Angel Heart

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16/20
Nom du groupe Angel Heart (NOR)
Nom de l'album Angel Heart
Type Album
Date de parution 18 Mai 2018
Labels Mighty Music
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Burning Desire
 04:36
2.
 Run Away with Me
 05:20
3.
 I Don't Need Love
 04:31
4.
 Forever Free
 04:13
5.
 She Is Strong
 04:38
6.
 My Spirit Will Live On
 07:24
7.
 Rock Friends
 05:51
8.
 Worth the Wait
 06:29
9.
 Sailing Against the Wind
 07:41

Durée totale : 50:43

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Angel Heart (NOR)


Chronique @ ericb4

10 Mai 2018

Une gourmandise à savourer sans modération...

Parfois, les changements de cap se révèlent formateurs, et même constitutifs d'une nouvelle identité musicale, celle qui, pour certains, a permis d'asseoir un projet sur une dynamique encore inédite. C'est précisément dans cette voie que se sont communément engagés le guitariste et claviériste Lars André Larsen, le batteur Morten Færøvig et l'infiltrante frontwoman Trine Elise Johansen, tous trois ex-membres du groupe power metal norvégien Highland Glory. Suite à ses quelques dix années d'investissement et trois albums reconnus réalisés au sein de la solide formation nordique, cette dernière s'éloignant toujours un peu plus de ses aspirations profondes, l'expérimenté trio a, légitimement, souhaité voler de ses propres ailes.

Aussitôt quitté le navire, en 2011, qu'ils cofondèrent, quelques mois plus tard, un nouveau combo répondant au nom d'Angel Heart ; nouvelle aventure à laquelle ont été sollicités les talents du bassiste Øystein Aaseby Pedersen. Pas à pas, nos quatre mousquetaires ont échafaudé chaque portée de chacune des neuf pistes de leur premier album full length sobrement intitulé « Angel Heart » ; opus éponyme sorti sept ans plus tard et auquel a misé ses espoirs le puissant label norvégien Mighty Music. Une marque de confiance qui a pour corollaire une production d'ensemble rutilante, à commencer par des enregistrements n'ayant à souffrir que d'infimes sonorités résiduelles. Jouissant d'un mixage bien équilibré et d'une belle profondeur de champ acoustique, les 50 minutes de la galette se parcourent dans d'optimales conditions d'écoute. De quoi assurer une mise en valeur des fines mélodies et des refrains catchy de l'oeuvre et, ce faisant, nous replonger avec délectation dans une grisante ambiance heavy mélodique et hard rock des années 80.

Au regard de ses pistes les plus vivifiantes, le collectif norvégien ne tarde pas à nous aspirer en son sein, réservant quelques hits en puissance susceptibles de marquer durablement les mémoires. Ainsi, on ne saurait résister bien longtemps à la vague de submersion du galvanisant « Burning Desire ». Doté de refrains certes convenus mais d'une efficacité redoutable, mis en exergue par les saisissantes impulsions de la sirène, et que pourraient bien leur envier Delain ou Amberian Dawn, le puissant méfait délivre une frondeuse dynamique rythmique et de sémillantes rampes synthétiques typées '80. Dans cette mouvance, tant les riffs crochetés que l'impulsive rythmique installent l'entraînant « Forever Free » ; les toniques inflexions d'une interprète bien habitée et la fougue d'un convoi instrumental, dont rien ne semble pouvoir stopper la progression, faisant le reste pour nous rallier à sa cause. Enfin, une énergie aisément communicative émane des entrailles de l'offensif « Rock Friends » et du jovial « Worth the Wait », titres typiquement heavy old school et tous deux dotés de truculents gimmicks guitaristiques et propices à un headbang échevelant.

Quand elle relâche un tantinet la pression, la troupe ne s'avère pas moins fringante, octroyant d'autres savoureux espaces d'expression, aptes à nous retenir plus que de raison. Ainsi, comment ne pas être enivré par l'atmosphère capiteuse et ne pas succomber aux radieuses séries d'accords savamment orchestrées du mid tempo « Run Away with Me » ? Témoignant de stupéfiantes montées en puissance, avec de faux airs d'Anette Olzon, la belle, pour sa part, nous embarque pour une traversée hautement sécurisée, contribuant ainsi à rendre l'instant privilégié plus inoubliable encore. Mais nos joyeux drilles n'ont pas encore dit leur dernier mot...

Lorsqu'il nous convie à d'intimistes moments, le quartet le fait avec une certaine élégance, nous livrant par là même ses mots bleus les plus sensibles. Ainsi, la ballade romantique « I Don't Need Love » aux airs d'un slow qui emballe est une irrésistible gourmandise pour nos tympans alanguis. De par sa seyante ligne mélodique, ses couplets taillés au scalpel, sa violoneuse assise, et surtout les magnétiques volutes de la déesse, l'émouvante offrande fera plier l'échine à plus d'une âme rétive en même temps qu'elle ravira les aficionados de l'exercice. De son côté, la somptueuse et un tantinet altière power ballade « She Is Strong », dans la lignée d'Amberian Dawn (seconde mouture), dissémine une rare aura. Et force est d'observer que la magie opère d'un battement de cils, et ce, dès les premiers arpèges amorcés par un délicat piano. Lorsque les chatoyantes patines de la maîtresse de cérémonie s'éveillent, qu'elles gagnent en intensité au fur et à mesure de leurs gradation, pour inonder l'espace sonore de leur empreinte, on pénètre alors en d'oniriques contrées. Chapeau bas.

Soucieux d'élargir le champ des possibles stylistiques, nos quatre gladiateurs se sont frottés au redoutable exercice des fresques mélodico-progressives, avec deux confondants manifestes au programme. D'une part, le mid tempo progressif « My Spirit Will Live On » nous installe au cœur d'un corps orchestral bien inspiré, déployant de complexes mais invitants harmoniques, et recelant d'insoupçonnées variations qui, le plus souvent, font mouche. On déambule alors dans un océan de félicité où virevoltent les violons, dansent de soyeuses nappes synthétiques et où ronronne une basse aux abois. Sans oublier la troublante présence vocale de la belle, ici au faîte de son art. Bref, une pièce d'orfèvre à mettre à l'actif de la bande des quatre.

Et que penser du pléthorique « Sailing Against the Wind » qui, du haut de ses huit vibrantes minutes, vient magistralement clore cette pièce en actes ? Calé sur une sente mélodique difficile à prendre en défaut, abondant en changements de tonalité, évoluant sur un schéma rythmique similaire à celui de son corpulent challenger, le brûlot nous prend à la gorge de bout en bout de notre périple. Dans une énergie résolument vintage, le manifeste se fait tour à tour saillant, séducteur et émouvant, esquivant, en prime, l'écueil d'un sclérosant stéréotype. Un véritable tour de force dans un tel registre.

A l'aune de cet opus, dont on éprouve l'irrépressible envie d'y revenir aussitôt l'ultime mesure évanouie, on ressent toute l'expérience et une symbiose de talents d'un combo qui, d'ailleurs, semble en avoir encore sous le pied. Fait suffisamment rare pour être souligné, pas une fausse note technique ou mélodique n'est à déplorer sur cette goûteuse galette, et ce, quel que soit l'espace rythmique et atmosphérique où le combo norvégien se meut. La qualité de l'ingénierie aidant, et qui n'est pas sans renvoyer à un travail méticuleux et de longue haleine en studio, le set de compositions prend toute sa dimension. Bref, un changement de direction parfaitement assumé, qui sied bien à nos compères, et qui, assurément, aspirera plus d'un amateur du genre dans son sillage...

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Chronique @ metalstormrider

19 Mai 2018

Moonlight Shadow

Voici des noms et des visages qui ne m’étaient pas inconnus, Angel Heart étant composé en majeure partie des membres du défunt Highland Glory, groupe norvégien qui n’a malheureusement pas réussi à sortir de l’ombre malgré la qualité de ses compositions Heavy progressif. Le groupe était un peu un croisement entre Fates Warning et Stratovarius mais n’était malheureusement pas ce qu’il y avait de plus imparable, je vous recommande cependant l’écoute de « Forever Endeavour ».

Le groupe se reforme ainsi, presque dix ans plus tard, totalement détaché de son passé musical et de son ancien chanteur, Jan Thore Grefstad connu dans son implication dans Saint Deamon. Et pour opérer ce changement de style presque radical, c’est Trine Elise Johansen qui assure le chant sur cet album éponyme, la nouvelle frontman ayant déjà fait une timide apparition sur l’album d’Highland Glory « Twist Of Faith ».

La comparaison avec Leave’s Eyes ou Within Temptation pourrait être facile, pourtant, si le raccourci mental permet à l’étiquette « Gothic Metal à chant féminin » d’être facilement apposée, l’écoute de l’album révèle une musique bien différente. Dès les premières notes de « Burning Desire », on sent que la finalité n’est plus la même : exit la complexité, la virtuosité aussi contraignante que stérile. Dans cet album, la musique est beaucoup plus posée et planante, ne faisant pas de bis repetita avec Highland Glory, préférant cette fois-ci l’efficacité et surtout le feeling. La musique se met ainsi au service des lignes de chants, et, même si l’aspect Gothic reste indéniable, le groupe aime jouer sur la linéarité, sans chercher la prise de risque. Le mixage et le mastering sont également un peu « lisses » mettant en relief les nappes de synthé et ajoutant de la réverbération « en veux-tu en voilà et si t’en reveux y’en ren’a ». Voilà qui ne plaira peut être pas à tout le monde mais parfois la simplicité s’impose pour entrer pleinement dans l’univers d’un groupe.

Alors que de nombreuses formations cherchent à intégrer des éléments modernes afin de se démarquer un peu plus sur une scène qui semble s’étouffer, les musiciens d’Angel Heart ont tablé sur le Vintage. « Run Away With Me » nous emmène ainsi dans une dimension particulière, à la croisée de la pop des années 80 en ce qui concerne les lignes vocales, des rythmiques empruntées aux groupes de la scène heavy édulcoré/hard FM, en particulier Journey, Dokken et Dio version soft, et surtout la pléthore d’effets qui va avec. Le tout est auréolé par une production volontairement surannée apportant un relief particulier, un peu fantastique et éthérée, que Mike Olfield affectionnait tant il y a déjà quelques décennies déjà.

Même si je trouve que cette linéarité est le point faible de cet album, son point fort est la créativité et l’atmosphère qu’il dégage. Chaque titre possède cette couleur particulière, à la fois sombre et lointaine donnant à « Forever Free », titre épique et bien amené un charme particulier. La musique du quintet n’est absolument pas agressive, même le son de guitare paraît un peu trop lisse et Vintage… Le dynamique « Rock Friends » se démarque lui aussi, montrant une facette un peu plus Heavy d’un groupe, qui, malgré un refrain un peu convenu, n’hésite pas à utiliser des riffs et harmonisations typiques des 80’s pour les intégrer à son Gothic. Avec un petit peu plus de dynamisme, et une durée un peu plus courte, ce titre arriverait à faire mouche, ce qui est le cas également du très bon « Worth The Wait » à la rythmique bien léchée, qui perd en efficacité du haut de ses 6 minutes 30.

Nous retrouverons, bien entendu, des ballades, l’une convaincante et l’autre beaucoup moins, en effet, « She’s Strong » est bien trop molle et empâtée dans un tempo lent que les lignes de chant mélodramatiques ne sauveront pas, même avec ce refrain bien amené. « My Spirit Will Live On » est un peu plus convainquant, d’une part grâce à l’ajout de violon donnant cette atmosphère glaciale mais à la fis si onirique et vivante. L’apport de cordes frottées donnent un rendu indéniable, du mouvement mais aussi une consistance des arrangements, par exemple sur « Sailing Against The Wind », titre assez épique mais manquant encore de cette énergie nécessaire pour rafler la mise.

La sobriété semble avoir guidé les techniques de compositions du groupe, simple, voire même simpliste pour rester amplement accessible sans oublier de nous dépayser. Les consonances celtes de « Don’t Need Love » sont vraiment sympathiques mais manquent d’un peu de dynamisme pour être imparable. Les lignes vocales de Trine Elise, éloignées du lyrisme pompeux et de la démonstration débridée, permettent vraiment de faire la différence.

Côté sonorité, le pari est donc osé, le premier album d’Angel Heart se révèle assez surprenant dans une époque ou nous sommes trop habitué à la cavalcade de la technicité et de la puissance. Paré d’une magnifique pochette, il se détache foncièrement des productions actuelles, offrant un contenu sincère, calme, enchanteur. De plus, Angel Heart compte dans ses rangs des musiciens aguerris et une chanteuse qui maîtrise ses lignes et qui a compris qu’il ne fallait pas forcément étaler des techniques à la limite de ce que le corps humain peut produire pour sublimer une musique.

Côté purement musical, la combinaison des riffs Heavy Metal sur un Gothic enraciné dans les années 80/90 reste le pivot central de cet album, album dont le principal défaut est sa linéarité. Bien que le niveau des musiciens soit plus que correct, le mid-tempo manque encore de dynamisme. Cependant l’idée est bonne et le potentiel musical est là, donc nous ne pouvons qu’attendre impatiemment le prochain opus.

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