Un album franchement difficile à chroniquer. Tant pis, je me lance.
Alors, rappelons déjà ce qu'est
Peccatum, un projet expérimental du sieur
Ihsahn et de sa compagne Ihriel qui marque la rupture avec le définitivement mort
Emperor. On a ici affaire à une sorte de metal subissant des influences black (on ressent que Prometheus est passé par là dans certaines structures de grattes, même si on est loin de la débauche de barbarie technique de ce dernier), mais aussi goth, et contemporaines. Le tout donne une œuvre expérimentale inattendue. Et pas tout à fait réussie.
En effet, cet album est, on le sent, une sorte de moyen de décompression pour
Ihsahn. Il quitte son univers de black pour passer à autre chose, et s'amuse comme un petit fou. Et c'est le premier truc qui coince : ça fait un peu l'effet d'une cour de récré de musiciens barrés.
Pas que je sois contre les musiciens barrés, au contraire, mais là ça laisse un drôle de goût en bouche. Ça gicle un peu dans tous les sens, et ce n'est pas déplaisant (du moins pour moi, les structures bizarres en rebuteront plus d'un autre), mais ça ne manque pas de certaines maladresses. Le chant d'Ihriel n'est pas parfait, loin de là, et certaines expérimentations vocales sont même désagréables à l'oreille. Certains passages atmosphérique manquent un peu d'assurance.
Enfin, c'est loin d'être un album mauvais. C'est même un bon CD. Seulement, on pouvait attendre mieux de ces deux musiciens de grand talent, et j'ai été un peu déçu. Par ces petits détails, par ci par là, qui gâchent un peu le reste. Comparé au magnifique et épuré
Lost in Reverie, cette galette montre une faiblesse due à sa structure sophistiquée, et c'est dommage. De plus l’œuvre risque de faire fuir toute personne non habituée aux dérives expérimentales, restreignant de beaucoup le public accessible. Et je le répète encore une fois, c'est dommage, car il y a là un potentiel énorme.
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