Acte II

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17/20
Nom du groupe Tsar
Nom de l'album Acte II
Type Album
Date de parution 25 Octobre 2024
Labels Klonosphere
Style MusicalMetal Progressif
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Conquer
 04:06
2.
 Abyss
 00:41
3.
 Scylla and Charybdis
 06:20
4.
 Guilty
 08:32
5.
 Para Bellum
 06:35
6.
 One for All
 04:13
7.
 Knight of the Night
 08:30
8.
 Present of a Future Past
 07:03

Durée totale : 46:00

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Tsar


Chronique @ JeanEdernDesecrator

28 Décembre 2024

La folie douce des grandeurs

Rien de plus satisfaisant pour un mélomane averti que de constater qu'un groupe progresse et se révèle au fil de ses disques. TSAR avait de quoi intriguer, prolongeant l'héritage de groupes comme Faith No More, Freak Kitchen, ou encore Avatar dont on retrouve une théâtralité qui s'incarne jusque sur scene dans ses membres, pardon Acolytes : Romain Payen (guitare, choeurs), Rodin Guénéheux (guitare, choeurs), Jules Chauchet (basse), Thomas Belouin (batterie, choeurs). Leur frontman Kyrian Liberge (chant) alias le Baron, a rejoint le groupe en 2018 à un stade où la musique du premier album était déjà prête, et son apport a fait évoluer le groupe vers un concept ouvertement théâtral. Aussi, l'artwork de l'Acte II, réalisé par Emma Niclot, illustre directement le calice que le Baron utilise dans leur cérémonie, devant les adeptes du jour.
Le deuxième LP de TSAR poursuit donc l'histoire du premier album, et les musiciens ont composé un peu tous de leur côté à l'exception de "Guilty" qui a jailli en répétition, et a été "testé" en concert. "Acte II" est sorti chez Klonosphere le 25 octobre 2024, a été enregistré et mixé par Arthur Lauth au studio Brown Bear Recording, et masterisé par Ronan Cloarec au Incisive Mastering Studio. Le personnage du Baron a beaucoup mué entre l'Acte I et l'Acte II, d'un idéaliste torturé et épris d'une soif pouvoir, il est devenu un démiurge mégalomane jouet de la démesure et de la déraison. TSAR s'est lui aussi transformé au passage : sa musique qui se prenait un peu au sérieux dans un assemblage compliqué de genres s'est débridée en se condensant autour de ses meilleures idées. Et comme il y en a beaucoup, disséminées sur la longueur dans les morceaux, on n'a quasiment que des belles surprises. Le personnage du Baron a beaucoup mué entre l'Acte I et l'Acte II, d'un idéaliste torturé et épris d'une soif pouvoir, il est devenu un démiurge mégalomane jouet de la démesure et de la déraison. TSAR s'est lui aussi transformé au passage : sa musique qui se prenait au sérieux dans un assemblage compliqué de genres s'est débridée en se condensant autour de ses meilleures idées. Et comme il y en a beaucoup, disséminées sur la longueur dans les morceaux, on n'a quasiment que des belles surprises.

Le morceau qui ouvre ce deuxième acte est d'une lourdeur martiale avec des "Conquer" growlés au pas par une horde d'orcs disciplinés qui vous intiment un headbanguing lent et résolu. Le côté fourre-tout en mode dispersé du premier album s'est effacé au profit d'une efficacité catchy appuyée par une puissance de feu largement augmentée et de compositions simplifiées et (modérément) raccoucies. Il n'y a que sept véritables morceaux si on omet le petit intermède "Abyss", mais des pièces comme "Conquer", " Scylla and Charybdis", ou "One for All" sont de franches réussites. Le groupe a porté sa musique à un niveau où on ne l'attendait pas, tant il a corrigé la majorité de ses défauts et fait fleurir sa substance et son essence. On sent que chaque riff est là pour servir la chanson, et que tous les éléments, comme la grosse basse de qui drive parfois le propos ou suit sagement les guitares. Les ambiances hautes en couleurs, grandiloquentes, intimistes, ou dramatiques, sont rendues avec justesse et profondeur et peuvent se renverser complètement dans un morceau, comme pourrait le faire l'humeur d'un bipolaire psychopathe.
On ressent des influences franches de Dimebag Darell dans le jeu de guitare (ces licks malicieux qui s'insèrent dans les riffs massifs), ou de Rammstein quand le Baron descend à la cave dans les graves, et pousse une voix de poitrine tonitruante sur le refrain de "Knight of the Knight". Sur ce dernier morceau, le côté joueur se retrouve de manière malicieuse avec ces doigts glissés qui font des genres de scratchs qui répondent à la basse et au phrasé du Baron.
Le Baron, chanteur et enchanteur, est le point de mire de TSAR, où la production dirige lumière de sa poursuite : théâtral en studio comme à la scène jusqu'à la caricature lorsqu'il affecte une morgue digne de Beetlejuice sur "Knight of the Night ", il vocalise, éructe, cabotine, growle avec une truculence communicative. Très versatile, à la manière de Mike Patton ou Serj Tankian, il joue de ses différentes voix, qui à en rajouter pour être sûr de ne rien rater. Inévitablement, il en fait parfois un peu trop, en faisant spectacle de sa folie douce, sur certains passages parlés. En outre, attention à ne pas trop utiliser un tour qui marche bien : marquer les syllabes avec des grosses voix c'est diablement efficace sur "Conquer" ou "Guilty", mais ça devient un peu trop facile et voire irritant sur un morceau plus faible comme "Parabellum", qui plombe un peu le milieu de la galette.

Avec cet "Acte II" barré, puissant, inspiré et abouti, servi par une production aux petits oignons d'Arthur Lauth, TSAR est la bonne surprise de cette fin d'année pour une scène metal française où il est difficile de se faire une place tant le niveau s'élève pour tout le monde. Et ce n'est pas fini puisqu'en 2025, le groupe sera aussi à l'affiche du Hellfest. Le spectacle continue...

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