Aesthetic Illusion

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16/20
Nom du groupe The Loudest Silence
Nom de l'album Aesthetic Illusion
Type Album
Date de parution 07 Juillet 2018
Labels Spinnup
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Illusion Aeternus
 02:36
2.
 Redemption
 05:16
3.
 Two-Faced Ghost
 07:36
4.
 Wood Nymph
 04:22
5.
 Acheron
 06:44
6.
 The Loudest Silence
 02:58
7.
 Soul Reflection
 05:18
8.
 Theatre of the Absurd
 06:33
9.
 Wake Up in My Dream
 05:22
10.
 Gallery of Wonders
 11:55
11.
 The Loudest Silence (Through the Glowing Door)
 02:58

Durée totale : 01:01:38

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The Loudest Silence


Chronique @ ericb4

04 Septembre 2018

Premier opus et premier coup de maître signé par la formation bosniaque...

Parmi les rares formations metal symphonique à chant féminin bosniaques à se lancer dans l'arène, émerge cet expérimenté quintet originaire de Sarajevo. Eu égard à une longue période de construction de son projet depuis sa création, en 2010, celui-ci entend désormais tenir la dragée haute à ses plus féroces concurrents, Beyond The Black, Elvellon, Metalwings et Sleeping Romance en tête. Encore peu popularisés dans nos contrées, nos cinq mousquetaires jouissent cependant d'une significative expérience scénique, dont des participations à quelques festivals locaux et européens (Demofest (Banjaluka, 2012), Sarajevo Metal Fest (2013), Wacken Metal Battle (Sarajevo, 2015), Wacken Open Air (2015)...). S'ajoute à ce capital musical un single intitulé « Wood Nymph » (2015), certes diffusé en tirage limité mais inclus dans ce premier album full length répondant au nom de « Aesthetic Illusion ». A la lumière de cette rutilante et pléthorique offrande, il ne fait plus de doute quant à la farouche détermination affichée par nos acolytes d'en découdre...

Initialisé par la soprano Taida Nazraić et le claviériste Denijal Ćatović, ce plantureux projet repose également sur les talents du guitariste Mirza Ćorić et du bassiste/choriste Džemal Bijedić, intronisés en 2013, et du batteur Damir Sinanović Bumbar (ex-Southern Storm, ex-Path Beyond Serenity, ex-After Oblivion), recruté un an plus tard. Pour l'occasion, la troupe a sollicité l'apport de musiciens d'expérience et d'un certain Mark Jansen (Epica, Mayan) aux growls. De cette étroite collaboration émane une œuvre rock'n'metal mélodico-symphonique et progressif aussi frondeuse qu'efficace, parfois romantique, voire émouvante, dans la lignée de Nightwish, Xandria, Metalwings, Atargatis ou encore Arven. Témoignant d'une logistique passée au peigne fin et d'arrangements d'excellente facture, les 11 titres de cette galette se dotent en prime d'enchaînements inter-pistes de bon aloi. Mais entrons plutôt dans le vaisseau amiral en quête d'éventuelles pépites...

L'architecture de l'oeuvre repose sur un canevas éminemment classique, celle-ci démarrant, comme souvent, par un bref instrumental, alternant up, mid et low tempi, réservant une fresque symphonico-progressif en outro. Toutefois, si l'opus s'ouvre sur une prévisible et cinématique entame instrumentale, à l'aune de « Illusion Aeternus », ''nightwishien'' effort se dotant au passage de somptueux arpèges au piano avant que ne sonnent des tambours martiaux, on ne tardera pas à entrer dans la danse...

Le combo bosniaque semble avoir trouvé les clés pour nous rallier à sa cause, et ce, à l'instar de toute une série de hits en puissance à l'hypnotique mélodicité, que pourraient bien leur envier leurs propres maîtres inspirateurs. Ainsi, on retiendra l'entraînant et ''delainien'' « Redemption » au regard de ses intarissables variations rythmiques, de son tapping martelant, corrélativement à ses enveloppantes nappes synthétiques. Sans oublier ses refrains immersifs à souhait, dans la veine mélodique d'Arven. Dans la galvanisante tourmente s'inscrivent les angéliques volutes de la sirène, qui ne sont pas sans rappeler celles de Stephanie Luzie Meier (Atargatis), avec un léger vibrato en substance dans l'ombre de Sabine Meusel (Xiphea). De même, on restera sous le joug à la fois de l'épais riffing, du flamboyant solo de guitare et surtout d'une flûte gracile, signée Ajla Subašić, dont se pare le charismatique mid tempo « Wood Nymph ». Dans la mouvance d'un Nightwish des premiers émois, l'enivrant manifeste magnétisera le pavillon sur de fondants couplets mis en habits de lumière, une fois encore, par les fluides inflexions de la belle.

Sur une cadence moins vivifiante, nos gladiateurs nous mènent là encore en d'enchanteresses contrées. D'une part, à mi-chemin entre Arven et Atargatis, le radieux mid tempo « Soul Reflection », tout en disséminant ses riffs plombants parallèlement à une basse éminemment vrombissante, nous immerge dans une mer limpide à la profonde agitation intérieure. Ce faisant, on n'éludera ni le grisant solo de guitare ni les truculentes rampes synthétiques sur une pièce dotée d'une mélodicité nuancée. A la déesse, par ses célestes modulations, d'achever de nous convaincre de poursuivre notre traversée jusqu'à sa dernière mesure. D'autre part, le chaland éprouvera bien des difficultés à résister à la vague de submersion qui va s'abattre sur lui à l'aune de « Wake Up in My Dream », tubesque méfait dans la mouvance conjointe de Xandria et Atargatis. Evoluant sur un sillon mélodique des plus impactants, les caressantes sinuosités oratoires de la frontwoman, renforcées par des choeurs en tapinois, ne rateront pas leur cible. C'est dire que l'émotion sera assurément au rendez-vous des attentes de l'aficionado de l'exercice de style.

Parfois, la bande des cinq nous livre des espaces d'expression à l'accessibilité moins immédiate, recelant toutefois une fine gradation du corps orchestral et une technicité instrumentale éprouvée, opportunément positionnée et sans jamais tomber dans le piège d'une démonstration qui se suffirait à elle-même. Ainsi, on ne passera pas outre le pénétrant et énigmatique mid tempo progressif « Acheron », dont le toucher d'archet du virevoltant violon dispensé par Tatjana Romanić n'est pas sans renvoyer à celui de Stela Atanasova (Metalwings). En outre, on appréciera tant les accélérations typiquement ''nightwishiennes'' du convoi instrumental que les changements de tonalité inscrits au cahier des charges. Et comment rester de marbre sous l'impact des notes très haut perchées et parfaitement tenues de la maîtresse de cérémonie et du délicat legato à la lead guitare ? Dans cette veine, le complexe et sulfureux « Theatre of the Absurd » interpelle tant par ses délicates variations rythmiques qu'au regard de ses originaux harmoniques et de son gracieux picking à la guitare acoustique, et ce, même si la sente mélodique accuse quelques linéarités.

Lorsqu'il nous octroie ses roboratives pièces en actes d'obédience metal symphonico-progressif, le collectif révèle une réelle aptitude à encenser le tympan, et ce, de bout en bout de notre parcours. On restera tout d'abord suspendu aux lèvres d'une déesse touchée par la grâce sur « Two-Faced Ghost », grisant mid tempo syncopé déployant ses 7:36 minutes d'un spectacle aussi troublant qu'épique, exhalant par moments un suave parfum oriental. Calé sur une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre et suivant un infiltrant cheminement harmonique, le ''xandrien'' brûlot cultive ses effets de surprise au rang d'un art. Plus encore, « Gallery of Wonders » imposera sans jambage ses 12 tumultueuses et frissonnantes minutes. Renforcé par les grunts saillants de Mark Jansen, le ''nightwishien'' effort nous plonge dans un océan de félicité à l'image d'un prégnant paysage de notes, tout en nous immergeant dans un vaste champ de contrastes atmosphériques. Mise en exergue par la violoneuse présence de Tatjana Romanić, la flûte enchantée d' Ajla Subašić, le soyeux slide à la guitare acoustique signé Gordan Dizdarević Grk, et le sidérant solo de guitare dispensé par Muris Varajić, la plantureuse ronde de saveurs glissera avec célérité dans nos pavillons alanguis pour ne plus en ressortir...

Enfin, dans ses moments tamisés, le groupe dévoile un bel élan créatif doublé d'une sensibilité à fleur de peau. Ce qu'illustre précisément « The Loudest Silence », délectable ballade romantique dans le sillage atmosphérique de Xiphea, avec quelques séries d'accords estampées Metalwings. Pourtant classique dans sa forme, cette tendre offrande l'est moins dans sa mise en œuvre, se parant de jolies gammes au maître instrument à touches tout en intensifiant progressivement le martellement des fûts, l'acte se clôturant crescendo. En outre, nous est octroyé une version a-rythmique en piano/voix de cette piste, dénommée « The Loudest Silence (Through the Glowing Door) ». C'est donc pianissimo que se referme l'acte ultime de la pièce...

A l'issue d'un parcours aux multiples péripéties et mélodiquement sécurisé, témoignant de compositions fleurant bon la féconde inspiration de leurs auteurs, on ressent l'irrépressible envie de remettre le couvert. Distillant une logistique aux petits oignons, octroyant une technicité instrumentale non ostentatoire et difficile à prendre en défaut, ayant consenti un réel effort de diversité atmosphérique et rythmique, livrant à nos tympans un sirénien filet de voix, force est d'observer que nos acolytes ont déjà mis les petits plats dans les grands. Parfois murée dans l'ombre de leurs maîtres inspirateurs, ce vibrant message musical ne concédant, en prime, que de rares prises de risques, la formation bosniaque devra donc affûter ses armes à cet effet pour espérer détrôner à terme ses illustres challengers. Pour l'heure, elle peut se targuer de nous offrir une œuvre aussi puissante qu'efficace, sensible et au fort impact émotionnel. Un message fort serait donc déjà lancé à la concurrence...

1 Commentaire

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Madness77 - 13 Août 2022:

Merci pour la chronique il va falloir que j'écoute ça. En tout cas la chanteuse c'est une bombe. 

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