Créé lors de la rencontre entre les deux musiciens Andy Gentile et Zach Kamins, An
Endless Soporadic est un groupe de rock/métal progressif instrumental. Seulement 2 hommes font donc parti du groupe : Andy Gentile est à la batterie et Zach Kamins à la guitare, à la basse et aux claviers.
Outre cette particularité due au nombre de musiciens composant le groupe, ce dernier se paye aussi le luxe de mélanger toutes sortes de types de musique, du métal au jazz classique, en passant par le blues et le rock.
Le groupe perce donc dans le domaine de la musique après un premier EP très réussi et plein de créativité, nommé "
Ameliorate ", et grâce à l'inclusion du titre "
Impulse " dans la tracklist du jeu musical Guitar Hero 3. Un an après,
An Endless Sporadic revient avec un album éponyme comprenant neuf titres. Alors qu'en penser ? Chef d'oeuvre musical créatif ou galette à l'air délicieux mais qui au final ne donne qu'un résultat fade ?
L'album commence avec le morceau " Waking Hours ". Psychédélique et apaisant, le groupe joue la carte de l'introduction douce, mais ne va pas vers une composition facile. En effet, les bruits divers qui accompagnent une basse sourde et relativement angoissante donne un résultat totalement probant et le clavier à la fin du morceau nous donne l'impression de voyager vers un autre univers ...
Puis d'un coup, le rythme s'emballe et un clavier au ton psychédélique cède la place à un clavier rapide : nous entrons dans le royaume du morceau " From The Blue ".
On embarque alors pour un voyage incroyable. Durant le morceau, les musiciens arrivent à donner une homogénéité certaine à leur composition, tout en nuancant avec talent le rythme, grâce à la batterie d'Andy Gentile, qui soutient avec précision le tempo rapide.
Les morceaux sont ficelés de cette manière : toujours une homogénéité et des variations dans leur composition ( le morceau de transition " Shell " mis à part ).
Les morceaux ont beau se ressembler dans leur composition, il n'en reste pas moins qu'ils ne se ressemblent pas les uns les autres, à l'image d'un " Treading Water ", complètement décalé avec un côté jazzy plus prononcé que dans les autres musiques.
Nous retrouvons ensuite le morceau " The Triangular Race
Through Space ", qui commence sur une impression de voyage dans l'espace, impression avec laquelle nous avions quitté la piste d'introduction " Waking Hours ".
Plus facile et moins diversifiée que les autres pistes, le morceau montre bien l'aisance que possèdent les musiciens avec leurs instruments ... Malheureusement la piste reste toujours dans la même ambiance et ne se diversifie pas assez. Résultat : on s'ennuie un peu après l'intro et les passages les plus jouissifs sont les breaks qui sont, a contrario, excellement bien placés.
Les points forts de
An Endless Sporadic sont donc évidemment leur créativité et leur technicité. Le morceau suivant, "
Eternal Bloom ", garde toujours cette impression de voyage, cette fois-ci avec un style électro ; et nous nous engageons dans l'espace grâce à un clavier savamment mené, quand tout d'un coup le rythme lent et apaisé est cassé par un clavier très aigu qui agresse. Gros bémol là-dessus, donc : la transition entre les deux parties du morceau ne s'est faite qu'avec un tout petit break à la cymbale. Alors oui, le reste n'est pas mauvais, mais ne colle pas du tout au début du morceau, et à part des solos techniques et sympathiques, on s'y ennuie et on s'y perd un peu. Et la piste se termine après une transition cette fois-ci très bien menée et on se retrouve une fois de plus au calme.
Mais le plus gros point noir de l'album se trouve sur les dernières pistes. En effet, pour le morceau " Subliminal Effect ", on ne sait pas du tout où veut en venir le groupe avec son air de musique transitoire et de piste de fin d'album. Seule la dernière minute nous replonge dans une ambiance enchanteresse et mystérieuse.
L'album se termine ensuite avec le morceau "
Beyond The
Horizon ", morceau baclé qui, même si il possède les bonnes sonorités pour faire une piste finale, ne part pas dans le délire créatif qui caractérise le groupe et nous laisse donc en plan et sur notre faim, pour un final un peu raté.
La succession des morceaux de l'album, quand à elle, est mal faite. En effet, les pistes à effets psychédéliques qui incitent au voyage, comme ceux que l'on retrouve dans les morceaux " Waking Hours ", " From The Blue ", " The Triangular Race
Through Space " et "
Eternal Bloom " ne sont pas placés à la suite et provoquent alors des cassures au " voyage " durant l'écoute de l'album ( mention spéciale au morceau " Point Of
No Return " ).
Cet album reste tout de même une très bonne découverte, avec un groupe composé de seulement deux musiciens possédant un potentiel de composition et une technicité loin d'être négligeable. Créatif, cet album manque tout de même de fougue, de punch. Peut-être une maturité musicale qui se manifeste trop tôt ?
On en attend en tout cas beaucoup pour la suite, car le groupe peut encore nous re-pondre une galette inventive et technique, grâce au potentiel qu'il possède.
Je le conseille donc fortement pour son originalité et pour la maîtrise des musiciens.
16,5
Spécialement pour ceux qui aiment les morceaux les plus jazzy d'A.E.S. je conseille The Brecker Brothers (jazz fusion), l'influence rock que je remarque le plus est certainement le super-groupe Emerson, Lake & Palmer (rock progressif), n'en déplaise aux mecs de Yes.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire