Liste des groupes Sludge Metal Overcharger All That We Had

Tout commence aux détours d'un bâtiment où les ombres de l'obscurité laissent résonner la voix de celui qui cherche sa proie. Mary échappera-t-elle à cet être qui déboule sur elle dans les « Streets Of Terror ». Les cris qui introduisent la montée en puissance des instruments vont très vite se transformer en une rythmique démoniaque et rapide. Le cœur bat alors aussi vite que les battes qui alternent entre caisses et métal. Avec ce premier titre, vous êtes pris au piège de la machine qui sévi entre le chapiteau lointain, la grand roue menaçante, les structures telles des géants de fer, et ce bâtiment de bois duquel s'échappe les ondes d'une pure folie. Autant vous dire que l'on a pas de mal à entendre, cachée par ces murs noircis, la voix de Basty. Comme celle du clown qui se tient face à vous, près à vous pétrifier par son cri d'horreur dans le déchirement de ses lèvres cousues. Puis derrière son timbre grave et roque, sortit de ses noires entrailles, viendra le gémissement de la bête.

Voilà une ouverture et un grondement qui place le décor, et sans que nous le sachions, en dit long sur la suite du fracas qui va vous emporter. En effet, chaque morceau renferme une surprise. Comme si presque à tous les coups on ouvrait la boîte rayée, et que le petit clown au sourire pointu vous sautait à la gorge. « Hidden By The Moon » saura vous cueillir au beau milieu de cette morne plaine de blé. Alors que la lune, et JB, jouent un air de pur Southern, rassuré, et imaginant l'astre blanc derrière les nuages, le Sludge vient faucher vos petites jambes avec une rythmique qui écrasera et martèlera votre nuque appuyée par cette guitare aux notes tendues. « Don't Get Lazy Bitch » sera aussi surprenante en affichant une folie au refrain fulgurant, alors que le cœur du titre plombera cette apparente désinvolture. Mais ce n'est rien à côté de la guitare de boucher qui viendra décrocher votre tête au centre de « Temptations » et de « Down South » après un headbang irrésistible.

Alors que tout semble perdu, au milieu de cet « Outlaw », Wafi et Tom nous servent un changement de rythmique venant scier l'auditeur, et la guitare solo vous coupe l'herbe sous les pieds. Ne vous laissez pas abuser par cette apparente boucherie de la première écoute. Une fois que vous y aurez gouté, vous apprécierez les multiples facettes d'une musique forte en changements et en arrangements. Telle cette guitare country en introduction de « I Was A Soldier ». Mais, encore une fois, il s'agit là de l'arbre qui cache la tronçonneuse. Son funeste baisé ralentira la course du son pour que la rythmique introduise lentement ce refrain déchirant.

Si vous ne l'aviez pas compris, ou si votre raison s'en est allé au fil des vibrations, voilà donc un album qui déchire du début à la fin ; de son intro digne d'un film d'horreur, jusqu'au fondu au noir musical qui sonne le glas. Si vous pensez échapper au clown pendant quelque titres, il vous faudra courir vite car le riffs et la rythmique sont ici, aussi fulgurant que le couteau du lanceur face à la pauvre assistante attachée sur la roue jaune et noire. Huit titres, hallucinants au niveau des changements de tempos, vous tiendront en halène sur près de quarante minutes qui traverseront vôtre âme aussi vite que l'éclair reflétant sur le Metal de ces quatre furieux. Curieux de voir ce qu'ils donnent en concert... Mais qu'à cela ne tienne nous aurons l'effroyable plaisir d'affronter leur univers début juillet au Var West Fest, où il joueront aux côtés d'un groupe qui pratique un autre genre de terreur à la Française, les Ghouls Stone Valley.