Après un album «
Memento Finis » et un EP «
Arborescence », les Frenchies de Friend Of
Misery reviennent cette année avec un nouvel album signé par Send The Wood. Le but premier de la bande était de revenir au heavy metal des années 80-90 mais avec le temps, les musiciens ont durci le ton et se sont orientés vers quelque chose de plus costaud et de plus lourd et sombre. C’est ce qu’on voit avec ce «
Agents Pathogènes », qui nous propulse dans le monde des virus et des bactéries.
L’introduction « Aphasie » est une mise en bouche très intéressante dans la mesure où l’ambiance est particulièrement futuriste, presque cybernétique. Les sons électroniques sont de la partie ainsi que les nappes de claviers très SF, assez inquiétantes si on pense aux ravages que peuvent faire les fameux
Agents Pathogènes. On se retrouve là avec une ouverture complètement géniale et immersive, qui ne peut que nous annoncer du bon pour la suite. Et «
Missing Link » arrive.
On sort pour de bon de cette atmosphère industrielle pour se diriger vers quelque chose de plus hargneux et de plus destructeur. Oui, Friend Of
Misery est sorti de son heavy primaire pour nous offrir une sorte de death metal tantôt progressif, tantôt atmosphérique. Les guitares sont lourdes et le rythme soutenu, le chant alterne vocaux clairs rageurs et vocaux growlés avec une certaine facilité. Il faut dire que c’est Fred Bartolomucci, ex-
Scarve, qui tient le micro, et ce n’est pas plus mal pour ceux qui connaissent bien sa prestation. Une chose suffisamment rare pour être soulignée, les paroles sont en français et sont écrites avec précision et poésie. Cela permet donc à l’auditeur de suivre le concept sans se perdre. Un point en plus pour Friend Of
Misery, donc.
«
Agents Pathogènes » est un opus qui se digère lentement et qui n’est pas fait pour ceux qui aiment engloutir. On soulignera la prise de risque du label, dans la mesure où cette galette possède les qualités et les défauts qui font que les détracteurs et les amateurs seront aussi nombreux les uns que les autres. Le chant est rarement growlé et peut, pour certains, ne pas coller à la rythmique typée death metal sur la plupart des titres. Le côté alambiqué peut être, pour certains, attrayant, pour d’autres, emmerdant (« Pluies acides », « Apnée »). Les chœurs, les mélodies et les refrains faciles de «
Arborescence » ou d’ « Ailleurs », bien que directs et sans fioritures, peuvent à la fois intriguer et lasser. Il y a les gros tubes comme l’éponyme, avec son groove imprenable et un mélange d’éléments qu’on croirait complètement opposés (metal extrême et chant clair atmosphérique, très réussi au passage), et les titres qui finissent par faire saigner nos oreilles comme « Poussière d’asphalte » et son chant carrément à côté de la plaque, difficilement supportable sur certains passages.
«
Agents Pathogènes » est loin d’être un album convenu car difficile à cerner, mais une fois qu’on est bien rentrés dedans, il est plus facile d’apprécier le travail effectué par le quintet. A noter la présence du guitariste Jonathan Devaux de
Hord sur « Ailleurs », qui s’est chargé des arpèges. En clair, si vous ne craignez pas les effets secondaires, les mutations et autres maladies regrettables, vous pouvez tenter de vous exposer à ces
Agents Pathogènes. Bon courage !
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