Le moins que l’on puisse dire concernant le parcourt des Canadiens de
Possessed Steel c’est qu’il n’aura pas été pas simple. Formé en 2010, le groupe se fend, en ce début d’année 2014, d’une première démo éponyme enregistrée de manière artisanale durant une session de répétition. Puis se sépare en
Octobre 2014 avant de se reformer fin 2015. Il faudra encore attendre 2 ans avant qu’il ne sorte un premier EP,
Order of the Moon, et 3 de plus pour ce premier véritable opus baptisé
Aedris.
Autrefois le groupe pratiquait un art très inspiré par les travaux de
Blind Guardian, une inspiration mise en exergue, aussi, d’ailleurs, par les prestations vocales d’un
Talon Sullivan qui laissaient entendre de nombreuses similitudes avec celles d’Hansi Kursch. Avec cet
Aedris, le groupe ne s’est pas vraiment éloigné de son Heavy
Metal épiques aux influences antiques, cependant, désormais, il s’est complètement éloigné des ces influences allemandes les plus prononcées pour se rapprocher de cette mouvance actuelle menée, de main de maître, par les
Atlantean Kodex,
Eternal Champions et autres Visgoth. Ajoutons aussi que, dorénavant, son chanteur s’époumone, en un registre médium plus classique et moins évidemment semblable à ceux d’autres.
Passée l’agréable surprise de ce repositionnement opportun, disons quelques mots sur le talent de composition mélodique de ces quatre natifs de
Toronto.
Un talent perceptible dès les prémices d’un joli instrumental The
Dreamer dont les volutes de pianos seront bien plus émouvantes qu’une bonne partie de ces inutiles instrumentations orchestrales sans âmes composées par une ribambelle de combo de
Power Metal lambda. Ici l’on sent bien que cette introduction à du sens, qu’elle est là pour nous mener quelque part. Un chemin intimiste vers un intéressant Spellblade mid-tempo. Un enchaînement élégant et réussi qui sera bientôt suivi d’un autre, le très beau
Forest of the
Dead et
Frost* Lich, qui, quant à lui, sera tout aussi attachant, voire même davantage encore. D’ailleurs, puisque nous en sommes à évoquer cette facilité avec laquelle ces Canadiens savent susciter l’émotion, évoquons cette ballade,
Free at Last, d’une douceur et d’une pureté assez exemplaire.
Un talent de composition qui s’exprime aussi, et enfin, au travers de breaks assez remarquables (
Frost* Lich, le somptueux et vif
Assault on The
Twilight Keep, Skeleton
King, Nobunaga…).
Bien évidemment,
Possessed Steel n’est pas le seul à savoir composer de somptueux airs chargés d’émotions tangibles. Bien sûr il n’est pas le seul à savoir manier le fil de cette épée patinée par les combats, à contrario de tous ceux, et il se reconnaîtront, qui agitent ces armes brillantes de milles feux mais qui n’ont jamais, ou si peu, servis. Toutefois, afin de rehausser encore son propos, et, peut-être, pour se démarquer de ses petits camarades,
Possessed Steel aura pris la décision d’ajouter, ça et là, quelques passages aux voix Black
Metal très surprenantes et très enrichissantes. Encore une idée brillante (Nobunaga s’il ne fallait en citer qu’un).
En définitive, si l’on excepte un Keeper of the Wood un peu trop scolaire dans ces intentions et aux intonations vraiment très, et sans doute trop, britanniques (Iron Maiden), cet
Aedris est une vraie réussite faisant de
Possessed Steel un digne prétendant à cette couronne.
Bel album et bel chronique....
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