Ancient Memories

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
13/20
Nom du groupe Even Flow
Nom de l'album Ancient Memories
Type Album
Date de parution Octobre 2011
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. A.S. of M.
2. Writing a Memory
3. Ancient Memories
4. Blind Me
5. Oblivion
6. Shantal
7. Believe
8. Rhythm of the Sun

Acheter cet album

 buy  buy  buy  £6.75  buy  €40,33  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Even Flow


Chronique @ AlonewithL

19 Mars 2012

Il y aurait besoin de quelques menus travaux pour rendre l’édifice habitable.

L’Italie, ce n’est pas vraiment le pays du metal progressif, ni vraiment celui de l’expérimental. Cela n’empêche pas à certains de s’y essayer et de chercher à rompre avec les vilaines traditions. Le nouveau projet « Even Flow » est de ceux-là, œuvrant avec les meilleures intentions et beaucoup d’entrain. Mais parfois l’envie ne suffit pas ou ce serait un poil juste suffisant. Ce premier album autoproduit et enregistré en 2010 détient quand même plus que de la seule envie. Mais, ce « Ancient Memories », dont on pourra apprécier au moins la pochette (un peu banale, j’en conviens) signée Luca Sanna, marque un début assez hésitant pour « Even Flow ». Il y aurait besoin de quelques menus travaux pour rendre l’édifice habitable.

Entrée dans la matière, le groupe nous projette aussitôt dans des confinements électro indus avec « A.S.of M » . Une part de modernité et de stress ingénieux, complétée par un riffing rageur et vibrant. Un doute se profilera dès l’apparition du chant, intrigant, un peu maladroit cependant, et s’affinant assez difficilement à l’ensemble. Une phase prog et aérée illuminera ces ténèbres en quart fin de piste. Pareille atmosphère obsédante faisant une grosse part à l’énergie du synthé se retrouvera sur « Shantal ». Quelques airs orientaux se mêleront à ce qui pourrait ressembler à un bric-à-brac. Il faut avouer que l’on s’y perd, que ce n’est pas non plus très soigné, si on prend l’exemple de la batterie un peu à la ramasse et du synthé qui aurait pu s’avérer bien plus subtil. Le côté répétitif du chant n’aide pas non plus à l’appréciation du morceau.

De nouveau des nappes électro à l’ancienne sur « Blind Me ». Si on excepte le chant marmonnant de Paolo Patatu, on croirait écouter une piste de « Turbo » de « Judas Priest ». Mais point de conviction chez « Even Flow ». Ce titre assez correct aurait pu devenir moins monotone s’il y avait eu plus d’engagement. Pour avoir de l’authentique progressif, il faudra se tourner vers « Writing a Memory ». Là, les instruments prennent vraiment du poil de la bête et s’adonnent en toute liberté dans des lignes bien plus effilées, même si par contre la rythmique apparaîtrait assez plate. Le refrain fera grimper notre estime pour ce titre, simple, mais captivant. Sinon, une grande part de heavy mélodique s’incruste dans l’album. Le chanteur serait d’ailleurs plus à son aise dans cette tonalité heavy mélo comme le prouverait la belle ballade aux claviers « Oblivion ». Des riffs langoureux s’imprègneront lentement et lourdement sur la piste. Cela s’enfonce intégralement dans la torpeur. Il n’y aurait que la batterie qui gâcherait quelque peu l’effet procuré par ce regain d’émotions.

Une autre ballade, mais acoustique cette fois, avec le saxophone du guest Christian Natante en soutien sur « Believe ». Un mixage que l’on pourrait qualifier de plaisant et de voluptueux. En contrepartie, les instruments peinent à interagir, donnant par brefs moments des semblants d’anarchie et d’incompréhension. L’intrusion du saxophone se révèlera pourtant audacieuse, tout comme les percussions du titre éponyme « Ancient Memories », marquant le rythme de cet acoustique réjouissant au parfum exotique. Et de l’exotisme, on en sera gâté qu’en viendra « Rhythm of the Sun ». Un air étonnant de samba viendra ouvrir et fermer le morceau. Ce qui est contenu à l’intérieur est nettement moins dansant. Le chant affalé n’aidera cependant pas à la confiance. Le titre misant sur un statu quo généralisé de la musique, qui se traine jusqu’à la fin dans une ambiance mélodico-atmosphérique passant inaperçu. Ce n’est pas le soleil du bonheur ou des plages ensoleillés, plutôt celui que l’on est amené à subir, coincé dans un bouchon autoroutier, sur la route des grandes vacances.

Les traditions ont le vie dure. L’Italie n’est tout simplement pas le pays du metal progressif (jusqu’à aujourd’hui du moins). Pour « Even Flow », il faudra attendre. Attendre pour affermir sa technique. Attendre pour rebondir après un album que l’on estimerait un peu immature. Ce n’est pas faute d’avoir de bonnes idées, de partir à travers champs pour essayer de nous surprendre, d‘utiliser des riffs marquants et appropriés. La recette ne fait pas défaut, plutôt la préparation qui trahirait par le même coup ce léger manque d’expérience. Ces italiens en provenance de l’île de Sardaigne devront se retrousser les manches et redoubler d’effort pour qu’« Even Flow » devienne une belle et grande maison.

13/20

0 Commentaire

2 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire