Tout droit sortis de la manne, autrefois corne d'abondance empoisonnée, du label ultramontains Underground Symphony, ce troisième album des Italiens de
Dark Horizon intitulé
Angel Secret Masquerade, nous propose de découvrir un univers, disons le d'emblée, relativement séduisant dans lequel la subtilité d'un travail mélodique semble primordiale et est, surtout, d'une efficacité souveraine. On pourrait, à cet instant précis, raconter encore l'histoire de cette maison de disques qui, en déversant un flot incommensurable de groupes ressemblant peu ou prou à
Rhapsody ; des formations d'ailleurs souvent moyennes, pour ne pas dire médiocres, condamna, quelque peu, une éclosion pourtant déterminante. Nous pourrions évoquer cette période, mais, à vrai dire, d'autres élucubrations absolument plus captivantes attendent leurs heures.
Et en conséquence, puisqu'il faudra aussitôt se plier à des exercices, certes, délicats, mais nettement plus capitaux, débutons donc par ceux consistant à relever les influences de ce groupe. Faisons le afin d'ébaucher en une esquisse imparfaite et maladroite, l'art de cette formation transalpine. Disons dès lors qu'il y a dans son expression certaines familiarités avec
Masterplan,
Savatage,
Killing Touch ou encore, par exemple,
Avantasia.
Ensuite répétons aussi encore, que le travail mélodique, et notamment sur des refrains et des constructions souvent habiles, est ici assez remarquable.
Exprimons également quelques doutes, bien vite envolés tant l'œuvre nous propose un ensemble musical cohérent, quant aux capacités, somme toute, assez classique d'un chanteur, Roberto " Jessie" Quassolo, aux intonations parfois étonnamment proches de celles d'Andy Kuntz (
Vanden Plas) (une ressemblance particulièrement évidente sur un morceau tels que, par exemple, Silently My
Life Falls). Si l'artiste ne parviendra que trop rarement à nous surprendre, son travail et son timbre, certes académiques, n'est toutefois pas de nature suffisante à contrarier plus que de mesure une œuvre aussi réussie.
Disons encore que les interventions de claviers, synthés et pianos, sont disséminées ici avec une telle subtilité et une telle retenue que, sans jamais handicaper nullement l'opus, elles parviennent même à en transcender quelques moments en les chargeant d'une belle émotion (le break de It Takes a Miracles, les prémices d'un bon Where Have the Angels Gone, mais aussi, par exemple, le préambule et certains passages de
The End of the Day).
Et, en définitive, citons, à titre d'exemples capables de faire la démonstration de cette excellence, les superbes Empty Mirrors, It Takes a Miracle,
Liar, et le sémillant
Far Away. Ces titres, et quelques autres, sont autant de morceaux magistraux aux refrains impeccables étrangement convaincant.
Bien évidemment, soyons sincères et le plus impartial possible, nous sommes, avec cet
Angel Secret Masquerade, dans une expression créative jamais éloignée plus que de mesure de ces chemins connus dans lesquels d'autres auront déjà tant marché, foulant de leur pas cette terre
Power Metal-Heavy mélodique aux relents très légèrement Prog. Toutefois
Dark Horizon aura eu la sagesse de ne pas s'égarer en une proximité trop évidente, nous offrant ainsi un ensemble heureux dans lequel leurs diverses influences se ressentent aisément sans pour autant peser exagérément sur sa musique.
Angel Secret Masquerade, troisième album des transalpins de
Dark Horizon, est donc une œuvre très appréciable qui, sans ambition démesurée et déplacée, sans prétention particulière quant à une quelconque appétence novatrice, nous offre de délicieux instants aux plaisirs indéfectibles. Un disque hautement recommandable, en quelques sortes.
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