Hybrid est né en 2004 de la rencontre de musiciens chevronnés provenant de groupes assez réputés tels que
Wormed,
Fragments ou
Another Kind Of Death. Leur but est de proposer un metal bien différent de leurs formations d’origines, quelque chose de plus expérimental et torturé. C’est ainsi que sort le premier EP, «
Beyond Undeniable Entropy » en 2006 puis le très apprécié opus «
The 8th Plague » en 2008. C’est après de nombreux concerts auprès de
Napalm Death,
Tool ou
Textures qu’
Hybrid s’envole au Portugal aux Ultrasound Studios de Daniel Cardoso (
Anathema) avant d’obtenir un mastering d’Alan Douches (
Converge,
Mastodon) et une signature chez Deepsend Records (
Gorguts,
Ulcerate). Tout cela a l’air alléchant mais que vaut donc cet album ?
Sur ce nouvel opus,
Hybrid base sa thématique sur l’angoisse et la peur (
Angst). La musique la retranscrit très bien. Les Espagnols nous proposent un son très organique mettant en avant un ensemble tout aussi expérimental que technique. On nous transporte dans les moments les plus sombres de l’homme à coups de riffs distordus et de structures alambiqués. Les styles se mélangent, on passe facilement du death au math en passant par des tonalités djent, des touches prog, hardcore et moderne. Le metal d’
Hybrid est comme une sorte de pot-pourri de styles auxquels on aurait gardé les éléments les plus tordus et malsains. On retrouve de la lourdeur, un peu de polyrythmie, beaucoup de passages complexes, un brin de folie, du growl et des cris. Bref, ce «
Angst » s’annonce dès le départ comme un album dérangé et dérangeant.
Le morceau d’ouverture «
Flesh Fusion Treshold » en est la preuve. La technique et les expérimentations sont légions et on découvre un assemblage de passages calmes, agressifs ou complètement maladifs. Sans oublier quelques incursions jazzy. Il faut dire qu’
Hybrid touche un peu à tout et ne se contente pas que de metal. «
Collapse to None » par exemple intègre un peu de clarinette avant de laisser place aux cris perturbés d’Albano. « Self-Implosion » propose du didgeridoo sur un morceau complètement déjanté où les types de voix et de riffs se mélangent.
« Cuando el Destino Nos Alcance » est le seul qui propose un peu de lumière dans cet ensemble distordu. C’est aussi le seul titre instrumental. C’est plus posé malgré des guitares complexes et on retrouve quelques moments à la clarinette à la
Aenaon mais sans l’aspect black metal. Cet aspect se fait légèrement ressentir sur «
Doomed to
Failure » (riffs et voix) avant de nous replonger dans un océan de tourmente et une seconde partie étonnante menée par du sitar, du clavier, quelques notes perturbantes de piano et des murmures en espagnol.
Hybrid livre un «
Angst » de très bonne facture où les sentiments les plus sombres dominent. Son metal expérimental véhicule continuellement l’anxiété et nous prend aux tripes tout le long de sept morceaux très travaillés et vivants. On n’en sort pas indemne, si tant est qu’on aime le style…chapeau.
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