Lorsque
Niklas Kvarforth et Uruz (
Shining) traverse la frontière suèdo-norvégienne et s’unissent avec deux membres de Dødheimsgard, cela donne
Den Saakaldte, un groupe qui n’avait pourtant pas commencer sous les meilleures hospices. L’erreur est corrigée, et ce deuxième album,
All Hail Pessimism est une véritable réussite, très proprette sur elle et variée. Un album expérimental, si l’on peut dire, qui unis des musiciens chevronnés, certains fous, d’autres plus terre-à-terre.
Un disque long, plus d’une heure, des compositions vives et d’influences diverses, enregistrées de manière magistrale. Bref, un rendu du tonnerre. Kvarforth, avec son bébé,
Shining, est en pleine recherche de nouveauté, l’aurait-il alors trouvé avec ce side-project ? Dur à dire, mais on est forcé de constater que le côté trompette latino et piano bar est quelque chose de quasiment inédit dans le domaine. Sans pour autant pencher dans l’excès, le groupe parvient tout de même à placer là ou il faut ces curiosités dont je viens de parler. Prenez par exemple la piste n°7, remarquable et totalement novatrice. Vous vous en rendrez compte en l’écoutant, notamment la dernière partie.
Hormis ces quelques frasques inédites,
Den Saakaldte ne réinvente pas la poudre. Le groupe se contente alors de dérouler son talent au travers de compositions musclées, typée scandinaves et orientée très clairement vers un Black
Metal moderne, sans pour autant être dépourvu des bonnes vielles traditions des ninties. De rythmique en rythmiques, en passant par des blasts, le groupe achève finalement l’auditeur en lui imposant les vocaux torturés du non moins torturé Kvarforth. Les cris de désespoir et de douleur ne collent malgré tout pas toujours avec la musique, si bien que l’artiste se calme de tant à autre et revient dans un domaine beaucoup plus classique. Les fans de
Shining ne seront pas systématiquement pris sous le charme de
Den Saakaldte, puisque le groupe s’oriente vers quelque chose de totalement différent. Attention donc de ne pas y voir un petit frère du la lumière suédoise.
Agrémenter de belles influences extérieures à la scènes, le groupe arrive, à l’image du dernier album solo de
Ihsahn à insuffler une nouvelle marque de fabrique dans une scène qui commence à tourner en rond autour du totem des éternels grandes productions de l’Inner
Circle. Loin des vieux classique, mais à la fois proche de cœur,
Den Saakaldte peut donc se comparer à un nouveau messie, un groupe encore loin d’être totalement indépendant, mais qui pourrait à l’avenir, continuer d’amener de nouvelles idées, là ou il en faut. Expérimentation ne rythme pas, cette fois-ci, avec n’importe quoi, pour autant que l’on sache bien différencier les genres et en étant conscient que le groupe ne prend pas d’immenses risques.
La belle affaire, ou du moins une affaire à suivre. Personnellement, là ou va Kvarforth, les choses se passent en général plutôt bien. A bon entendueur.
Paganwinter
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