Aux dernières nouvelles les Américains de
Crown Of Thorns, dont le leader charismatique restait
Jean Beauvoir après le départ inopiné de Micki
Free, étaient en pourparlers avec différents décideurs de l'industrie du disque. Des négociations dont l'objectif avoué était essentiellement de donner une suite à
Karma, leur dernier opus sorti en 2008. Nul ne sait véritablement quelle furent les raisons de l'échec de ces échanges, mais la conséquence immédiate de ce revers fut le silence dans lequel le groupe finit par se terrer.
Durant l'année 2014 les deux vieux compères, ceux-là même évoqués dans le paragraphe précédent, finirent par se retrouver. Ils décidèrent de retravailler ensemble. Cet
American Trash est le fruit de cette nouvelle collaboration.
En premier lieu, épargnons-nous la laborieuse énumération des divers projets auxquels les deux hommes participèrent. Nous gagnerons ainsi un temps précieux qui nous ménagera d'un inventaire où devraient figurer des noms aussi prestigieux que ceux de Prince,
Kiss,
Bon Jovi, Shalamar, The
Plasmatics, Bruce Springsteen ou encore, par exemple, Tina Turner.
Intéressons-nous à ce disque et commençons par nous étonner de certains choix pour le moins audacieux, voire même curieux. Comment expliquer, par exemple, que les deux comparses aient pris le parti de le démarrer par son titre le moins représentatif, Angels
Cry ? Ce morceau comporte certains riffs un peu plus lourds et sombres que ceux auxquels ces musiciens nous avaient habitué jusqu'alors au sein de
Crown Of Thorns. Le malaise est palpable. Et ce d'autant plus que placé, dans l'immédiate continuité de cette première chanson, une ballade,
Morning After, viendra poursuivre les débats. Là encore, l'auditeur sera déconcerté, surtout après une telle entame. Bien évidemment, la présence de tels titres n'est pas surprenante dans un genre aussi voué à l'exercice, toutefois il aurait sans doute été plus judicieux de la mettre ailleurs afin de ne pas briser l'impulsion donné initialement ou, tout simplement, afin de ne pas brouiller le message envoyé.
En l'état cet enchaînement rend l'écoute inconfortable. Ainsi secoué, nul ne sait vraiment ce qu'il est en droit d'attendre. Un ersatz de
Crown Of Thorns ou tout à fait autre chose ?
Fort heureusement, ou fort malencontreusement suivant le point de vue adopté, le bon sens reprend rapidement ses droits et nos duettistes, quant à eux, reprennent les chemins qu'ils ont si souvent arpentés ensemble autrefois. Ils nous proposent donc, une fois encore, cette musique aux confins d'un
Hard Rock musclé et d'un Heavy Mélodique, saupoudrés de refrains très travaillés, à la limite parfois du
Hard FM. Incontestablement la voix reconnaissable de
Jean Beauvoir et le jeu caractéristique de Micki
Free ne sont sans doute pas indissociable de cette personnalité très identifiable. Et, évidemment, de cette réussite. Car, il faut le dire, ce disque est une réussite. Le sympathique
American Trash, le convaincant
Whiplash aux chorus addictifs ou le séduisant Shotgun to the
Heart en sont autant de preuves qui réjouiront les adeptes de ce genre de spectacle. Tout comme d'ailleurs
Cold Dark December ou There no Starting Over.
Exceptions faites de quelques incursions en des eaux un peu (et insistons sur le "un peu") plus sombres, et atypiques, nous avons donc bien à faire ici à un disque dans l'étroite lignée des premiers travaux de
Crown Of Thorns. Un fait qui n'aura cependant rien de condamnable tant cet
American Trash est agréable. Les plus critiques pourront simplement regretter les quelques maladresses (et notamment dans le choix de l'enchaînement de certaines pistes) et ce manque d'audace évident qu'il nous propose. Trois fois rien en somme.
Je ne trouve pas les premiers titres détonnants, c'est un disque très bien construit à mon sens. Surprenant et classique à la fois. Plus je l'écoute, plus j'adore. Il faut insister aussi sur la production : c'est une réussite au niveau du son, Jean Beauvoir a assuré !
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