On me reprochera peut-être de commencer cette chronique par une affligeante banalité, mais on ne rappellera jamais assez que le néo-métal est un genre plutôt conspué dans le monde de la musique. Accusée d'être trop ciblée ados, sans grande originalité ou qualité novatrice, cette branche du métal reste pourtant l'une des plus prolifiques de ces dernières années, avec une vague de groupes qui se sont jetés la tête la première dans la brèche ouverte par des mastodontes comme
Korn ou
Limp Bizkit.
Ici, je m'intéresse à un petit groupe méconnu du nom de
The Union Underground, nom emprunté à leur studio d'enregistrement qu'ils ont appelé Studio Underground. Qu'apporte-t-il au genre ?
Pas grand chose, je l'avoue. Qu'a-t-il de particulier ?
Pas grand chose, une nouvelle fois. Il faut dire que la voix de Bryan Scott n'a rien de bien spectaculaire, on notera même quelques similarités avec celle de Michael Cummings (petit frère de
Rob Zombie), chanteur de
Powerman 5000. A vrai dire, le groupe doit surtout sa (courte) renommée à la chanson "Across The
Nation", qui fut le thème du show télévisé RAW pendant quelques temps. Si je veux évoquer cet album, c'est surtout parce qu'il est parfois d'une rare efficacité, sans jamais se révéler bien transcendant, il faut le reconnaître. Et un groupe qui ose reprendre "Call Me" de Blondie avec autant de sérieux, ça mérite quand même un minimum d'intérêt (à noter pour les intéressés que cette reprise est disponible sur le volume 16 des
Hard Covers Of Fucking Pops).
La pochette, mettant en avant une jeune fille qui ressemble à une morte-vivante, n'est pas très belle mais a le mérite d'attirer l'œil. Quant à la piste d'intro, elle ne restera pas non plus dans les annales, avec ces quelques notes industrielles peu réussies. La première chanson, "Drivel", ne m'a pas convaincu non plus dès le début de l'écoute. Trop banale, sans réel panache, elle sonne plus rock qu'autre chose. Heureusement, la suite apporte la claque tant attendue.
The Union Underground nous assène alors deux uppercuts en pleine tronche, "South
Texas Deathride" et "Turn Me On Mr
Deadman". On a là deux parfaits archétypes de la chanson bidon dans le fond (rythme plutôt simpliste et paroles quelconques) mais dont la forme donne irrémédiablement envie de taper du pied en secouant la tête et en gueulant avec le chanteur. Incroyablement punchys, les refrains de ces deux pistes trottent dans la tête pendant longtemps. La guitare, grasse et lourde, est efficace, la batterie claque juste comme il faut, et la basse nous souligne tout ça avec brio. Puisque l'on parle de refrain entêtant, on peut citer la chanson suivante, "Until You Crack", avec ses "How Long" (clamés d'une voix nasillarde) sympathiques au début mais qui finissent malheureusement par lasser. Le reste de l'album est à l'avenant, avec du bon ("Bitter") et du beaucoup moins bon ("The Friend Song"). Pourtant, l'ensemble s'écoute avec intérêt pour les plus indulgents ou les amateurs de néo décomplexé.
Alors certes, les compositions sont d'une facilité parfois déconcertante, la musique ne révolutionne pas le genre, et la voix de Bryan Scott n'est pas prête d'entrer au panthéon du métal. Mais l'ensemble dégage suffisamment d'énergie pour justifier une petite écoute pour les adeptes (ou non) du genre.
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