Adfectus

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16/20
Nom du groupe Artifice
Nom de l'album Adfectus
Type Album
Date de parution 01 Novembre 2020
Style MusicalPower Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Aidos
 02:45
2.
 Rebelion
 05:28
3.
 Adversidad
 04:23
4.
 Respirando Odio
 06:22
5.
 Luminoso Vacio
 04:30
6.
 Epifania
 04:27
7.
 Efimera Existencia
 07:02
8.
 Nebulosa
 04:01
9.
 El Son de las Almas Perdidas
 06:37
10.
 Falsa Humanidad
 04:45
11.
 Holocausto Binario
 04:26
12.
 Adfectus (Asedio)
 12:04

Durée totale : 01:06:50

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Artifice


Chronique @ ericb4

28 Janvier 2021

Sans doute l'un des fleurons actuels du genre en terre guatémaltèque...

Parmi les rares formations guatémaltèques à se lancer dans la foisonnante arène metal symphonique à chant féminin, à l'instar de ses compatriotes de Cygnus et Sacred Tales, tente de s'illustrer à son tour ce combo originaire de la ville de Guatemala, la capitale du modeste Etat d'Amérique centrale. Encore peu popularisé hors des frontières par trop limitatives de sa terre natale et, pour l'heure, en proie à un frustrant anonymat dans nos contrées, le collectif latino-américain n'en est pourtant plus à ses balbutiements...

Créé en 2008, la troupe réalisera deux ans plus tard son introductive démo, la bien-nommée « Disco Demo », une menue rondelle relayée en 2013 par « Génesis », son premier et opulent album full length. Souhaitant désormais marquer plus fort les esprits de leur empreinte tout en demeurant prudents dans leur démarche, nos acolytes se sont laissé le temps nécessaire à la pleine de maturité de leurs compositions. Aussi, ne reviennent-ils dans la course que sept longues années plus tard, munis de leur second et présent opus de longue durée, « Adfectus » ; une auto-production généreuse de ses 67 minutes où se dispatchent 12 titres intégralement interprétés en langue espagnole et témoignant d'une production d'ensemble de bonne facture, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut. En outre, une version remastérisée de ce set de partitions est également disponible, l'opus jouissant dès lors d'une saisissante profondeur de champ acoustique. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos valeureux gladiateurs...

Dans cette nouvelle et palpitante aventure nous embarquent la mezzo-soprano au cristallin filet de voix Luna Campos, les guitaristes Pablo Bailey et Daniel Oliva, le bassiste Edgar de León et le batteur Alejandro Cruz. Avec le concours, pour l'occasion, de Julio García, ici sollicité en qualité d'orchestrateur et joueur de marimba (xylophone africain à résonateurs diffusé dans certains pays d'Amérique latine, dont le Guatemala). De cette étroite collaboration naît un propos metal mélodico-symphonique aux relents power progressif et doublé d'une chatoyante touche latina, dans la lignée de Stream Of Passion, Diabulus In Musica, Abrasantia, Elessär et Fortaleza. A l'aune de cette fraîche livraison, le quintet latino-américain serait-il dès lors en passe de venir jouer les trouble-fête parmi ses si nombreux homologues ?


C'est le plus souvent sur des charbons ardents que nous projette le combo, avec pour effet de nous retenir plus que de raison, et ce, sur la majeure partie de ses portées. Ainsi, une fois passée la soyeuse et graduelle entame instrumentale symphonico-cinématique « Aidos », c'est à un déferlement de cinglants coups de boutoir drapés d'enveloppantes nappes synthétiques que le chaland aura affaire. Ainsi, à la manière de Fortaleza, sous couvert de riffs entraînants et des plus incisifs, doté d'une mélodicité toute de fines nuances vêtue et encensé par les ensorcelantes modulations de la déesse, recelant en prime d'insoupçonnées montées en régime de son corps orchestral, le pulsionnel « Rebelion » se jouera de toute tentative de résistance à son assimilation. Dans cette énergie, et non sans renvoyer à Abrasantia, s'illustre également l'enjoué « Luminoso Vacio » eu égard à ses enchaînements intra piste finement négociés et à un fringant solo de guitare signé Pablo Bailey. Et comment esquiver le tubesque « Epifania » sans éprouver de tenaces regrets ? Un prégnant méfait opératico-symphonique dans le sillage de Diabulus In Musica, livrant un refrain catchy, infiltré de délicats arpèges au piano et des sensuelles volutes de la sirène.

Moins directement orientés vers les charts, d'autres espaces d'expression tout aussi vitaminés ne sauraient davantage être éludés par l'aficionado du genre. Ce qu'illustrent, d'une part, l'échevelant up tempo power symphonique « Adversidad » tout comme le tempétueux « Falsa Humanidad », de véritables ogives dans la veine d' Elessär pourvues toutes deux d'un refrain immersif à souhait mis en exergue par les puissantes impulsions de la belle et d'un flamboyant solo de guitare. Techniquement plus complexe mais guère moins enserrant, non sans rappeler un Stream Of Passion des premiers émois, le torrentiel et orientalisant effort power progressif « Respirando Odio », lui, déverse ses riffs corrosifs tout en faisant claquer sa basse et rugir sa section rythmique. Dans cette mouvance, on ne saurait passer outre « Holocausto Binario », frondeur et jovial manifeste power symphonique aux arpèges d'accords à la saveur latina et d'une redoutable efficacité, où une chorale aux abois vient corroborer les félines patines de la belle.

Mais, loin de suivre stricto sensu les codes du genre, la troupe est allée jusqu'à consentir à une large ouverture du champ des possibles atmosphériques. Aussi, à l'aune du solaire mid tempo progressif « El Son de las Almas Perdidas » nous plonge-t-elle au cœur d'un langoureux et seyant effort aux airs d'un sensuel tango argentin. S'esquisse alors un moment d'enchantement propice au total enivrement de nos sens, où la charge émotionnelle projetée se fait de plus en plus difficile à endiguer au fur et à mesure de la tonification du dispositif orchestral. Où l'art de savoir unifier les tendances que tout semblerait opposer.

Dans un souci de diversification de leurs exercices de style, nos compères ont également misé leurs espoirs de séduction sur de pléthoriques plages instrumentales, et le résultat bluffera plus d'un pavillon dubitatif. Ainsi, au cœur d'une foisonnante et ébouriffante forêt instrumentale, c'est toute la virtuosité du lead guitariste qui s'exprime sur le frétillant effort néo-classique « Nebulosa ». A la fois tourmenté, luxuriant et empreint d'une technicité maîtrisée, ce passage se dote parallèlement de fulgurantes accélérations de son convoi orchestral tout en sauvegardant une sente mélodique des plus envoûtantes. Chapeau bas.

Est-ce à dire que nos acolytes nous auraient laissés orphelins de tout espace d'apaisement, une caressante alternative pourtant souvent requise par l'amateur du genre ? Que le chaland friand d'intimistes plages se rassure, le combo lui a concocté une pièce d'anthologie du plus bel effet dénommée « Efimera Existencia », et il y a fort à parier qu'à la lumière de cette tendre aubade, la petite larme au coin de l'oeil ne pourra que malaisément être esquivée. Ainsi, sous-tendues par de sensibles gammes pianistiques doublées des troublantes oscillations de la maîtresse de cérémonie, délivrant parallèlement un fin legato à la lead guitare, tout en glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, les quelque 7 minutes de la romantique ballade à mi-chemin entre Diabulus In Musica et Elessär se font des plus touchantes. Une véritable invitation au voyage en d'oniriques contrées, en somme, susceptible de faire plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Mais ce serait à l'instar de sa pléthorique pièce en actes d'obédience power symphonique progressive que le collectif dévoile ses armes les plus affûtées. Si c'est à pas feutrés que démarrent les hostilités, les 12 minutes de l'épique et altier titre éponyme, « Adfectus (Asedio) », nous immergeront au sein d'un spectacle aux multiples rebondissements, libérant au passage un fuligineux solo de guitare relayé d'un délicat picking à la guitare acoustique à la suave teinte hispanisante. Au cœur du chevaleresque et théâtral épisode, escortées d'une muraille de choeurs, les angéliques ondulations de la princesse font mouche où qu'elles se meuvent. Offrant de grisants effets de contrastes atmosphériques et rythmiques, l'opulent propos se nourrit parallèlement d'arrangements instrumentaux de fort bon aloi et d'une sente mélodique aux portées d'une précision d'orfèvre, propice à une inconditionnelle adhésion. Sans doute le masterpiece de la galette.


Au final, le combo interpelle par sa capacité à essaimer ces arpèges d'accords qui, assurément, vous resteront gravés en mémoire longtemps après y avoir plongé le tympan. Eminemment diversifié sur les plans atmosphérique et rythmique, octroyant une palette étoffée en matière d'exercices de style, témoignant d'une féconde inspiration compositionnelle tout en dévoilant une technicité instrumentale maîtrisée, jouissant en prime d'une ingénierie du son plutôt soignée, l'opus se suit de bout en bout sans encombres.

C'est dire qu'à l'aune de son second mouvement, le quintet latino-américain a revu ses exigences à la hausse quant à sa production d'ensemble et rendu ses lignes mélodiques plus impactantes aujourd'hui qu'hier, tout en y agrégeant un petit supplément d'âme. Une œuvre aussi sémillante et sensuelle qu'attachante nous est alors adressée, qui pourrait bien propulser la troupe parmi les sérieux espoirs de ce registre metal. On comprend dès lors que l'âpre concurrence aura fort à faire avec sans doute l'un des fleurons actuels du genre en terre guatémaltèque...

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