Il vaut mieux tard que jamais ! Ce proverbe s’applique à merveille à In Thousands Lakes qui en plus de 20 ans d’existence n’en est qu’à son… Deuxième album !! La raison est que le groupe s’est séparé peu de temps après la sortie de son premier album «
Lifeless waters » paru en 1998. Il faudra attendre 2013 pour que le groupe se reforme, et commence à réenregistrer un E.P en 2014, avant de se lancer à nouveau dans l’écriture de ce «
Age of Decay ».
Pour les fans des premiers méfaits, sachez que dorénavant, de la formation originale, ils ne restent que le guitariste Jokin et le batteur Dave, et le groupe a aussi recruté un guitariste supplémentaire, passant d’un quatuor à un quintet. Bien qu’il n’en soit fait mention nulle part, c’est sûrement à cause de tous ces changements que l’enregistrement a pris autant de temps malgré la reformation. Quoi qu’il en soit, nous voici enfin en possession de ce «
Age of Decay » tant attendu !
Au vu de l’évolution qu’a pris le death mélodique ces dernières années, il était à craindre que nos ibères aient eux aussi fait un virage à 180°. Il n’en est rien, dès le premier titre « Death Train », on comprend qu’
Age of Decay transpire le death mélodique des années 90, on a l’impression d’entendre les premiers
Dark Tranquillity ou
In Flames avec ce riffing acéré comme des lames de rasoir. Assez thrashy comme sur «
True North » ou «
Hunter of Souls », mais ne négligeant pas les mélodies pour autant, l’album est plutôt varié, et la lassitude n’est pas au rendez-vous.
En effet, les ibères savent ralentir le rythme et proposer des morceaux plus aérés comme l’éponyme, que ce soit par sa nature mid-tempo ou par son passage en chant clair. Par voix claire, que les sceptiques se rassurent, ce n’est que sur une seule chanson, et le placement est habile puisque le groupe n’est pas tombé dans un énième schéma couplet hurlé, refrain chanté, ce qui nous change de l’ordinaire de bien d’autres formations.
Au niveau instrumental, pas de traces d’une quelconque modernité soulignée à gros coups de claviers et de breakdowns, ici on fait sa musique à l’ancienne. Les guitares ne sont jamais trop techniques, sans pour autant virer dans le simplisme, les solos sont justes magnifiques, et quelques notes aériennes comme sur le bien nommé « Ehereal » arrivent comme un cadeau de bienvenu. La basse est dans un registre similaire, bien que le nouveau bassiste n’ait pas le style assez Jazzy de son prédécesseur, et qu’il se cantonne majoritairement à son rôle rythmique là ou l’ancien se permettait quelques envolées.
Le gros problème de ce disque outre le fait qu’il ne révolutionne pas le genre est le fait qu’il soit en retard sur son temps. C’est-à-dire que s’il était sorti il y a de cela 15 ans, il y a fort à parier qu’il aurait eu plus de chance de faire parler de lui tant ce type de Death mélodique était dans l’ère du temps. Mais qui sait ? Avec le retour en force du Death mélodique de la vieille école, les espagnols auront certainement là l’occasion de s’offrir une deuxième jeunesse. C’est en tout cas ce que l’on peut leur souhaiter.
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