Age of Oblivion

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13/20
Nom du groupe Hell:On
Nom de l'album Age of Oblivion
Type Album
Date de parution 03 Juillet 2012
Style MusicalDeath Thrash
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1. Disaster
2. Bottom Line
3. Rise
4. Let It Fed
5. My Doll
6. Punk Guys (Mactep Cover)
7. Emptiness
8. Burn
9. In the Name of...
10. Voices of the Abyss
11. Satan

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Hell:On


Chronique @ Eternalis

22 Août 2012

Le quintette est un complet exutoire violent et sans concession...

« L’oubli est parfois aussi important que la mémoire »
Yves Navarre

La société vit l’âge de l’oubli. Elle répète ses erreurs, inlassablement et perpétuellement, sans prendre compte des tares du passé pour tenter de modifier son présent et ainsi agir sur l’avenir. L’oubli est aussi important que la mémoire si tant soi peu l’homme savait utiliser ces deux notions dans un équilibre constitutif d’un monde meilleur.
Pourtant, le temps s’égrène, les dieux pleurent des larmes de sang en observant la déchéance et la destruction de leur plus belle création. C’est en ces termes que pourrait être décrite l’artwork très chargé en symbolique du quatrième album des thrasheurs ukrainiens de Hell :On.

« Tout acte exige l’oubli »
Friedrich Nietzsche

L’acte exige l’oubli parce que l’horreur est trop profonde. L’acte exècre la mémoire car il se montre trop infâme pour rester durablement dans l’esprit sans le contaminer vers la folie et la décadence. Cet acte, cette violence et cette agression est l’arme principale dépeinte par la musique des ukrainiens, officiant dans un thrash old school vindicatif, agressif et rauque, sans technique superflue ni modernité exubérante. La production est efficace et rocailleuse, les riffs renvoient autant à Slayer qu’à Annihilator, chacun dans leur style respectif et très différent.
Après des opus très intéressants, particulièrement "Re :Born" paru en 2008, Hell :On cherche avec ce quatrième album a enfin percé sur le reste du territoire européen. Très homogène et direct dans l’agression qu’il provoque, "Age of Oblivion" délivre un thrash digne héritier des années 80, rapide et intense, avec des compositions relativement courtes et allant droit au but.

Hell :On ne recherche ni l’originalité, ni la transcendance technique et encore moins le développement d’atmosphère particulière. Le quintette est un complet exutoire violent et sans concession, puisant même parfois dans le punk, à la manière des premiers groupes de thrash américain. "Disaster" pose d’emblée le décor avec un premier riff radical, le chant vociféré d’Alexandr Baev (à classer entre Tom Araya et Pedro Arcanjo de Violator) et les soli impeccables et dans la pure tradition du thrash. Là où certains titres resteront dans cette lignée conservatrice et fidèle aux racines ("Rise", le lourd et terrible "Burn", le vicieux "Bottom Line"), des morceaux sortent véritablement du schéma traditionnel et surprennent.
Le syncopé et saccadé "My Doll", avec Jeff Waters (Annihilator) pour les parties solistes, est un excellent exemple de cette envie de ne pas proposer que du réchauffé qui, sur la longueur, pourrait perdre de sa saveur et de sa sauvagerie initiale par un ennui qui deviendrait logique. Les soli sont tortueux, torturés et sales, complètement différent des parties rapides et furieuses des autres morceaux, dans une ambiance plus proche du death metal.

« Là où le sang a coulé, l’arbre de l’oubli ne peut grandir »
Proverbe brésilien

Le sang. La violence. L’impossibilité d’oublier le massacre marqué du sceau de la religion.
Tout cela représente "Satan", composition finale de sept minutes agrémentée pour l’occasion de claviers et d’une pointe technique bien plus marquée, évoquant parfois la Scandinavie (certains plans rappelant curieusement Kiuas). Le chant, même s’il reste hurlé, prend des teintes plus mélodiques, parfois chanté ou au contraire grogné, apportant une grande dynamique à l’ensemble de la composition. Les riffs sont un vivier de sensations, d’accélérations directes et brutes à des intonations clairement plus complexes et modernes (le mot est lâché). Le riff apportant le break est impressionnant tant il tranche radicalement dans le vif, offrant des images noires et malsaines, pendant que des chœurs maladifs et solennels, discrets mais indispensables, apporte une vision presque biblique de la mort et du chaos. Une forte mélancolie émane des arrangements (des sonorités de cuivres se faisant entendre sur la toute fin), les lignes vocales se multiplient et se croisent pour former le tourment, le chaos et l’incompréhension des hommes. Tout cela pendant sept glorieuses minutes…

Hell :On mérite largement qu’on s’intéresse à son "Age of Oblivion", que ce soit pour son respect de la tradition mais également son regard porté sur l’avenir, à l’image de cette dernière composition franchement osée et créative dans un univers aussi confiné que le thrash metal. Les ukrainiens n’ont pas hésité à le faire et il semblerait qu’ils soient à même de représenter le futur et l’avant-garde du thrash de demain…ils n’en seront que plus attendus par la suite…

1 Commentaire

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dissikator - 24 Août 2012: excellente chronique! C'est une très bonne idée d'inclure des citations et on sent ton recul face à ce monde de fous. Vraiment très bon !
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