Agrypnie, c'est un groupe de black metal allemand qui tourne depuis plus d'une décennie, et dont le nom commence à être familier à beaucoup de gens. Ils officient dans un style à la fois beau et puissant, un espèce de black metal "clean" (à peu près), avec un penchant atmosphérique et mélodique, tout en gardant un coté grinçant et "froid" (qui est un peu la base du BM, j'ai envie de dire).
En 2013, le groupe accouche donc de cet album :
Aetas Cineris. La pochette nous présente un personnage capé, sans visage, qui tient un objet symbolique dans une main. C'est pas trop moche, même si ça me fait un peu trop penser à la pochette de l-album-au-nom-décidément-trop-long de
Bring Me The Horizon.
Bon, mettons de coté les 2-3 mauvais souvenirs que ça m'évoque et concentrons-nous sur le contenu de l'album. Et c'est pas mal. Il y a quelque chose de "magistral" dans cet album, cette impression de traverser une forêt à toute vitesse et de se manger toutes les branches en pleine poire, de rien voir à cause du vent de face, mais de s'en foutre car c'est quand même une satanée belle forêt.
Je vais prendre comme exemple la première piste, qui va droit au but : quelques notes distordues sur un piano, puis d'un coup, ça martèle, ça envoie du lourd, mais toujours avec ce soucis de faire des mélodies majestueuses, de construire des chansons comme des fresques envoûtantes, de "composer" au sens propre du terme. Le clavier sur "Dezember" et la lente mélodie de
Kosmos (qui nous prépare à la violence de "
Gnosis") donnent bien cette impression d'envoûtement, et font assez bien ressortir ce truc hypnotisant.
D'ailleurs une grande partie de l'album est axée sur la mélodie (et pas vraiment sur la froideur ou l'agressivité du Black
Metal), sur le sentiment d'admiration empreint de mélancolie ; effet appuyé notamment avec de longues parties qui sonnent très post-black (la fin de Sinnflute et
Asche, par exemple), à mi-chemin entre les compositions acoustiques de Gris (sur A l'Ame Enflammée, l'Ame Constellée) et les mélodies lentes et fascinantes d'
Alcest (celui des Souvenirs d'un Autre Monde, pas celui de
Shelter).
Au final, je crois que le mot "beau" décrit assez bien cet
Aetas Cineris. Il est empreint de mélancolie sans pour autant être franchement déprimant (donc on est encore assez loin du DSBM malgré ma petite comparaison avec Gris), les chansons sont longues et puissantes, mais c'est justement prévu pour que chacune d'entre elles sonne comme une épopée belle et captivante. Dans le même style, je vous conseille également Aokigahara de
Harakiri For The Sky (sur lequel un des mecs d'
Agrypnie a bossé, d'ailleurs). D'une manière générale, si vous aimez ce genre de metal qui met l'accent sur le beau et le cathédralesque (aucune idée de si ce mot existe, mais il colle bien à la situation), vous pouvez jeter une oreille à cet album, ça va probablement vous plaire.
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