An Ugly Little Freak

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18/20
Nom du groupe Dark Poetry
Nom de l'album An Ugly Little Freak
Type Album
Date de parution 2003
Style MusicalDeath Thrash
Membres possèdant cet album13

Tracklist

1. Inanimate
2. Pressurized
3. Bloody II
4. An Ugly Little Freak
5. Fistfuk
6. Once
7. Fill It Up
8. Angel
9. Soldier

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Dark Poetry


Chronique @ scrattt

03 Décembre 2009
Formé en 1997 à Bergerac, Dark Poetry n’a, à ce jour, sorti qu’un album du nom de An Ugly Litte Freak en 2003, pour revenir en 2008 sous le nom de Minushuman et leur premier album Watch The World Die.
Vous dire que ce dernier m’a bouleversé serait un doux euphémisme tant l’album était quasi-parfait en tous points...Un gros coup de cœur et un album pour moi déjà culte ; ne pas s’intéresser au précédent effort du groupe m’a paru tout bonnement impossible, et l’erreur est maintenant réparée (un peu tardivement je l’avoue).

Mais j’arrête là mes dérivations un peu inutiles pour me concentrer sur l’album et vous en parler -quand même- un peu. Vous êtes arrivés sur cette chronique (par hasard ou non) pour ça non ? Alors moteur !

Entièrement autoproduit, le son peut paraître étouffé au début, mais révèle une certaine puissance au fil des écoutes, et si vous montez un tant soit peu le volume. D’ailleurs, ce mixage contribue grandement à l’atmosphère qui se dégage de l’album, renforcé par des textes assez dérangeants pour certains. Je ne vous en dis pas plus pour l’instant, j’y reviendrai de toute façon.

Que nous propose donc Dark Poetry ? Hé bien quelque chose de bien peu définissable de prime abord, mélange improbable d’un death lourd mêlé à des relents thrash, power, voir même quelques réminiscences black (le morceau phare éponyme étant un bon exemple). Mais Dark Poetry n’est pas de ces groupes qui fusionnent tout une batterie de styles pour en mettre plein la vue et partir dans tous les sens pour s’écouter dire « hé vous avez vu, on fait un album varié et très riche, il y a plein de surprises et de technique là-dedans », pour finalement accoucher de quelque chose de complètement décousu, et au final vite indigeste. Non : l’album est un bloc de granite compact coulé dans du béton armé qui ne se fissurera pas au fil du temps. On se rend compte que les neufs compositions sont liées par un fil directeur, ce même fil qui vous fera passer 42 minutes en enfer, l’enfer de l’esprit tourmenté d’un autiste (le vilain petit monstre, pour la traduction du titre) complètement prisonnier de son esprit, incapable de connaître les joies de la société humaine comme les bienfaits de l’alcool (Fill It Up), l’inceste (Bloody II), le temps (Pressurized) qui s’écoule comme du sable dans une société où tout doit être contrôlé à la minute près...

Un album homogène et linéaire ? Oui...et non. Car Dark Poetry va prendre un malin plaisir à brouiller les pistes, et à faire ressortir des côtés pour le moins étranges. A commencer par ces rythmes groovy et presque dansants que l’on retrouve un peu partout ; vous savez ce genre de rythme qui met de bonne humeur dès le matin au réveil, du style à vous apporter vos pantoufles et votre petit déj’ en vous souhaitant une bonne journée...mauvaise pioche : ici, ils vous sautent à la gorge et vous assaillissent de tous les maux comme pour vous dire « bienvenue dans le monde réel, tu vas en baver ». En fait, loin d’apporter un quelconque aspect positif à la musique, ils vont s’avérer complètement tordus et noirs, appuyés en cela par une trame beaucoup plus lourde de death metal , ainsi que des râles quasi inhumains et des mélodies glaciales proches de ce qu’on peut retrouver dans le black. (Le groupe n’hésitera d’ailleurs pas à étirer ses compositions jusqu’aux alentours des six minutes afin de développer toutes ces facettes).

Et vous, pauvres auditeurs, n’échapperez pas à ce carnage ! Non, vous n’échapperez pas à ces riffs sourds qui vous résonnent dans la cage thoracique et vous étouffent. Vous n’échapperez pas à un Fistfuk terriblement pesant où le refrain implose sous l’effet d’une basse claquante et impériale...pour finir par des blast expéditifs et un cri que vous pousserez à l’unisson avec Kromstadt : « The Goaaaaaaaaat ! ». Vous n’échapperez pas aux frappes de damné d’ Angel ou Pressurized. Pas de blast, non, ni de double pédale, mais de courtes frappes chirurgicales qui tapent là où ça fait mal.

Peut-être un moment de répit serait-il judicieux ? Dark Poetry développe aussi des mélodies palpables à chaque instant. Sur An Ugly Little Freak par exemple...une jolie mélodie pas vrai ? Comme un arpège de guitare en fond sonore qui se fait grinçant et vicieux derrière cette ambiance mécanique et froide. Certes, cela aère un peu l’étouffante production qui prédomine l’ensemble. Certes... écoutez ce titre, et vous verrez comme vous vous sentirez légers après ça...

Envie d’une petite bière ? Remplissez donc votre verre, mais gare à ne pas aller trop loin, vôtre cerveau pourrait se transformer comme la schizophrénique Fill It Up, où les débuts Power/Thrash presque grotesques côtoient des cris de possédés...

Ne décrochez pas tout de suite vos ceintures svp, ladies and gentlemen, le voyage ne s’achèvera qu’au bout des 8 minutes et quelques de Soldier. Et s’il manque les textes sur cette dernière piste, les « Die die soldier ! Wake up wake up Father ! » ne s’avéreront pas être sans signification ; le reste relèvera du ressenti de chaque auditeur qui mettra-et comprendra-ce qu’il voudra derrière les paroles (si vous m’avez suivi jusqu’ici, vous devinerez facilement que ça ne doit pas être très joyeux). Et cette lente montée mélodique et désespérée qui monte pendant les dernières minutes vous fera l’illusion d’atterrir en douceur, alors que les pneus sont déjà crevés depuis longtemps, que les moteurs sont en feu, et que vous-même n’avez (n’aurez jamais) plus tout votre esprit...

Bien sûr, tout n’est pas parfait. Il manque peut-être un brin de folie dans l’ensemble ou de maîtrise (de bonnes choses parfois contrebalancées par des passages moins agréables comme sur Fill It Up ; rien de significatif en somme). Le rendu au niveau du son pourrait aussi être meilleur, non pas que la production soit mauvaise-au contraire, elle participe grandement à l’atmosphère-, mais elle peut vite conduire à une indigestion (un comble, quand on voit le travail des compositions !) de la part de l’auditeur.

Il n’empêche que les Darkpo, de leur petit nom, en ont sous le pied, et pour un premier album, cela s’avère être déjà d’un gros niveau, d’autant plus que la confirmation de ce talent verra le jour 5 ans plus tard sous le signe d’une main sanglante et d’une étrange maison abandonnée...







Autism, infantile
« A rare but seriously pathological sydrome, appearing in childhood, charadterized by a withdrawn state, a lack of social responsiveness or intersest in others, serious communicative and linguistic impairments, and a failure to develop normal attachments, all frequently accompagnied by a variety of bizarre ways of responding to the environnment, usually including a fascination with inanimate objects and a insistence on routine, order and sameness »
Dictionary of psychology, Arthur Reber, 1995







8 Commentaires

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scrattt - 21 Août 2011: C'est ce qui est écrit au dos du livret. Je suppose que le groupe a voulu inclure cette citation d'Athur Reber en rapport aux thèmes développés dans l'album.
SIOUX - 26 Août 2011: Le son est quelque peu bizarre au départ ,le batteur énorme et ce cd s' avère conforme à ta chro excellente surprise.Bien vu
scrattt - 26 Août 2011: Ouais le son fait assez étouffé, on sent encore que c'est assez amateur, mais j'aime bien, ça donne vraiment une ambiance particulière à l'album.

Sinon tu as écouté Bloodthrone?
SIOUX - 26 Août 2011: Pas reçu, les corbeaux ont du se perdre en chemin
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