En 2009 à Orléans, le quintet Last Avenue voit le jour. Les membres du groupe ambitionnent de mélanger les influences de chacun dans le but d'obtenir un cocktail explosif. Après deux années de travail sur ce premier album, ils livrent un single chez le petit label Tinplho Records, plus essentiellement axé sur la musique électronique. C'est en février 2014 que cet "
Analog 1.1" verra donc le jour, toujours sur ce label.
Last Avenue revendique son "indépendance" et la volonté de faire de la musique sans se préoccuper des codes, ni avoir de comptes à rendre à qui que ce soit. Servis par un artwork résolument urbain (agrémenté de ce crâne punk symbole du groupe), les douze titres de cet album (pour un peu plus de quarante minutes) promettent donc a priori une musique sincère, reste à le vérifier.
Les Orléanais évoluent dans une sorte de rock indus brassant pas mal d'influences (comme par exemple la coloration neo de "Fly Away" ou "Be A Man") et intégrant de grosse touches d'électro. Le contraste est d'ailleurs saisissant entre la massivité et la puissance du riffing (à constater sur presque tous les morceaux) dans une optique plutôt indus et l'aspect plus enlevé et léger de la plupart des refrains, accrocheurs en diable et offrant une fraîcheur bienvenue ("New Jail","
Core Audio" et j'en passe).
Le chant chaleureux de Dèj (subissant parfois divers effets) contribue également à cette impression de spontanéité. Il est par ailleurs intéressant de constater que les éléments électro, s'ils sont omniprésents, s'intègrent cependant de manière très naturelle à la musique de Last Avenue ne créant aucune hétérogénéité et ne prenant surtout pas le pas sur l'aspect "metal". Le tout demeure au contraire très équilibré.
Le groupe privilégie l'efficacité et offre douze titres courts (dépassant très rarement les quatre minutes) destinés à s'imprimer directement dans l'esprit de l'auditeur. Et si celle-ci est clairement au rendez-vous (qui résistera à l'imparable "No Regret" et son énergie presque punk ?), les compositions ne sont pas simplistes pour autant. Le tempo rapide arboré tout au long du disque permet à Last Avenue d'enchaîner les breaks, passages instrumentaux et quelques soli du plus bel effet ("New Jail","Virtual
Knife").
Nos cinq français ne s'interdisent décidément rien, allant jusqu'à reprendre "
Maniac" (le "standard" des années 80) dans une version réappropriée qui sera un des succès de l'album. On regrettera peut-être seulement les deux interludes (le mystérieux et presque "lounge" "Soft Audio" et le plus bruitiste "Skaos") qui, s'ils sont louables dans l'intention, cassent un peu le rythme. Mais dans l'ensemble, "
Analog 1.1" est un très bon album dont la fraîcheur et la sincérité sauront, espérons-le, convaincre un large public.
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