On ne dirait pas comme ça, mais
Ambehr a une grande carrière derrière eux, avec plus de quinze ans d'activité, d'albums et de changements. Le line up aura quelque peu été bousculé par le départ de Natalie d'
Arcane Grail et de guitaristes, ce qui aura permis à la formation moskovite – arménienne d'origine – de se permettre de changer de style en cours de route. Ainsi, si les débuts étaient plus centrés vers un death/thrash mélodiques aux quelques empreintes folk, les compositions actuelles sont irrémédiablement tournées vers le folklore du pays, les mythes et les rêves. Et même si la langue principale reste le russe, c'est bien l'anglais qui prédomine au sein de leurs albums, et cela se confirme avec la sortie du quatrième opus, mais le troisième a être présenté dans cette langue internationale.
Ambehr fait partie des groupes les plus connus en Russie, en témoignent les nombreuses apparitions chez
Kartikeya ou encore
Arcane Grail, ainsi que la signature chez Grailight Productions. Ce « Amber
Dreamland » se veut être le reflet de l'imagination du quintette, désireux d'embarquer l'auditeur dans un monde magique et folklorique où chaque porte emmène encore plus loin, où des tigres blancs côtoient les déserts et les mers, où des châteaux de « princesse » surmontent des montagnes rouges...la pochette, représentant ces visions, a été créée aux studios GrimTwins tandis que l'enregistrement et le mixage a été effectué aux CDM Studios de Sergey « Lazar » Atrashkevich (
Arkona,
Rossomahaar).
Les moskovites s'amusent à appeler leur musique « Amber
Metal », dans la mesure où ils prétendent faire un mélange intéressant de death mélo, de folk et de power metal. La sauce avait déjà été testée chez d'autres formations, mais il est clair que
Ambehr s'en sort plutôt bien, prouvant une fois de plus avec ce « Amber
Dreamland » qu'ils ont de quoi rivaliser.
Pas parfait pour autant, et encore approximatif à certain moment, l'opus a tout de même un charme et une empreinte féerique non négligeable. Les mélodies à la guitare, très folk dans l'esprit, ne manquent pas de panache ni de dynamisme, même si ce sont l'agencement des notes a été déjà entendu plusieurs fois. Toutefois, les soli sont maîtrisés et emmènent l'auditeur dans les mythes et légendes du coin, comme sur « Proud
Heart », « Magic Wand » ou « Prince », aidés des voix variées des deux chanteurs, Art et
Marina, autant extrêmes que claires. « Amber
Dreamland » et « All Goes » viendront pimenter cet univers lointain en intégrant des éléments mélo death sans non plus en faire de trop. Les instruments folkloriques ne sont pas de la partie, mais quelques notes de claviers apportent le bout de leur nez tandis que les guitares s'occupent de tout.
Le voyage se poursuit en orient avec un titre qui porte très bien son nom « Oriental », sorte de fusion d'
Orphaned Land et d'
Acrassicauda, avec ces claviers presque symphoniques, ces mélodies arabisantes à la guitare, et ces choeurs traditionnels. Retour en Russie avec un « Garnan Aravot » très mélancolique et acoustique mais finalement très varié, tant dans le rythme que dans l'utilisation de la guitare électrique.
Les membres d'
Ambehr restent fidèles à eux mêmes avec cet album, suite logique du dernier « Black
Road », mais en plus optimiste et sans doute plus couillu. Les moskovites conservent une fois de plus leur bonne réputation et ne semblent pas trop tomber dans les clichés, même s'il manque ce petit quelque chose qui pourrait faire la différence. En tout cas ce qui est sûr, c'est que l'ensemble est frais et relativement énergique !
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