Znowhite est, à mes yeux, un véritable mystère. Comment donc, avec une telle qualité musicale, le groupe est-il tombé dans l’oubli ? Pourquoi, après avoir participé aux légendaires compilations
Metal Massacre, après avoir fait la première partie de
Raven ou
Metallica, sorti tant de démos et EP, les boîtes de production attendirent près de 8 ans pour éditer ce «
Act of God » pourtant énorme ?
Créé en 1981 par les frères Tafoya (
Ian à la guitare et Sparks à la basse ), leur cousin Nicky à la batterie, et
Nicole Lee au chant,
Znowhite est un groupe politisé et vindicatif dès sa naissance : 3 noirs et une femme au chant !
Injustice, rébellion et révolution, trois thèmes largement développés dans l’ensemble de leurs textes… Hargne, puissance de frappe, véritable sens du lyrisme, la marque de fabrique du groupe est présente dès leurs précédentes productions, mais hormis un premier EP d’à peine plus d’un quart d’heure ( «
All Hail to Thee » ) sorti en 84, rien, nada, nothing, seuls les acharnés du thrash de l’autre côté de l’Atlantique entendirent parler d’eux. Et pendant ce temps, les
Slayer,
Metallica,
Testament et consorts envahissent le monde…
Pourtant, ce «
Act of God » est un monstre d’efficacité. Dès « To the
Last Breath » et son intro fleurant bon le old-school, le groupe met les pendules à l’heure : riffs de plomb, rythmiques infernales et surtout leur marque de fabrique, à savoir des refrains aux mélodies imparables. « Baptised by
Fire », «
Pure Blood » ( et son texte entre provocation et pamphlet anti-nazi ), « Thunderdome » ( rrhhaaa, son « 2 men enter, 1 man leave » scandé comme une armée en marche ! ), « Rest in Peace », sont de véritables hymnes guerriers aux rythmes ultra-rapides et pourtant si magnifiquement mélodiques lors des ponts et refrains, «
War Machine » au mid-tempo martial et au couplet d’une profonde tristesse, allez, mettons «
Disease Bigotry » et ses enchaînements rythmiques parfois hasardeux un poil en-dessous, mais que dire du surpuissant « A
Soldier’s
Creed » ?
Puis il y a ce chant si particulier de
Nicole Lee, entre thrash et punk, rugueux, avec une force indéniable sur les passages foncièrement mélodiques, qui martèle les paroles sur les rythmiques carrées et métronomiques d’Alex Olvera à la basse,
Ian Tofoya à la guitare et Scott Schaffer à la batterie. Il est évident que tout le travail accompli lors de leurs multiples démos, EP et concerts à travers les States leur a fourni une assise technique en béton armé. Jusqu’à donner ce bijou de heavy qu’est « Something Wicked ( This Way Comes )”, long titre final de près de 10 minutes, semi-ballade au break malsain à la basse et aux accélérations fulgurantes…
Alors comment donc un groupe capable d’un album quasi-parfait a-t-il pu passer à la trappe ? Le départ de
Nicole Lee, juste après la sortie du LP ne peut en être l’unique raison ( même si cela a certainement scellé le destin du groupe qui ne s’en relèvera pas ). Je me rappelle parfaitement lorsque j’ai découvert le groupe en 1989 : aussitôt sorti, aussitôt oublié… Il faut dire aussi qu’en 89, le speed, le thrash, tous deux étaient arrivés à leur apogée ( …
And Justice for All, So
Far, So Good, So What ?,
Extreme Aggression, South of
Heaven étaient déjà derrière nous ).
Znowhite, victime de son retard ? Certainement, mais il n’est jamais trop tard pour rendre hommage à un groupe ayant réussi un album qui reste à mes yeux un des plus puissants et beaux de l’histoire du thrash.
Je n'ai aucun mérite concernant le jeu du batteur j'avais lu, avant d'acheter le disque aux puces de Clignancourt/Saint-Ouen (où, à la fin des années 80, il y avait des disquaires qui vendaient des vinyles entre 25 et 60 francs dont ceux des groupes de la compilation Stars On Thrash), la chronique de "Act Of God" de Hervé "SK" Guégano dans le magazine Hard Force qui trouvait le batteur pénible (j'ai conservé tous mes Hard rock Magazine et Hard Force que je relis de temps en temps).
Pour finir (?) la discussion au sujet de la batterie, je vois sur la pochette du lp que 2 titres (thunderdome et soldier's creed) ont été enregistrés baguettes en mains par le guitariste Ian Tafoya. Quel bordel :-)
Bizarre au dos de mon vinyle c'est noté "All bass guitar recorded by Scott Schafer.Except for **, c'est à dire "thunderdome" et "A Soldier's Creed", which was recorded by Ian Tafoya".Il s'agit des parties de basse, et non de batterie, qui ont été enregistrées par le guitariste et le batteur (qui à l'origine est bassiste).
Ah mais oui putain, je suis trop lourd, je me suis emmelé les pinceaux/baguettes. Ca y'est j'y suis :-) ça veut dire que Schafer a enregistré toutes les bateries plus toutes les basses (sauf 2 titres). Heuuuu il foutait quoi Alex Olvera dans le groupe en fait? Sacré bordel cette affaire, j'abandonne.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire