Imaginez une sorte de vaisseau spatial, flottant dans la grandeur infinie de l’espace. Imaginez l’atmosphère d’un soir d’Août à la campagne, dans laquelle les étoiles peuplent un ciel grandiose, illuminé par la mystique clarté d’une pleine lune, qui darde ses quelques rayons sur votre visage admiratif… Telle fut la sensation que j’éprouvai à la première écoute de ce petit chef-d’œuvre signé
God Is an Astronaut.
3 années après la sortie de l’excellent «
The End of Beginning », les trois cosmonautes du
Metal atmosphérique décident de sortir enfin cet album singulier qu’est «
All Is Violent, All Is Bright ». Tout est violent, tout est clair… quel titre mystérieux, me diriez-vous!
Il ne va pas sans dire que la pochette demeure déjà particulièrement attirante à mon goût : une silhouette mystérieuse à la gauche de l’image, une sorte de structure difforme plantée telle une épave au sein d’un décor dénudé (qui s’harmonise parfaitement avec le logo du groupe), le tout enveloppé dans une atmosphère éthérée et mystérieuse.
Pas de doute, nous avons bel et bien affaire à une pochette de GIAA.
Bref, je ne vais pas vous tenir en halène plus longtemps. Tentons donc de décrire cet univers musical hors du commun.
Cet Opus est en vérité une sorte de recueil, contenant en son sein toute une panoplie de chapitres s’introduisant subtilement et progressivement tout au long de l’écoute. Les instruments se marient en une symphonie planante et technologique, évoluant au cours des morceaux jusqu’à atteindre son point culminant, décrochant l’auditeur bien loin de son sol pour le noyer dans l’infinité d’un cosmos à la fois grandiose et déconcertant. Les notes de guitares se propagent dans l’air tel un chant berçant l’auditeur, tout en l’entrainant dans la frénésie insatiable d’un rythme technique et irréprochable.
Ainsi, tout autour de nous est à la fois « Bright » (lumineux), de par les touches très illuminées des mélodies, et « Violent » : Au court de l’écoute de cet Opus, l’auditeur flotte dans l’espace, profitant d’une part de quelques moments d’apesanteur, et d’autre part se faisant brusquer par quelques surprenants trous noirs et autres astéroïdes. Certaines touches de mélancolie se font clairement ressentir, comme par exemple dans le morceau «
Fire Flies and Empty Skies », tandis que d’autres marquent une sorte de pause spatio-temporelle, davantage méditative (je pense entre autres à « Forever
Lost » et «
Infinite Horizon »).
L’écoute de « All is Bright, All is Violent » ne mérite en aucun cas une écoute superficielle, tellement la complexité des compositions se fait ressentir. Chaque morceau est une sorte de vaisseau spatial non-identifié, et cet album en est l’ovni mère. Certains d’entre eux sont de véritables perles musicales, et encore je pèse mes mots : je pense à «
Suicide by Star », déclinant riffs et mélodies à en couper le souffle, le tout mené avec grâce et haut-la-main par Lloyd Henney, véritable virtuose du rythme! Je pense aussi à «
Remembrance Day », laissant l’auditeur à la merci du flot croissant des vagues d’un piano mélodieux et mélancolique.
L’album se conclue enfin progressivement, avec « When Everything Dies » d’une durée proche de 10 minutes, qui laisse entendre à la fin de l’écoute quelques sons technos, étayant habilement le côté avant-gardiste et industriel du groupe.
Le disque finit d’effectuer son dernier tour dans le lecteur CD, et à peine a-t-il soupiré sa dernière note que nous avons déjà le goût de le redémarrer.
Mais détrompez-vous, toute œuvre n’est pas non plus parfaite : «
All Is Violent, All Is Bright » est un album qui risque de plaire surtout aux amateurs de musique atmosphérique, mais demeure aussi parfait pour quelqu’un qui voudrait effectuer une première tentative : les morceaux sont relativement courts, ce qui permet aux non-habitués du genre de plonger dans l’album sans être découragés par la durée des pistes. Cependant, pour ma part, je trouve que les morceaux en général méritent d’être davantage étayés… certains me laissent sur ma faim, car l’atmosphère dévoilée est tellement progressive et intense que je m’attends à ce qu’elle poursuive son développement pour quelques minutes supplémentaires…
Cela dit, «
All Is Violent, All Is Bright » est un album excellent, possédant quelques perles mythiques (telles que «
All Is Violent, All Is Bright », «
Suicide by Star », «
Remembrance Day »…).
Finalement,
God Is an Astronaut réussit haut-la-main à nous transporter dans son univers méditatif et grandiose, nous propulsant à la merci des étoiles et des astres morts, au-delà même de l’Atmosphère…
Par contre je suis surpris de le trouver en metal. Rock atmosphérique aurait été à mon sens plus correct.
Ça me fait penser à des vieux barjos valaisans qui s'appelaient Godspeed You Black Emperor !, d'ailleurs...
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