Altar

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12/20
Nom du groupe Hamen
Nom de l'album Altar
Type EP
Date de parution 30 Avril 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 The Beginning
 00:46
2.
 Last Doubt
 07:06
3.
 Altar
 06:26
4.
 Winter
 05:16
5.
 Beautiful Garden
 06:29

Durée totale : 26:03

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Hamen


Chronique @ ericb4

08 Novembre 2018

Le collectif brésilien doit encore affûter ses armes pour mieux se protéger...

Nouvel entrant dans un univers metal symphonique à chant féminin peuplé d'un nombre sans cesse croissant de formations de tous poils, c'est sans complexe que vient tenter sa chance ce jeune quintet brésilien originaire de Joinville. Aussi, tout comme ses compatriotes de Vandroya, Silent Cry, Perpetual Legacy, Lyria, envisage-t-il de s'illustrer à l'international à son tour. Encore peu popularisé dans son pays et inconnu sous nos latitudes, ce combo inspiré par les grandes signatures du genre, Nightwish et Epica en tête, caresserait donc l'espoir de s'affranchir, à terme, des frontières par trop limitatives de son espace originel. Et ce, pour venir taquiner de jeunes loups aux dents longues sur leurs propres terres, à l'instar de Beyond The Black, Elvellon, Metalwings, Sleeping Romance ou encore Once. Un défi de taille donc, mais que souhaitent relever tambour battant nos valeureux gladiateurs...

Créé en 2013 par la frontwoman au cristallin grain de voix Monica Possel, le groupe a subi quelques remaniements de son line-up et sorti son premier single « Altar » un an plus tard. Titre emblématique qui donnera précisément le nom à l'introductif et présent EP ; modeste livraison de 5 pistes égrainées sur un ruban auditif de 26 brèves minutes. Désormais composé du guitariste Cadu Puccini, du claviériste Jean Carlos dos Santos, du batteur Thiago Mello, du bassiste et producteur Gean Carlos Souza et de la maîtresse de cérémonie, le collectif sud-américain nous octroie un opus rock'n'metal mélodico-symphonique gothique et progressif vitaminé, parfois énigmatique, aux chatoyantes séries d'accords, doté de lignes mélodiques finement sculptées et d'arrangements nightwishiens de bonne facture. Et ce, en dépit de quelques sonorités venant parasiter les enregistrements, partiellement compensées par un mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation. Sera-ce le bâton de maréchal de la troupe, ou du moins une arme suffisamment efficace pour espérer inquiéter ses redoutables challengers ?...

Comme souvent dans ce registre, le bal s'ouvre sur un bref instrumental cinématique aux airs de grande production hollywoodienne. Cela étant, tout en faisant résonner sa caisse claire avec une régularité métronomique, à la manière de Nightwish, le bien-nommé « The Beginning » se pare d'enveloppantes et sinueuses nappes synthétiques. On regrettera cependant la platitude du cheminement mélodique emprunté, rendant l'exercice de style des plus dispensables. Par un délicat fondu enchaîné on glisse dans une toute autre dimension...

Lorsque le combo brésilien nous immerge au sein d'amples pièces en actes, il témoigne d'un bel élan d'inspiration. Ainsi, les 7 minutes de la fresque symphonico-progressive « Last Doubt » nous offrent un spectacle aussi épique qu'infiltrant, réservant de sémillants effets de surprise et de confondantes phases technicistes, que n'auraient nullement reniés leurs maîtres inspirateurs eux-mêmes. Ce mid tempo aux riffs massifs et nourri des troublantes envolées lyriques de la déesse ne lâchera pas sa proie d'un iota, même si quelques irrégularités vocales s'invitent parfois à la danse. Intensifiant progressivement ses frappes sèches tout en densifiant son orchestration et enrichissant opportunément son corps oratoire de choeurs, l'opératique propos interpelle d'abord, et retient le tympan, in fine.

Soucieux de varier leurs phases rythmiques, nos mousquetaires nous propulsent là encore dans un chaudron bouillonnant, et ce, tout en parvenant à retenir suffisamment la cavalerie pour nous permettre de reprendre nos esprits. Ce qu'illustre « Winter », orientalisant mid tempo syncopé aux lourdes frappes d'olives dans la droite lignée d'un Epica estampé « The Divine Conspiracy ». Pour sa part, eu égard à ses claires et oscillantes inflexions, la sirène prendrait même des airs de Simone Simons. La complexe architecture des ponts technicistes de cette piste, contrastant avec l'accessibilité des refrains dont elle se pare, imposera quelques passages circonstanciés avant que l'accroche ne s'effectue ; à condition toutefois d'éluder les répétitives suites d'accords en fin de parcours.

Pour les amateurs de moments intimistes, ils n'auront pas été laissés pour compte, le groupe leur octroyant une pépite à la clé. Ainsi, d'élégants arpèges au piano doublés d'un sensible picking à la guitare acoustique annoncent la couleur à l'aune de « Altar », somptueuse et ''evanescente'' ballade progressive au cheminement harmonique sécurisé. Cette version remastérisée et réarrangée de leur premier single laisse entrevoir une réelle progression quant à l'ingénierie du son dispensée, à commencer par des finitions passées au peigne fin. Dans cet océan de félicité évoluent les chatoyantes inflexions de la belle, dont les félines impulsions et les médiums ne sont pas sans renvoyer à Amy Lee. Calée sur une sente mélodique aussi radieuse qu'exigeante dans sa conception, la tendre aubade se dote, en prime, d'un grisant et corpulent solo de guitare dans le sillage de Lanvall (Edenbridge). Bref, un coup de maître réalisé par nos compères.

Il est toutefois un passage à part entière, tant au regard de son concept-même que de son atmosphère éthérée, qui pourra décontenancer un pavillon non averti. Après une longue et bien terne mise en bouche instrumentale de nature gothique atmosphérique, le mystérieux low tempo « Beautiful Garden » s'éveille enfin, et ce, au son d'une guitare crépitante et d'intrigants effets de réverb. Ce faisant, le méfait impose au chaland un tracé mélodique des plus déconcertants doublé de portées aux enchaînements flottants. Sous-tendu par une interprète, certes bien inspirée, mais qui, en l'absence d'homogénéité structurelle du méfait, peinera à nous attirer dans ses filets, le propos restera en-deçà de ses solaires voisins.

A l'issue de notre parcours, force est d'observer qu'un réel potentiel technique et mélodique se dessine, le combo témoignant d'un bel élan créatif sur la majeure partie de la rondelle. Toutefois, celui-ci devra veiller à homogénéiser son œuvre d'un point de vue stylistique, varier ses exercices de style, et étoffer son offre sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, pour espérer l'emporter. D'autre part, il s'avère crucial pour nos compères d'évacuer toute sonorité résiduelle et de s'abstraire quelque peu de l'emprise de leurs sources d'influence, et ce, afin de pouvoir rivaliser avec leurs redoutables challengers, d'une part, et de permettre à leur message musical de gagner en épaisseur artistique, de l'autre. A le seule condition d'affûter ses armes pour mieux se protéger, le collectif brésilien pourra, à terme, jouer les trouble-fête. On ne peut que le leur souhaiter...

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