à tout un chacun de décider s’il s’agit-là d’un plagiat de
Gloryhammer ou non!
Ce qu’il faut retenir c’est qu’à l’instar de Harry Potter et Voldemort (pour ceux qui connaissent l’œuvre de J.K Rowling), ce ne sont pas les ressemblances entre les deux qui comptent, mais leurs différences. En fait, il faut comprendre que Thomas Winkler reprend tout simplement là où il s'était arrêté en faisant ce qu'il aime et en le faisant cette fois-ci à sa manière.
Clairement, il s'abandonne totalement au caractère kitsch, exagéré et enfantin du Fantasy
Power Metal, et c'est la meilleure description qui peut être faite de ce "
Angus McSix and the Sword of Power", que l’on pourrait aisément décrire comme un disque de bien-être assez divertissant et qui s'enflammera plus que certainement en
Live.
Définitivement, certaines chansons auraient nécessité davantage de temps pour être peaufinées, mais, malgré tout, la plupart des pistes qui composent cet opus sont nettes, vives, livrées avec passion, tout en restant agréables et amusantes à écouter puisque les paroles établissent rapidement un monde nouveau et familier de fantaisie loufoque à explorer. Bref, les fans de groupes tels que
Gloryhammer,
Victorius, Warkings,
Orden Ogan ou encore
Hammer King apprécieront vraiment cette sortie.
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