Aeronwen

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15/20
Nom du groupe Aeronwen
Nom de l'album Aeronwen
Type Album
Date de parution 13 Janvier 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Death's Bride
Ecouter05:35
2.
 Kingslayers
Ecouter04:25
3.
 Conjure
Ecouter03:59
4.
 Demons in Paradise
Ecouter04:56
5.
 Age of Ruin
Ecouter08:41
6.
 Venom
Ecouter03:24
7.
 Tangled
Ecouter04:04
8.
 Ghostlight and Flame
Ecouter04:35

Durée totale : 39:39

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Aeronwen



Chronique @ ericb4

19 Fevrier 2024

Aussi solaire qu'énigmatique, cet initial élan pourrait bien n'être que la première page d'une histoire au long cours...

Parmi les rares one-woman bands à se produire dans l'espace metal symphonique s'immisce celui créé par l'artiste étasunienne originaire de Los Angeles, Hudson Roberts, dite ''Aeronwen''. Mais plutôt que de suivre, comme tant de ses pairs, une voie metal symphonique classique un brin galvaudée, cette dernière s'est ingéniée à cultiver les contrastes atmosphériques au sein d'un projet metal mélodico-symphonique empreint de touches death, folk, power et progressif. Aussi, inspirée à la fois par le lyrisme oratoire de cadors du genre, Epica et Nightwish en tête de cortège, et par les grisantes sonorités celtiques, dont celles d'Eluveitie, de Lyriel et de Elane, Hudson a également injecté des growls caverneux et des paroles empreintes de noirceur dans ses compositions, à l'aune de formations telles que Dimmu Borgir et Cradle Of Filth. Générant dès lors ses premières mesures sur cette éclectique base stylistique, la belle serait-elle à même d'équilibrer avec habileté le Yin et le Yang ? Une prise de risque, en somme, que l'inspirée fondatrice semble assumer et qui, peut-être, lui ouvrira la porte d'accès des sérieux espoirs, et ce, dans un registre où les jeunes loups aux dents longues sont légion...

Si sa motivation ne saurait être démentie, c'est toutefois à pas de loup que l'artiste californienne se lance dans la bataille. Aussi, nous gratifie-t-elle de trois singles (« Death's Bride » et « Conjure » en 2022, suivis de « Ghostlight and Flame » début 2023) quelques mois avant la sortie de son introductif et présent album studio, « Aeronwen » ; auto-production où neuf titres, dont les trois singles sus-mentionnés, se dispatchent sur un ruban auditif de 40 optimales minutes. Un set de partitions à la fois rayonnant, un brin énigmatique et empreint d'une infinie délicatesse s'offre alors à nous, où des lignes mélodiques épurées et des plus enveloppantes se conjuguent à une technicité instrumentale éprouvée mais nullement ostentatoire. Des arrangements de fort bonne facture viennent compléter la palette de la luxuriante et frissonnante offrande.

Coproduit, pour l'essentiel, par Aeronwen et Frank W. Torres (chanteur du groupe de hard rock/nu metal étasunien Unset et propriétaire de Iacon Sound Productions), et mastérisé par Maor Appelbaum (pluri-instrumentiste (ex-Betrayer, ex-Grave In The Sky...) et ingénieur du son chargé du mastering d'albums de nombreuses formations majeures (Rhapsody Of Fire, Sabaton, The Gathering, Voivod, Faith No More, Halford, Queensrÿche...), au Maor Appelbaum Mastering studio en Californie, l'album ne concède par l'once d'une sonorité résiduelle tout en offrant une belle profondeur de champ acoustique. Tous les voyants seraient donc au vert pour une traversée en eaux limpides à la profonde agitation intérieure...

Le combo interpelle, tout d'abord, par cette rare aptitude qui est la sienne à concocter ces séries de notes qui, peu ou prou, s'inscriront durablement dans les esprits. A commencer par celles dont se nourrissent ses passages les plus vitaminés. Ainsi, « Demons in Paradise » s'offre tel un entraînant up tempo metal symphonique aux riffs épais, ''nightwishien'' en l'âme, où des couplets finement ciselés – relayés chacun d'un entêtant refrain qu'encensent les seyantes modulations de la belle –, ainsi qu'un éblouissant solo de guitare nous sont adressés. Et la sauce prend, in fine. « Venom », pour sa part, se pose tel un up tempo power symphonique au tapping effilé, à la confluence de Nightwish et Ancient Bards, que l'on retiendra non seulement pour l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre mais aussi pour son poignant solo de guitare à mi-morceau décoché. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Un poil moins éruptives, d'autres plages pourront à leur tour nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, en premier lieu, « Kingslayers » bouillonnant mid/up tempo metal symphonique aux relents folk death et power mélodique, au carrefour entre Nightwish, Lyriel et Dimmu Borgir. Voguant sur une enivrante sente mélodique, ponctué de furieux coups de boutoir et d'un tapping martelant, et mis en exergue par les troublants médiums de la déesse qu'une muraille de chœurs enorgueillit de leur présence, ce hit d'une puissance dévastatrice ne se quittera qu'à regret. Difficile également d'éluder « Conjure », mid/up tempo metal symphonique aux riffs crochetés et pétri d'élégance, dans la veine coalisée de Xandria et de Lacuna Coil ; investi d'un fin legato à la lead guitare et de délicates gammes pianistiques, octroyant parallèlement un refrain immersif à souhait mis en exergue par les limpides oscillations de la princesse, cette piste que l'on parcourra cheveux au vent pourra à son tour se jouer de toute tentative de résistance à son assimilation.

Lorsque de progressifs horizons s'offrent à nos pavillons, c'est à nouveau sans ambages que la magie opère. Ce que prouve, d'une part, « Death's Bride », mid tempo progressif d'obédience symphonique folk, à mi-chemin entre Eluveitie et Cradle Of Filth. Recelant de saisissantes montées en régime du corps orchestral, un bref mais fringant solo de guitare ainsi qu'un vibrant final en crescendo, les armes du méfait sont loin de manquer à l'appel. Et ce ne sont ni les angéliques inflexions ni les growls ombrageux dispensés par la sirène qui nous feront lâcher prise, tant s'en faut. Mais la palme reviendrait à « Age of Ruin », ample pièce en actes symphonico-progressive aux coloratures folk et death ; dans la mouvance commune de Nightwish, Cradle Of Filth et Eluveitie, cette fresque déverse ses quelque 8:41 minutes d'un parcours à la fois épique, ''gorgonesque'' et romanesque. Parsemée de truculentes notes pianistiques, ponctuée d'insoupçonnés coups de théâtre, et mise à l'honneur par les chatoyantes patines de la diva, la luxuriante offrande ne manque ni d'allant ni de panache. Assurément le masterpiece de la rondelle, qui pourrait bien laisser quelques traces indélébiles dans le tympan de celui qui y aura plongé le pavillon.

Quand d'intimistes moments s'invitent à la danse, la belle nous adresse alors ses mots bleus les plus sensibles, avec pour effet de générer la petite larme au coin de l'oeil. Ce qu'illustre, tout d'abord, « Tangled », fringante ballade pop-rock, romantique jusqu'au bout des ongles, et relevée à la fois d'un slide à la guitare acoustique d'une confondante fluidité et de délicats arpèges échappée du maître instrument à touches. Un touchant low tempo syncopé, où les graciles volutes d'une interprète bien habitée glissent le long d'une radieuse rivière mélodique, que l'aficionado d'instants tamisés ne saurait éluder sans éprouver quelques remords. Dans un registre folk, cette fois, « Ghostlight and Flame », quant à elle, se présente telle une ballade a-rythmique d'une sensibilité à fleur de peau, que n'auraient sans doute reniée ni Elane ni Eluveitie. Un frissonnant piano/voix sur fond d'aériennes et ondoyantes nappes synthétiques, et non sans un petit supplément d'âme à la clé, nous est alors adressé. C'est donc ''pianissimo'' et non sans quelque émotion que s'achève notre croisière...

Aussi ressort-on de l'écoute de la rondelle gagné par un agréable sentiment de plénitude. Si ses exercices de style s'avèrent diversifiés et savamment orchestrés, ce set de partitions varie parallèlement ses ambiances comme ses phases rythmiques et oratoires. D'aucuns, pour se sustenter, auraient sans doute souhaité un propos alimenté d'un zeste d'originalité supplémentaire ainsi qu'une mise à distance plus franche des sources d'influence convoquées par le combo. Carences néanmoins compensées à la fois par une qualité de production difficile à prendre en défaut, une mélodicité toute de fines nuances cousue et une identité vocale dores et déjà identifiable et des plus magnétiques. C'est dire que la belle et ses acolytes auraient dores et déjà des armes suffisamment effilées pour espérer se hisser parmi les sérieux espoirs de ce si concurrentiel espace metal. Aussi solaire qu'énigmatique, cet initial élan pourrait bien n'être que la première page d'une histoire au long cours...

Note : 15,5/20

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